
Si les essences méditerranéennes peuvent être valorisées dans la construction, elles risquent pourtant de servir d'abord de combustible industriel (photo MN)
FRANCE. Avec 2% seulement de la production française de bois, la ressource en Provence est sous exploitée. Avec deux projets industriels bois énergie qui apparaîtront en 2015, la région méditerranéenne française pourrait à l’inverse surexploiter sa ressource forestière.
Lancé en 2012 par l’opérateur allemand E.ON pour reconvertir une centrale thermique au charbon à Gardanne, au nord de Marseille, ce projet biomasse hyper subventionné par l’État français, doit mobiliser à terme un million de tonnes de biomasse forestière et de déchets bois par an.
Ils seraient collectés jusqu’à 400 km de cette unité. Provence, Languedoc et Auvergne pourraient alors voir une grande partie de leurs projets liés à l’économie forestière disparaître si les prix proposés par E.ON sont attractifs. À l'inverse, le recours par cet industriel aux importations mettrait à genoux les producteurs locaux qui ne satisferaient plus aux conditions du marché.
Lancé en 2012 par l’opérateur allemand E.ON pour reconvertir une centrale thermique au charbon à Gardanne, au nord de Marseille, ce projet biomasse hyper subventionné par l’État français, doit mobiliser à terme un million de tonnes de biomasse forestière et de déchets bois par an.
Ils seraient collectés jusqu’à 400 km de cette unité. Provence, Languedoc et Auvergne pourraient alors voir une grande partie de leurs projets liés à l’économie forestière disparaître si les prix proposés par E.ON sont attractifs. À l'inverse, le recours par cet industriel aux importations mettrait à genoux les producteurs locaux qui ne satisferaient plus aux conditions du marché.
Du trop peu exploité au surexploité
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La grande question que soulève dans ce contexte Michel Grambert, maire de la commune alpine de Selonnet et président de l’association des communes forestières, dérange dans ce contexte. « Comment s’organiser pour que nos entreprises locales profitent d’abord du bois produit chez nous ? »
Des entreprises « non délocalisables, et donc durables pour nos territoires » précise Jérôme Bonnet, directeur de l’Union Régionale des Communes Forestières de Provence Alpes Cote d’Azur.
Le secteur professionnel craint de perdre la main avec ce projet xylophage. Car les producteurs sont trop faibles pour imposer prix et conditions. Une étude de l’INSEE vient de révéler que si 12 600 salariés travaillent en Provence dans le commerce d’articles en bois et la menuiserie, seuls 8 280 œuvrent dans le cœur de la filière : culture, abattage, scierie, et fabrication de meubles ou de pâte à papier. L’activité est d’ailleurs aujourd’hui à peine rentable : l’excédent d’exploitation ne représente que 2,9 € pour 100€ de chiffre d’affaires.
Des entreprises « non délocalisables, et donc durables pour nos territoires » précise Jérôme Bonnet, directeur de l’Union Régionale des Communes Forestières de Provence Alpes Cote d’Azur.
Le secteur professionnel craint de perdre la main avec ce projet xylophage. Car les producteurs sont trop faibles pour imposer prix et conditions. Une étude de l’INSEE vient de révéler que si 12 600 salariés travaillent en Provence dans le commerce d’articles en bois et la menuiserie, seuls 8 280 œuvrent dans le cœur de la filière : culture, abattage, scierie, et fabrication de meubles ou de pâte à papier. L’activité est d’ailleurs aujourd’hui à peine rentable : l’excédent d’exploitation ne représente que 2,9 € pour 100€ de chiffre d’affaires.

Michel Grambert, président des communes forestières provençales, souhaite que les projets bois profitent d'abord aux territoires (photo MN)
« Pourtant, la pyramide des âges de ces professions montre que beaucoup de salariés ont moins de trente ans et que 4% sont des apprentis » soulignent les chargés d’étude. L’économie du bois provençale montre des signes de dynamisme.
Mais la filière n’existe que sur le papier. En amont les producteurs aimeraient faire payer leur qualité au juste prix, en aval les utilisateurs cherchent à acheter au plus bas prix. « Cette contradiction a fait imploser cette année le Pôle régional de compétitivité Bois Construction », qui devait dynamiser l’activité, souligne un professionnel témoin de l’évènement.
« Nous avons lancé une étude pour voir comment structurer la filière en région » modère Charles Laugier, conseiller régional Paca en charge de la Forêt.
Le BET Abso conseil (Lyon) devrait rendre sa copie en décembre 2014. Un moment attendu par de nombreux acteurs régionaux qui n’investiront qu’en étant rassurés sur l’avenir de la ressource et des marchés locaux liés au bois.
Mais la filière n’existe que sur le papier. En amont les producteurs aimeraient faire payer leur qualité au juste prix, en aval les utilisateurs cherchent à acheter au plus bas prix. « Cette contradiction a fait imploser cette année le Pôle régional de compétitivité Bois Construction », qui devait dynamiser l’activité, souligne un professionnel témoin de l’évènement.
« Nous avons lancé une étude pour voir comment structurer la filière en région » modère Charles Laugier, conseiller régional Paca en charge de la Forêt.
Le BET Abso conseil (Lyon) devrait rendre sa copie en décembre 2014. Un moment attendu par de nombreux acteurs régionaux qui n’investiront qu’en étant rassurés sur l’avenir de la ressource et des marchés locaux liés au bois.