
Jean-Louis Guigou prône la coproduction (photo F.Dubessy)
« L’Europe, la Méditerranée et l’Afrique, sont en train de se regarder d’un œil nouveau », a prévenu en guise d’introduction Jean-Louis Guigou, délégué général d’Ipemed (Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen ), lors du 6e Forum EMCC (Euro-mediterranean competitiveness confederation), tenu à Sousse jeudi 4 décembre 2014.
Au terme de colocalisation, fil rouge du Forum, Jean-Louis Guigou a préféré dans son intervention celui, plus général, de « coproduction » (qui réunit colocalisation, co-traitance et/ou compagnonnage industriel, selon les critères de l’Institut). Constatant que « les IDE (Investissements directs à l'étranger) sont les prédateurs d’une main-d'œuvre bon marché » sur la rive Sud, il prône un changement de cap.
L’heure semble donc être au « gagnant-gagnant ». Cette formule revient dans toutes les bouches. « Le refuser c’est nous (le Sud) condamner à un éparpillement dans la voie de la mondialisation, et condamner le Nord à une perte d’effectivité économique et, in fine, à la régression », prophétise Radhi Meddeb, président d’Ipemed. « Pendant longtemps, les pays du Sud ont compté sur les IDE. Mais ce n’est pas une fin en soi ! Il faut absolument orienter les politiques pour promouvoir l’innovation », explique-t-il.
Au terme de colocalisation, fil rouge du Forum, Jean-Louis Guigou a préféré dans son intervention celui, plus général, de « coproduction » (qui réunit colocalisation, co-traitance et/ou compagnonnage industriel, selon les critères de l’Institut). Constatant que « les IDE (Investissements directs à l'étranger) sont les prédateurs d’une main-d'œuvre bon marché » sur la rive Sud, il prône un changement de cap.
L’heure semble donc être au « gagnant-gagnant ». Cette formule revient dans toutes les bouches. « Le refuser c’est nous (le Sud) condamner à un éparpillement dans la voie de la mondialisation, et condamner le Nord à une perte d’effectivité économique et, in fine, à la régression », prophétise Radhi Meddeb, président d’Ipemed. « Pendant longtemps, les pays du Sud ont compté sur les IDE. Mais ce n’est pas une fin en soi ! Il faut absolument orienter les politiques pour promouvoir l’innovation », explique-t-il.
Vers un partenariat « gagnant-gagnant »
Radhi Meddeb constate avec satisfaction le développement « encourageant » de clusters (groupement) ces dernières années en Tunisie, mais veut voir plus loin : « Il faudrait créer des réseaux de clusters euro-méditerrannéens et favoriser les rapprochement entre clusters des collectivités locales du Nord et du Sud .» Le président d'Ipemed appelle par ailleurs à revaloriser la diaspora dans les pays du Maghreb. « La colocalisation est une solution au départ des personnels qualifiés vers le Nord », s’enthousiasme également Ahmen Bouzguenda, président d’IACE (Institut Arabe des Chefs d'Entreprises).
La rive Sud a-t-elle vraiment le choix ? « La stratégie mise en place n’était pas la bonne, nous devons corriger ça, (…) mais la vision politique manque ! », tranche Jaloul Ayed, ancien ministre tunisien des Finances, aujourd’hui président de l’organisation MedConfederation, dont l’objectif est de promouvoir la coopération entre les deux rives. Il cite avec envie l’exemple de l’inauguration en 2012 d’une usine Renault à Tanger, au Nord du Maroc. « Renault a pu créer des valeurs extraordinaires sur place, avec un centre de formation et des valeurs indirectes », assure-t-il, oubliant les critiques qui ont fusé autour de cette implantation.
La rive Sud a-t-elle vraiment le choix ? « La stratégie mise en place n’était pas la bonne, nous devons corriger ça, (…) mais la vision politique manque ! », tranche Jaloul Ayed, ancien ministre tunisien des Finances, aujourd’hui président de l’organisation MedConfederation, dont l’objectif est de promouvoir la coopération entre les deux rives. Il cite avec envie l’exemple de l’inauguration en 2012 d’une usine Renault à Tanger, au Nord du Maroc. « Renault a pu créer des valeurs extraordinaires sur place, avec un centre de formation et des valeurs indirectes », assure-t-il, oubliant les critiques qui ont fusé autour de cette implantation.
De nouvelles politiques industrielles en attente
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« Le concept de coproduction peut malheureusement être associé à celui de délocalisation et de chômage », s'inquiète Flavia Palanza, directrice de la Femip (Facilité euro-méditerannéenne d’investissement, dépendant de la BEI, Banque Européenne d’Investissement).
Elle confirme que les politiques industrielles laissent à désirer « tant au Sud qu’au Nord ». « Tant qu’il n’existera pas de politique européenne pour l’innovation et l’industrie de pointe, les résistances à ce que des entreprises européennes investissent ailleurs, perdureront », conclut-elle.
Mais, la Femip continue d’encourager la colocalisation. Le bras armé financier de la BEI pour la Méditerranée envisage de créer un fonds pour l’installation d’entreprises européennes qui développeraient des projets avec des entreprises de la région Mena.
Elle confirme que les politiques industrielles laissent à désirer « tant au Sud qu’au Nord ». « Tant qu’il n’existera pas de politique européenne pour l’innovation et l’industrie de pointe, les résistances à ce que des entreprises européennes investissent ailleurs, perdureront », conclut-elle.
Mais, la Femip continue d’encourager la colocalisation. Le bras armé financier de la BEI pour la Méditerranée envisage de créer un fonds pour l’installation d’entreprises européennes qui développeraient des projets avec des entreprises de la région Mena.