"Il est impossible en France, comme en Allemagne ou dans d'autres pays du nord, de disposer de toutes les compétences pour faire de la qualité. Au sud il existe des cadres et des chaînes de valeur. Il faut abandonner les vieux modèles d'IDE prédateurs !" insiste Jean-Louis Guigou. D'où l'idée de l'EMCC. "Un mouvement de patrons qui rassemble tous les Méditerranéens et qui va s'appuyer sur le think tank Ipemed. Nous ne ferons que de l'économie" explique le délégué général de l'Ipemed.
Il se donne un an pour élaborer des statuts et retrouver tous les participants de la première réunion parisienne dans un pays du sud pour la seconde édition. La priorité sera de créer des clubs par pays. Déjà l'EMCC Liban se trouve en cours de lancement et l'EMCC Tunisie, Algérie, Espagne, Maroc vont se positionner. Aux commandes, Xavier Beulin, (Sofiproteol) tout nouveau président du conseil de surveillance de l'Ipemed gérera l'ensemble.
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Le voisinage du sud comme priorité pour la France
La colocalisation, Jean-Louis Guigou y croit dur comme fer et cite même Victor Hugo : "on arrête les armées, pas le mouvement des idées" et poursuit, "Nous avons besoin d'un vrai partenariat avec un partage équitable. Nous constatons davantage d'investissements du nord vers le sud que du sud vers le nord."
Mais le fondateur de l'Ipemed n'élude pas les freins à la colocalisation : sécurité des investissements, cadre normatif, cadre financier, organisation de la mobilisation des personnes...
" La colocalisation est un concept gagnant/gagnant mais tout n'est pas aussi simple entre les deux rives. Il faut réidentifier dans une logique régionale euroméditerranéenne un sous-ensemble mondial avec des secteurs sur lesquels nous puissions échanger et des partenaires réels au nord comme sud» souligne Xavier Beulin. Selon le patron de Sofiproteol, "à travers la colocalisation, nous allons aussi contourner la difficulté des relations sud-sud. Il deviendra plus facile d'avoir une approche plus collégiale du Maroc jusqu'à la Libye avec une norme commune à tous. Elle assurera une convergence y compris sur les sujets plus singuliers, plus durs à traiter."
"Dix ans après le processus de Barcelone, un projet reste encore à définir » commente Elisabeth Guigou,. "Le voisinage du sud doit être porté comme une priorité pour la France. Nous avons tout à y gagner » assure la présidente de la Commission Affaires étrangères à l'Assemblée nationale française. "La France s'engage dans une logique de partenariat en rejetant les relents de néocolonialisme. Je crois beaucoup à une communauté euroméditerranéenne, notamment sur l'énergie."
Plus de gagnants que de perdants
"Avant, nous utilisions des termes plus brutaux, comme délocalisation, car c'était plus brutal ! Il faut absolument une création partagée de valeurs avec du sens pour les uns et les autres" souligne Salaheddine Mezouar, ministre marocain des Affaires Étrangères et de la coopération. Selon lui "la colocalisation permet de préservé le marché et de préserver le client car elle permet de redevenir compétitif. Les entreprises n'ont pas d'autre alternative que de travailler dans ce sens là." et si Salaheddine Mezouar affirme que "l'Afrique n'est plus un problème mais une opportunité" c'est pour mieux lancer en avertissement, "l'Europe a ses logiques mais attention, le train ne passe qu'une fois. Dans notre espace méditerranéen, il faut travailler de façon à ce qu'il y ait plus de gagnants que de perdants !"
