
Mi-novembre, Mohamed Morsi s'est accordé par décret des pouvoirs exceptionnels. Le texte empêche notamment la Cour constitutionnelle de dissoudre la commission constituante largement dominée par les islamistes. Il interdit également tout recours juridique contre les décisions présidentielles. Fait unique dans les annales égyptiennes, la Cour de cassation s'est mise en grève illimitée jusqu'à l'annulation du décret controversé alors que la Haute cour constitutionnelle a vigoureusement protesté. La composition de la commission constituante fait actuellement l'objet d'un recours devant la Haute cour constitutionnelle. Elle a décidé de se prononcer sur ce sujet bien que le décret présidentiel le lui interdise.
La réponse de la rue à l'offensive des islamistes a été immédiate avec de nombreuses manifestations soldées par trois morts et plusieurs centaines de blessés. Il s'agit des plus importantes manifestations depuis l'élection de Mohamed Morsi en juin 2012.
Adoption express

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Second coup de théâtre, le gouvernement a annoncé le 28 novembre le vote-surprise à partir de jeudi 29 novembre du projet de loi fondamental concernant la constitution égyptienne. Une fois adopté, Mohamed Morsi organisera sous deux semaines un référendum pour le ratifier.
Ce projet de constitution fait polémique en Égypte et inquiète les pays occidentaux. Son orientation islamiste, avec notamment dès l'article 2 l'affirmation que les "principes de la charia" constituent la "principale source de la législation", mais aussi un recul de certaines libertés publiques et de la place de la femme dans la société égyptienne, a provoqué le départ des laïques et des coptes de la commission constituante.
Inquiétudes
L'adoption expéditive d'un texte aussi important ne peut qu'attiser la colère de la rue et inquiéter investisseurs et bailleurs de fonds étrangers.
Déjà, le Fonds monétaire international a averti qu'un "changement majeur" dans la politique égyptienne remettrait en cause le versement d'une aide de 4,8 milliards de dollars décidée le 20 novembre. Une enveloppe indispensable pour tirer l'Égypte de l'ornière économique dans laquelle elle se trouve depuis la révolution.
Parallèlement, les investisseurs montrent leurs inquiétudes en se désengageant des marchés égyptiens. La bourse plonge alors qu'elle avait gagné 46 points depuis début 2012.