
Le climat social se détériore depuis un an (photo archive AB)
ALGÉRIE. Le mouvement social connaît une courbe ascendante ces dernières semaines. Plusieurs catégories de salariés se sont mises en grève : ouvriers d’usines publiques et privées dans la grande zone industrielle de Rouiba située à une trentaine de kilomètres à l’est d’Alger, hospitalo-universitaires à l’échelle de tout le pays, ouvriers de l’usine privée Cevital de Bejaïa, journalistes de la télé et de la radio publiques…
La laiterie de Draa Ben Khedda, située à quelques kilomètres à l’ouest de Tizi Ouzou, est en grève depuis plus de quatre mois. La tentative d’en déloger les protestataires n’a pas réussi. Elle a au contraire débouché sur des affrontements avec la police impliquant de nombreux jeunes de la ville qui se sont solidarisés avec les grévistes.
Confrontés à la cherté de la vie, les travailleurs réclament généralement des augmentations de salaires et de primes, un statut… Mais ils dénoncent aussi le non-respect des libertés syndicales, l’autoritarisme des équipes de direction ainsi que la répression qui vise leurs représentants.
De même exigent-ils l’application de la loi – notamment celle qui interdit de réembaucher des cadres dirigeants partis à la retraite – ainsi que la possibilité de créer des sections syndicales dans le secteur public et, surtout, dans le secteur privé…
Les travailleurs de la laiterie de Draa Ben Khedda demandent quant à eux la renationalisation de leur entreprise privatisée en 2008. Ils reprochent au nouveau propriétaire de ne pas avoir tenu ses engagements en matière d’investissements et de renforcement des effectifs.
Les élèves de terminal sont également entrés en grève ces dernières semaines pour exiger une réduction du programme et de l’année scolaire afin de préparer leur baccalauréat.
Toutes ces grèves sont accompagnées de rassemblements, manifestations…
La laiterie de Draa Ben Khedda, située à quelques kilomètres à l’ouest de Tizi Ouzou, est en grève depuis plus de quatre mois. La tentative d’en déloger les protestataires n’a pas réussi. Elle a au contraire débouché sur des affrontements avec la police impliquant de nombreux jeunes de la ville qui se sont solidarisés avec les grévistes.
Confrontés à la cherté de la vie, les travailleurs réclament généralement des augmentations de salaires et de primes, un statut… Mais ils dénoncent aussi le non-respect des libertés syndicales, l’autoritarisme des équipes de direction ainsi que la répression qui vise leurs représentants.
De même exigent-ils l’application de la loi – notamment celle qui interdit de réembaucher des cadres dirigeants partis à la retraite – ainsi que la possibilité de créer des sections syndicales dans le secteur public et, surtout, dans le secteur privé…
Les travailleurs de la laiterie de Draa Ben Khedda demandent quant à eux la renationalisation de leur entreprise privatisée en 2008. Ils reprochent au nouveau propriétaire de ne pas avoir tenu ses engagements en matière d’investissements et de renforcement des effectifs.
Les élèves de terminal sont également entrés en grève ces dernières semaines pour exiger une réduction du programme et de l’année scolaire afin de préparer leur baccalauréat.
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Pas de répit pour les émeutes
Ce sont sans conteste les révoltes populaires qui marquent de leur empreinte la situation sociale. De Blida à Tiaret en passant par Alger (Gué de Constantine…), Laghouat, Ouargla, Skikda, Boumerdes, Tizi Ouzou, Bejaïa (Adekar, Semaoune, Kherrata… partout, des explosions se produisent quotidiennement pour réclamer du travail, des logements, le bitumage des routes, l’alimentation en eau potable, la réalisation de maisons de jeunes et de stades, l’installation de l’éclairage public, le nettoyage des avaloirs, l’alimentation en eau, en gaz et en électricité…
La corruption de certaines autorités locales, les passe-droits, les coupures d’électricité, relativement fréquentes avec le mauvais temps qui sévit dans le pays, constituent quelques-uns des motifs qui ont mené la population de ces villes et villages à se révolter.
Les méthodes d’action sont toujours les mêmes : grèves de la faim, tentatives de suicide (immolation, défenestrations…), marches, rassemblements, coupures de routes et de voies de chemin de fer, occupation d’institutions de l’État (mairies, sous-préfectures…), affrontements avec la police…
La corruption de certaines autorités locales, les passe-droits, les coupures d’électricité, relativement fréquentes avec le mauvais temps qui sévit dans le pays, constituent quelques-uns des motifs qui ont mené la population de ces villes et villages à se révolter.
Les méthodes d’action sont toujours les mêmes : grèves de la faim, tentatives de suicide (immolation, défenestrations…), marches, rassemblements, coupures de routes et de voies de chemin de fer, occupation d’institutions de l’État (mairies, sous-préfectures…), affrontements avec la police…
La vie politique donne quelques signes de renaissance
La vie politique s’anime en prévision du prochain scrutin législatif qui se tiendra en mai 2012.
L’Alliance présidentielle qui soutient l’action de Abdelaziz Bouteflika a volé en éclat. Se sentant porté par la victoire des partis islamistes dans le monde arabe, le Mouvement de la société pour la Paix (MSP) d’obédience Frères musulmans a quitté l’Alliance, sans pour autant sortir du gouvernement dont il reste membre aux côtés du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND).
Le Parti des travailleurs (PT) a déjà annoncé son intention de participer au scrutin. Le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne se sont pas encore prononcés sur la question. Le FFS devrait trancher la question lors d’une convention qui se tiendra le week-end prochain et qui couronnera un débat mené à la base.
Les hésitations de ces partis découlent de leur appréhension concernant l’équité et la probité de la campagne et du scrutin de mai prochain. Ils réclament des garanties des autorités afin d’éviter la fraude.
Mais le trait nouveau de la situation politique tient dans l’autorisation accordée à près de vingt partis de tenir leurs congrès constitutifs. Certaines formations attendaient cette ouverture depuis de nombreuses années.
Le gouvernement a finalement ouvert la voie à la formation de nouvelles organisations politiques. Pour certains, il tente de redonner une vitalité et une crédibilité à la vie politique locale tout en atomisant la scène politique. L’émergence de plusieurs partis islamistes viserait ainsi à diviser et à affaiblir ce courant.
Mais l’adversaire le plus redouté par les pouvoirs publics est l’abstention. Il n’est pas certain que la campagne intensive de SMS adressée aux citoyens par le ministère de l’Intérieur pour les amener à s’inscrire sur les listes électorales et voter soit suffisante pour intéresser des Algériens confrontés à de nombreux et difficiles problèmes quotidiens.
Un autre trait essentiel de la situation réside, pour l’instant, dans la séparation de l’action revendicative (grèves, révoltes…) et de l’action politique partisane.
Les passerelles entre les deux sont pratiquement inexistantes.
L’Alliance présidentielle qui soutient l’action de Abdelaziz Bouteflika a volé en éclat. Se sentant porté par la victoire des partis islamistes dans le monde arabe, le Mouvement de la société pour la Paix (MSP) d’obédience Frères musulmans a quitté l’Alliance, sans pour autant sortir du gouvernement dont il reste membre aux côtés du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND).
Le Parti des travailleurs (PT) a déjà annoncé son intention de participer au scrutin. Le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne se sont pas encore prononcés sur la question. Le FFS devrait trancher la question lors d’une convention qui se tiendra le week-end prochain et qui couronnera un débat mené à la base.
Les hésitations de ces partis découlent de leur appréhension concernant l’équité et la probité de la campagne et du scrutin de mai prochain. Ils réclament des garanties des autorités afin d’éviter la fraude.
Mais le trait nouveau de la situation politique tient dans l’autorisation accordée à près de vingt partis de tenir leurs congrès constitutifs. Certaines formations attendaient cette ouverture depuis de nombreuses années.
Le gouvernement a finalement ouvert la voie à la formation de nouvelles organisations politiques. Pour certains, il tente de redonner une vitalité et une crédibilité à la vie politique locale tout en atomisant la scène politique. L’émergence de plusieurs partis islamistes viserait ainsi à diviser et à affaiblir ce courant.
Mais l’adversaire le plus redouté par les pouvoirs publics est l’abstention. Il n’est pas certain que la campagne intensive de SMS adressée aux citoyens par le ministère de l’Intérieur pour les amener à s’inscrire sur les listes électorales et voter soit suffisante pour intéresser des Algériens confrontés à de nombreux et difficiles problèmes quotidiens.
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