
Coeur de l'industrie automobile, Turin lui a dédié un musée (Photo ville de Turin)
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ITALIE. L'industrie italienne a les yeux rivés sur Turin. Depuis les 13 et 14 janvier 2011, les 5431 salariés de Mirafiori, principal établissement industriel de la Fiat,sont appelés à se prononcer sur l’accord, signé avec trois des quatre syndicats, sur la nouvelle organisation du travail et âprement négocié en décembre 2010 avec Sergio Marchionne, administrateur délégué du groupe.
Le taux de participation, plus de 90% pour les seuls travailleurs de nuit, souligne l’importance des enjeux. Si le oui l’emporte, Fiat s’engage à investir un milliard d’euros pour développer l’activité sur Turin. En cas d’échec du référendum, Sergio Marchionne menace d’aller investir au Canada et Silvio Berlusconi, président du conseil, vient de lui donner raison.
L’opposition est divisée. Si les critiques sur les méthodes employées par l’administrateur délégué de la Fiat ne manquent pas, le maire de Turin, élu du centre gauche, Sergio Chiamparino a appelé à voter oui, de même que Piero Fassino, le favori aux primaires à gauche pour les prochaines élections municipales.
Les sondages donnent une large majorité pour le oui. Mais la Fiom (22% des syndiqués de Mirafiori), le syndicat des métallos au sein de la CGIL (équivalent de la CGT en France) dénonce le chantage auquel sont soumis les travailleurs et a refusé de signer un accord qui « constitue un pas en arrière ». Travail étendu le samedi, suppression de pauses, absentéisme sanctionné et congés de maladie sous haute surveillance, marginalisation des syndicats non signataires … sont autant de mesures qui, malgré des compensations salariales, ont du mal à passer.
Le taux de participation, plus de 90% pour les seuls travailleurs de nuit, souligne l’importance des enjeux. Si le oui l’emporte, Fiat s’engage à investir un milliard d’euros pour développer l’activité sur Turin. En cas d’échec du référendum, Sergio Marchionne menace d’aller investir au Canada et Silvio Berlusconi, président du conseil, vient de lui donner raison.
L’opposition est divisée. Si les critiques sur les méthodes employées par l’administrateur délégué de la Fiat ne manquent pas, le maire de Turin, élu du centre gauche, Sergio Chiamparino a appelé à voter oui, de même que Piero Fassino, le favori aux primaires à gauche pour les prochaines élections municipales.
Les sondages donnent une large majorité pour le oui. Mais la Fiom (22% des syndiqués de Mirafiori), le syndicat des métallos au sein de la CGIL (équivalent de la CGT en France) dénonce le chantage auquel sont soumis les travailleurs et a refusé de signer un accord qui « constitue un pas en arrière ». Travail étendu le samedi, suppression de pauses, absentéisme sanctionné et congés de maladie sous haute surveillance, marginalisation des syndicats non signataires … sont autant de mesures qui, malgré des compensations salariales, ont du mal à passer.
Un accord qui pourrait faire tache d’huile
D’autant que les nouvelles règles du jeu imposées par Sergio Marchionne sortent du cadre de la convention collective du secteur auto italien.
Depuis le 3 janvier 2011, la scission en deux entités cotées du groupe Fiat (l’une pour les camions et les tracteurs, l’autre pour les voitures) donne une nouvelle dimension au rapprochement avec l’Américain Chrysler, amorcée en 2009.
Dans une économie globalisée, l’administrateur délégué de la Fiat veut obtenir une plus grande flexibilité du travail et une productivité accrue à Mirafiori pour rejoindre les niveaux de production des usines Fiat du Brésil ou de Pologne. Il choisit donc la voie d’un accord d’établissement, comme il l’a déjà fait à Pomigliano près de Naples, en créant des sociétés locales pour chaque site, au détriment des accords de branche négociés avec Federmeccanica, au sein de la Confindustria, le Medef italien.
Cette démarche risque de faire tache d’huile chez les industriels italiens, certains groupes comme Fincantieri à Gênes, suivent de près l’expérience Fiat.
Dans une économie globalisée, l’administrateur délégué de la Fiat veut obtenir une plus grande flexibilité du travail et une productivité accrue à Mirafiori pour rejoindre les niveaux de production des usines Fiat du Brésil ou de Pologne. Il choisit donc la voie d’un accord d’établissement, comme il l’a déjà fait à Pomigliano près de Naples, en créant des sociétés locales pour chaque site, au détriment des accords de branche négociés avec Federmeccanica, au sein de la Confindustria, le Medef italien.
Cette démarche risque de faire tache d’huile chez les industriels italiens, certains groupes comme Fincantieri à Gênes, suivent de près l’expérience Fiat.
Consciente de la menace pour l’organisation patronale, la présidente de la Confindustria, Emma Marcegaglia, compte bien faire rentrer la Fiat dans les rangs. Mais pour cela il faudra négocier un nouvel accord pour la branche auto. Avec le risque pour les salariés que cet accord avalise les nouvelles règles du jeu social imposées dans un contexte où la préservation de l’emploi pèse lourd quand on aborde le chapitre des concessions.