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La nébuleuse de l'économie souterraine


Rédigé par , le Lundi 14 Novembre 2011 - Lu 4913 fois

La part de l'économie souterraine ne cesse de progresser dans les pays Mena. Le FMI tire la sonnette d'alarme et pointe les raisons de cette inflation de travail clandestin.


L'économie informelle gangrène les économies (photo F.Dubessy)
L'économie informelle gangrène les économies (photo F.Dubessy)
MENA. L'économie souterraine se creuse en Afrique du Nord. Le Fonds monétaire international (FMI) alerte les pays importateurs de pétrole de Moyen-Orient et du nord de l’Afrique (MENA) sur leurs trop grandes parts d'économie informelle dans leurs produits intérieur brut.

Selon la définition du FMI, le secteur informel se définit comme la part de l’activité économique qui n’est pas prise en compte dans les calculs du PIB. Ainsi l'économie souterraine, n’est pas soumise aux taxes ni déclarée auprès des institutions.

La taille de l'économie informelle dans ces pays sur le PIB en 2008 s'avère importante : en Jordanie elle avoisine 26%, au Liban celle-ci atteint 30%, en Tunisie comme en Égypte, elle achemine les 34%, en Syrie et au Maroc le taux culmine à 44%. Parmi les pays d'Europe du Sud, l'Espagne et Portugal arrivent en tête du peloton avec environ 23 % d'économie informelle dans la part de leurs PIB.

Le FMI attribue l’importance de l’économie informelle à quatre facteurs principaux. La faiblesse des institutions étatiques, la rigidité des régulations sur le marché des biens et le "fardeau fiscal excessif" expliqueraient en moyenne près de 24 % de la taille globale du secteur informel dans les pays du MENA. Les rigidités de marché du travail y contribueraient à environ 28%.



Quatre principales causes à l'économie informelle selon le FMI

La rigidité du marché du travail, particulièrement marquée au Liban, est un fardeau représentant 37 % de l’économie informelle du pays, un taux équivalent à celui de l’Égypte. Il est à 29 % au Maroc et en Syrie, 20 % en Jordanie et 15 % en Tunisie. Le FMI attribue cette rigidité aux "procédures d'entrée sur le marché du travail longues et fastidieuses, aux règlements rigoureux de travail, aux coûts élevés de la main d'oeuvre" fournissant, selon le FMI, des raisons aux ouvriers et aux entreprises de contourner les formalités d'un contrat de travail.

Le FMI indique en outre que la faiblesse des institutions et de la gouvernance explique 32 % de l’économie informelle au Liban, contre 29 % en Égypte, 27 % en Jordanie et 22 % en Tunisie et en Syrie, ainsi que 17 % au Maroc. La faible qualité institutionnelle peut prendre la forme d'une faible qualité des services publics ou de règlements peu exécutés ou d'une trop grande corruption.

Selon le FMI, la rigidité des régulations sur le marché des biens représente jusqu’à 32 % de la taille de l’économie souterraine en Syrie et 27 % en Tunisie.

Par contre, les taxes contribuent à hauteur de 37% à l’économie informelle en Tunisie de même qu’au Maroc. Ces deux pays ont en effet un haut taux d'imposition sur les sociétés (30% d'imposition alors que la moyenne des pays en voie de développement serait de 20%). Au Maroc, une enquête révélait, selon le FMI, que "50% des firmes marocaines identifient la forte imposition comme la principale raison de ne pas enregistrer leurs activités".

"Réduire le fardeau fiscal et détendre les rigidités du marché du travail"

Le FMI propose certaines alternatives pour sortir de l'économie informelle des pays du MENA. Le rapport indique que "les décideurs doivent améliorer l'environnement d'affaires, détendre les rigidités du marché du travail, réduire le fardeau fiscal, fournir aux employés informels la possibilité de remettre à jour leurs compétences et créer un environnement qui favorise l'emploi pour les employés comme pour les entreprises".

Les gouvernements devraient, d'après le FMI, "se concentrer sur l'amélioration du cadre réglementaire du marché du travail, entre autres, par la simplification des règlements d'entrée sur le marché et la réduction des coûts de conformité et créer un environnement qui favorise une exécution plus juste des règlements ".

Il s'agit également selon le FMI de "renforcer les programmes de formation existants en ciblant particulièrement les chômeurs plus vulnérables en société, mais aussi les employés en situation informelle parfois plus mal lotis que certains chômeurs".

En Égypte, une étude démontre que le chômage a tendance a augmenter avec les revenus du ménage laissant présupposer selon le FMI, "que les individus de ménages relativement riches peuvent tolérer une durée plus longue de chômage en cherchant un travail à haute rémunération.  D'autre part, les ménages plus pauvres - avec des niveaux de compétence semblables - auront tendance à accepter des emplois moins rémunérés dans le secteur informel".

Rapport du FMI (en anglais)





1.Posté par Djaoui le 21/11/2011 15:49
En Afrique, le FMI n'est pas avare de conseils, l'argent allant à l'Europe!

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