
EUROPE DU SUD. Fin 2012, tous les États membres, à l'exception notable de la Slovénie, dépassent le taux d'endettement réglementaire de 60% du PIB (produit intérieur brut) fixé par le pacte de stabilité et de croissance de la zone Euro.
L'endettement public par rapport au PIB
2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | Croissance de l'endettement sur cinq ans | |
Union européenne (27 pays) | 62,3% | 74,6% | 80,0% | 82,5% | 85,3% | + 23 points |
Zone euro (17 pays) | 70,2% | 80,0% | 85,4% | 87,3% | 90,6% | + 20,4 points |
Chypre | 48,9% | 58,5% | 61,3% | 71,1% | 85,8% | + 36,9 points |
Espagne | 40,2% | 53,9% | 61,5% | 69,3% | 84,2% | + 44 points |
France | 68,2% | 79,2% | 82,4% | 85,8% | 90,2% | + 22 points |
Grèce | 112,9% | 129,7% | 148,3% | 170,3% | 156,9% | + 44 points |
Italie | 106,1% | 116,4% | 119,3% | 120,8% | 127,0% | + 20,9 points |
Malte | 60,9% | 66,4% | 67,4% | 70,3% | 72,1% | + 11,2 points |
Portugal | 71,7% | 83,7% | 94,0% | 108,3% | 123,6% | +51,9 points |
Slovénie | 22,0% | 35,0% | 38,6% | 46,9% | 54,1% | + 32,1 points |
Source Eurostat
La Grèce fait figure de cas d’école avec une « ardoise » fin 2012 qui atteint deux fois et demie son produit intérieur brut (PIB). L'endettement dépassait déjà les 100% en 2008 et culmine désormais à près de 157%.
Le Portugal et l’Italie se suivent de près, mais avec un historique différent. Si l'Italie croule sous les dettes depuis de nombreuses années, le Portugal a vu la sienne croître de 52% depuis 2008.
La France, l’Espagne, Malte et Chypre, malgré une augmentation importante de leur dette, restent presque « raisonnables » comparés à la Grèce.
Les gouvernements européens, particulièrement dans le sud, ont tenté d'atténuer la crise des subprimes par des mesures budgétaires qui ont creusé des déficits considérables. Depuis 2008, la dette publique augmente fortement dans tous les pays d'Europe du sud, avec des écarts considérables allant de 11 à 52 points d'endettement de plus.
La crise est liée à des problèmes structurels comme la difficulté de lever l'impôt en Grèce, ou encore une mauvaise maîtrise des dépenses dans la plupart des pays européens. De plus, la faible croissance des États membres joue un rôle important.
En Grèce, la crise a été amplifiée par la volonté de gouvernement de cacher l’ampleur de sa dette et de son déficit. Ensuite, en Grèce comme d'ailleurs au Portugal, ceux là même qui avaient trop prêtés ont craint de ne pas être remboursés. Ces deux pays ont dû faire face à l'augmentation des taux d'intérêt pratiqués par leurs créanciers.
Dans le cas de Chypre, la crise survient après les défauts de paiements partiels sur la dette publique grecque. Elle affecte notamment le secteur financier.
En Espagne la crise est due à une bulle immobilière qui a fragilisé le secteur financier et bancaire, mais aussi celui de la construction.
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Dans tous les pays d'Europe du sud, un pic a été atteint en 2009 en matière de déficit public, dépassant largement le critère de convergence du pacte de stabilité qui fixe le plafond à 3% du PIB.
La plupart des gouvernements réussissent à réduire progressivement leur déficit depuis 2010, mais le Portugal,la Grèce, l’Espagne, et dans une moindre mesure Malte, n'arrivent pas à s'inscrire dans ce cercle vertueux, connaissant des rechutes après une meilleure année 2011. Leur déficit public s’est remis à augmenter en 2012, atteignant les 10% pour la Grèce et excédant cette barre symbolique pour l'Espagne.
Déficit public par rapport au PIB (en pourcentage)
2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | |
Union européenne (27 pays) | -2,4 | -6,9 | -6,5 | -4,4 | -4,0 |
Zone euro (17 pays) | -2,1 | -6,4 | -6,2 | -4,2 | -3,7 |
Chypre | 0,9 | -6,1 | -5,3 | -6,3 | -6,3 |
Espagne | -4,5 | -11,2 | -9,7 | -9,4 | -10,6 |
France | -3,3 | -7,5 | -7,1 | -5,3 | -4,8 |
Grèce | -9,8 | -15,6 | -10,7 | -9,5 | -10,0 |
Italie | -2,7 | -5,5 | -4,5 | -3,8 | -3,0 |
Malte | -4,6 | -3,7 | -3,6 | -2,8 | -3,3 |
Portugal | -3,6 | -10,2 | -9,8 | -4,4 | -6,4 |
Slovénie | -1,9 | -6,2 | -5,9 | -6,4 | -4,0 |
Source Eurostat
L’Italie, voire Malte, demeurent en 2012 les seuls « bons élèves » en matière de déficit public. Leur taux est quasiment égal à celui voulu par l'Europe. Pourtant, même si l’Italie a réussi à revenir à 3% en trois ans, son endettement reste problématique. Il dépasse les 100% du PIB.
La France n'a pu tenir ses promesses (3% en 2013). L’objectif a été repoussé de deux ans, car le pays devrait atteindre les 3,9 en 2013.
Les nations du sud restent donc les mauvais élèves de l'Europe. Mais leurs voisines du nord, à l'image de l'Irlande ou de l'Angleterre, connaissent les mêmes difficultés. D'un point de vue strictement comptable, les baisses des dépenses publiques restent une priorité absolue. Mais de plus en plus d'économistes affirment que trop de rigueur ne réduit pas les déficits, mais les creuse au contraire en tuant la croissance.
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