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Henry Marty Gauquier parle d'un processus révolutionnaire classique pour définir le printemps arabe (photo BEI)
MEDITERRANNEE. "Tout a commencé le 11 septembre. Les attentats aux Etats-Unis ont prolongé la survie des dictateurs au pouvoir. On a préféré jouer la carte de sécurité plutôt que celle de la démocratie."
Intervenant à Marseille dans le cadre de l'Institut de médecine tropicale du service de santé des Armées à l'invitation de l'association Euromed/'IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale), Henry Marty Gauquié a dressé un panorama sur le thème "crise et sortie de crise en Méditerranée".
Selon le directeur représentant la Banque européenne d'investissement (BEI) à Paris et membre du comité de supervision du Centre de Marseille pour l'intégration en Méditerranée (CMI), mais qui intervenait exclusivement au titre de membre du conseil scientifique d'Euromed/IHEDN, " il ne s'agit pas d'un printemps arabe mais de printemps dans les pays arabes qui obéit à une processus révolutionnaire classique."
Et de citer la situation de désespoir économique, la fin de la peur, un sentiment de confiscation économique et politique qui déclenche un sentiment de frustration nationale et la présence d'une jeunesse éduquée. "Ce n'est pas un hasard si tout a commencé en Tunisie !" souligne-t-il. "Mais, tout ceci n'est pas spécifiquement méditerranéen, pas arabe, pas marxiste. Mais assis sur des valeurs universelles : je revendique le droit d'exister, de voter, de m'intéresser à l'avenir de mon pays."
Il en veut pour preuve l'absence de récupération islamiste comme l'absence de propos anti-occidentaux dans les mouvements de rue.
"La vision des manifestations contre les plans de rigueur en Grèce a joué son rôle au sud de la Méditerranée. A cause d'un mélange détonnant : la proximité géographique avec l'Europe et deux asymétries : économique et politique.."
Même scénario qu'avec la BERD
"La transition a un coût ! Pendant les évènements, des pans entiers de l'économie se sont arrêtés en Tunisie et en Egypte. A cela est venu s'ajouter l'augmentation immédiate des salaires publics, l'introduction de subventions sur les produits alimentaires, des programmes d'embauches massives subventionnées.".
Reste maintenant a bien gérer le facteur temps dans la formulation des réponses comme le montre Henry Marty Gauquier. "Il faut raisonner en trois temps : l'aide à court terme (six mois), le soutien du secteur privé et notamment des Pme à court et à moyen terme (un à trois ans) et le financement des infrastructures et accès aux biens essentiels (trois à dix ans)."
La réponse politique passe par un gouvernement de transition à durée limitée, la mise en place d'un système d'aide dès maintenant et il appartient à ces pouvoirs de donner une vision avec conditionnalité démocratique et de convergence sans lesquelles, l'Europe notamment, ne viendra pas les épauler.
Pour l'intervenant de l'IHEDN, "le mode d'emploi est connu : c'est celui que l'Europe a mis en place dans les années 90 avec les pays de l'est et la Berd. Il faut mettre le même scénario en place en Méditerranée." Et de regretter que l'"Europe pour l'instant reste convalescente de la la crise et a repris le dialogue mais seulement en interne et reste incapable de se projeter vers le sud." Il le faudra bien pourtant.
"La transition démocratique n'est pas une menace mais un message d'espoir d'une nouvelle ère en Méditerranée. Les pays arabes changent leur logiciel politique. C'est le triomphe du modèle turc" souligne Henry Marty Gauquié.