
La corruption s'étend en Méditerranée -tableau présent dans les locaux de l'Association marocaine de lutte contre la corruption (photo : F.Dubessy)
MEDITERRANEE. Selon le dernier classement sur l'indice de perception de la corruption 2016 publié par Transparency international, "la corruption systémique et l'inégalité sociale se renforcent mutuellement, conduisant à une désillusion populaire vis-à-vis du monde politique et fournissant un terreau fertile à la montée des politiciens populistes". L'ONG a étudié 176 pays dont vingt-cinq du bassin méditerranéen.
69% des pays sujets de cette enquête affichent une note inférieure à 50 sur une échelle allant de 0 (très corrompu) à 100 (très peu corrompu). Danemark et Nouvelle-Zélande obtiennent la meilleure notation avec un 90. La Somalie (note de 10), le Soudan du Sud (11), la Corée du Nord (12) la Syrie (13) et la Libye (14) occupent les dernières places caractérisant une impunité généralisée dans les affaires de corruption, une mauvaise gouvernance et des institutions faibles.
Si aucun n'arrive au niveau de Damas et de Tripoli, les pays du Sud du bassin méditerranéen - comme ceux du Moyen-Orient - perdent cependant des places au fil des années. Preuve que la situation s'aggrave dans la région.
En Afrique du Nord, seule la Tunisie (indice 41) se détache "positivement" et progresse de trois places. Un résultat en contradiction totale avec l'étude livrée voici quelques jours par l'antenne tunisienne de l'ONG américaine Institut Républicain International (IRI). Cette dernière concluait que 78 % des Tunisiens interrogés estimaient que la corruption était plus importante aujourd'hui que sous l'ancien régime de Ben Ali.
Par contre, le Maroc (37 contre 36 en 2015) et plus encore l'Egypte et l'Algérie avec le même indice de 34 (contre 36 tous les deux en 2015) reculent et donc la corruption progresse.
69% des pays sujets de cette enquête affichent une note inférieure à 50 sur une échelle allant de 0 (très corrompu) à 100 (très peu corrompu). Danemark et Nouvelle-Zélande obtiennent la meilleure notation avec un 90. La Somalie (note de 10), le Soudan du Sud (11), la Corée du Nord (12) la Syrie (13) et la Libye (14) occupent les dernières places caractérisant une impunité généralisée dans les affaires de corruption, une mauvaise gouvernance et des institutions faibles.
Si aucun n'arrive au niveau de Damas et de Tripoli, les pays du Sud du bassin méditerranéen - comme ceux du Moyen-Orient - perdent cependant des places au fil des années. Preuve que la situation s'aggrave dans la région.
En Afrique du Nord, seule la Tunisie (indice 41) se détache "positivement" et progresse de trois places. Un résultat en contradiction totale avec l'étude livrée voici quelques jours par l'antenne tunisienne de l'ONG américaine Institut Républicain International (IRI). Cette dernière concluait que 78 % des Tunisiens interrogés estimaient que la corruption était plus importante aujourd'hui que sous l'ancien régime de Ben Ali.
Par contre, le Maroc (37 contre 36 en 2015) et plus encore l'Egypte et l'Algérie avec le même indice de 34 (contre 36 tous les deux en 2015) reculent et donc la corruption progresse.
Les pays du Nord de la Méditerranée loin d'être vertueux

Transparency International a étudié la perception de la corruption dans 176 pays (carte Transparency International)
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A l'Est, Israël et sa note de 64 (contre 61 en 2015), plus proche des pays européens que de ceux de la région Mena, et à un moindre niveau la Jordanie et son 48 - qui vient cependant après un meilleur 53 en 2015 -, tranchent sur le 28 du Liban voisin.
Les pays du Nord de la Méditerranée ne sont pas vertueux non plus. Aucun d'entre eux ne figure dans les hauteurs du classement. Les plus mal classés demeurent l'Albanie (39) et les pays de l'ex-Yougoslavie. Tous se teintent de rouge avec un score ne dépassant pas 45 : Kosovo, ARYM (Ancienne république yougoslave de Macédoine), Bosnie-Herzégovine, Serbie et Monténégro. Seules se distinguent la Slovénie (61), la Croatie (49).
Pour le reste de l'Europe, Turquie (41 en baisse constante depuis quatre ans quand elle atteignait les 50), Grèce (44) et Italie (47) se trouvent très proches et n'arrivent pas à accrocher la moyenne qui les ferait basculer dans les pays vertueux.
Les moins corrompus - qui se situent tous au dessus de l'indice symbolique de 50 - demeurent à l'ouest du bassin du méditerranée, si l'on excepte les scores de 55 attribué à Chypre (qui recule de six places !) comme à Malte. Au premier rang figure la France (69 contre 70 en 2015) et suivent le Portugal (62) puis l'Espagne (58).
Les pays du Nord de la Méditerranée ne sont pas vertueux non plus. Aucun d'entre eux ne figure dans les hauteurs du classement. Les plus mal classés demeurent l'Albanie (39) et les pays de l'ex-Yougoslavie. Tous se teintent de rouge avec un score ne dépassant pas 45 : Kosovo, ARYM (Ancienne république yougoslave de Macédoine), Bosnie-Herzégovine, Serbie et Monténégro. Seules se distinguent la Slovénie (61), la Croatie (49).
Pour le reste de l'Europe, Turquie (41 en baisse constante depuis quatre ans quand elle atteignait les 50), Grèce (44) et Italie (47) se trouvent très proches et n'arrivent pas à accrocher la moyenne qui les ferait basculer dans les pays vertueux.
Les moins corrompus - qui se situent tous au dessus de l'indice symbolique de 50 - demeurent à l'ouest du bassin du méditerranée, si l'on excepte les scores de 55 attribué à Chypre (qui recule de six places !) comme à Malte. Au premier rang figure la France (69 contre 70 en 2015) et suivent le Portugal (62) puis l'Espagne (58).
Le populisme aggrave la corruption
Transparency International indique qu'il "ne suffit pas d’apporter des corrections techniques aux lois luttant spécifiquement contre la corruption. Ce qu’il est urgent de faire, ce sont de profondes réformes systémiques qui compensent le déséquilibre croissant du pouvoir et des richesses en habilitant les citoyens à mettre fin à l’impunité généralisée de la corruption, à demander des comptes aux puissants et à avoir véritablement leur mot à dire dans les décisions qui affectent leur vie quotidienne".
L'organisation préconise des réformes incluant "la divulgation par le biais de registres publics du nom des propriétaires d’entreprises, ainsi que des sanctions pour les facilitateurs professionnels qui se rendent complices de transferts transfrontaliers de flux d’argent obtenu de manière frauduleuse".
Selon José Ugaz, "dans de trop nombreux pays, les besoins les plus élémentaires des citoyens ne sont pas satisfaits et ces derniers se couchent tous les soirs le ventre vide à cause de la corruption, alors que les puissants et les corrompus jouissent d’un mode de vie somptueux en toute impunité." Pour le président de Transparency International, "dans les pays dirigés par des leaders populistes ou autocrates, nous constatons souvent des démocraties en déclin et des tentatives inquiétantes de réprimer la société civile, de limiter la liberté de la presse et d’affaiblir l’indépendance du pouvoir judiciaire. Au lieu de s’attaquer au capitalisme de connivence, ces leaders installent généralement des formes de systèmes corrompus qui sont encore pires."
Lire aussi : 78% des Tunisiens pensent que la corruption est plus importante que sous Ben Ali
L'organisation préconise des réformes incluant "la divulgation par le biais de registres publics du nom des propriétaires d’entreprises, ainsi que des sanctions pour les facilitateurs professionnels qui se rendent complices de transferts transfrontaliers de flux d’argent obtenu de manière frauduleuse".
Selon José Ugaz, "dans de trop nombreux pays, les besoins les plus élémentaires des citoyens ne sont pas satisfaits et ces derniers se couchent tous les soirs le ventre vide à cause de la corruption, alors que les puissants et les corrompus jouissent d’un mode de vie somptueux en toute impunité." Pour le président de Transparency International, "dans les pays dirigés par des leaders populistes ou autocrates, nous constatons souvent des démocraties en déclin et des tentatives inquiétantes de réprimer la société civile, de limiter la liberté de la presse et d’affaiblir l’indépendance du pouvoir judiciaire. Au lieu de s’attaquer au capitalisme de connivence, ces leaders installent généralement des formes de systèmes corrompus qui sont encore pires."
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