
Le directeur général de la bourse d'Alger attend la cotation de sept entreprises publiques (photo : F.Dubessy)
econostrum.info : Comment se porte la bourse d'Alger ?
Yazid Benmouhoud : Elle pourrait se porter mieux ! Mais, je pense que la conjoncture actuelle devient très favorable pour l'émergence d'une bourse qui pourrait vraiment participer au financement des entreprises et surtout au financement de l'économie nationale.
En se fiant à sa capitalisation et au nombre d'acteurs, cette bourse pourrait paraître très récente ?
Y.B. : Elle ne l'est pas car elle date de la fin des années 90. Mais il est vrai qu'elle n'a pas pu se développer dans le contexte sécuritaire de l'époque. Ni dans les années 2000 car, à cause de sur-liquidités bancaires, il existait des facilités d'accès à des crédits bancaires pour les entreprises à des taux bonifiés.
Actuellement, l'activité bancaire est en train de chuter donc les crédits vont devenir plus chers. L'arbitrage des chefs d'entreprises pourrait se faire en faveur de la bourse. D'autant plus qu'être coté présente notamment beaucoup d'avantages fiscaux.
Yazid Benmouhoud : Elle pourrait se porter mieux ! Mais, je pense que la conjoncture actuelle devient très favorable pour l'émergence d'une bourse qui pourrait vraiment participer au financement des entreprises et surtout au financement de l'économie nationale.
En se fiant à sa capitalisation et au nombre d'acteurs, cette bourse pourrait paraître très récente ?
Y.B. : Elle ne l'est pas car elle date de la fin des années 90. Mais il est vrai qu'elle n'a pas pu se développer dans le contexte sécuritaire de l'époque. Ni dans les années 2000 car, à cause de sur-liquidités bancaires, il existait des facilités d'accès à des crédits bancaires pour les entreprises à des taux bonifiés.
Actuellement, l'activité bancaire est en train de chuter donc les crédits vont devenir plus chers. L'arbitrage des chefs d'entreprises pourrait se faire en faveur de la bourse. D'autant plus qu'être coté présente notamment beaucoup d'avantages fiscaux.

Yazid Benmouhoud multiplie les interventions auprès des entreprises, comme ici au Sittem à Alger fin novembre 2016, pour les inciter à aller en bourse (photo : F.Dubessy)
Un marché de Pme qui reste vierge
La bourse d'Alger recense très peu de valeurs ? Cinq entreprises cotées c'est faible ?
Y.B.: Nous cotons deux valeurs d'entreprises publiques et trois d'entreprises privées (ndlr : voir tableau plus bas) dont une arrivée récemment : Biopharm. Donc effectivement, cinq entreprises seulement...
Peu d'acteurs et du coup très peu d'opérations ?
Y.B.: Nous n'avons pas une profondeur suffisante du marché avec cinq titres. De plus, les transactions en bourse ne sont pas dans la culture de l'Algérien. Nous essayons donc d'être présents sur plusieurs événements, comme ici au Sittem, qui rassemblent des entreprises. Nous proposons des portes ouvertes et nous nous déplaçons sur tout le territoire national pour expliquer aux entreprises l'intérêt d'être coté en bourse.
Un marché spécifique pour les Pme existe à la bourse d'Alger mais ne compte aucune inscription. Les Pme vous intéressent-elles ?
Y.B. : Par définition, la Pme est l'entreprise qui dispose de la plus grande marge de croissance. En 2012, nous avons donc effectivement ouvert un marché Pme avec les conditions d'accès très faciles.
Nous disposons là aussi d'un gisement très important surtout dans le contexte actuel où l'on parle de sous-traitance, d'export. J'insiste pour dire que les sociétés qui souhaitent exporter, seront mieux acceptées sur les marchés à l'export si elles sont cotées.
Aujourd'hui, quelques Pme se disent intéressées par ce marché mais la majorité restent des entreprises familiales qui ne souhaitent pas libérer leur capital. Pourtant, dans beaucoup d'entre elles, les fondateurs ont atteint un âge où il doivent passer le flambeau. Le meilleur moyen pour pérenniser leurs entreprises reste la bourse.
Y.B.: Nous cotons deux valeurs d'entreprises publiques et trois d'entreprises privées (ndlr : voir tableau plus bas) dont une arrivée récemment : Biopharm. Donc effectivement, cinq entreprises seulement...
Peu d'acteurs et du coup très peu d'opérations ?
Y.B.: Nous n'avons pas une profondeur suffisante du marché avec cinq titres. De plus, les transactions en bourse ne sont pas dans la culture de l'Algérien. Nous essayons donc d'être présents sur plusieurs événements, comme ici au Sittem, qui rassemblent des entreprises. Nous proposons des portes ouvertes et nous nous déplaçons sur tout le territoire national pour expliquer aux entreprises l'intérêt d'être coté en bourse.
Un marché spécifique pour les Pme existe à la bourse d'Alger mais ne compte aucune inscription. Les Pme vous intéressent-elles ?
Y.B. : Par définition, la Pme est l'entreprise qui dispose de la plus grande marge de croissance. En 2012, nous avons donc effectivement ouvert un marché Pme avec les conditions d'accès très faciles.
Nous disposons là aussi d'un gisement très important surtout dans le contexte actuel où l'on parle de sous-traitance, d'export. J'insiste pour dire que les sociétés qui souhaitent exporter, seront mieux acceptées sur les marchés à l'export si elles sont cotées.
Aujourd'hui, quelques Pme se disent intéressées par ce marché mais la majorité restent des entreprises familiales qui ne souhaitent pas libérer leur capital. Pourtant, dans beaucoup d'entre elles, les fondateurs ont atteint un âge où il doivent passer le flambeau. Le meilleur moyen pour pérenniser leurs entreprises reste la bourse.
Huit nouveaux arrivants prévus
Des dossiers d'introduction sont-ils en cours sur vos différents marchés ?
Y.B. : L'Etat a établit une liste de huit sociétés publiques susceptibles de s'introduire en bourse. Leur arrivée peut créer le déclic nécessaire.
Nous travaillons cependant beaucoup avec les entreprises privées. Depuis maintenant trois ans, la bourse d'Alger commence à être perçue comme étant véritablement un outil de financement.
A quelle échéance doivent être introduites ces entreprises publiques ?
Y.B. : Malheureusement, il n'y en a pas. Mais, nous avons intérêt à ce qu'elles arrivent le plus vite possible pour jouer sur un élément : la confiance dans la bourse. Ceci donnerait une impulsion pour d'autres introductions. Nous espérons d'ici cinq ans atteindre une capitalisation assez importante.
A l'heure où l'Algérie mise sur un nouveau modèle de croissance, les entreprises doivent aussi migrer vers un nouveau modèle de financement.
Y.B. : L'Etat a établit une liste de huit sociétés publiques susceptibles de s'introduire en bourse. Leur arrivée peut créer le déclic nécessaire.
Nous travaillons cependant beaucoup avec les entreprises privées. Depuis maintenant trois ans, la bourse d'Alger commence à être perçue comme étant véritablement un outil de financement.
A quelle échéance doivent être introduites ces entreprises publiques ?
Y.B. : Malheureusement, il n'y en a pas. Mais, nous avons intérêt à ce qu'elles arrivent le plus vite possible pour jouer sur un élément : la confiance dans la bourse. Ceci donnerait une impulsion pour d'autres introductions. Nous espérons d'ici cinq ans atteindre une capitalisation assez importante.
A l'heure où l'Algérie mise sur un nouveau modèle de croissance, les entreprises doivent aussi migrer vers un nouveau modèle de financement.
Les cinq valeurs cotées à la bourse d'Alger
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Entreprise | Code | Secteur d'activité | Date d'introduction | Nombre d'actions/part du capital social flottant | Valeur de l'action à la clôture 8/12/2016 (en dinars algériens) |
Alliance assurances | ALL | compagnie privée d'assurances | Mars 2011 | 5 804 511 31% | 465 |
Biopharm | BIO | Groupe pharmaceutique privée | Avril 2016 | 25 521 875 20% | 1225 |
Egh El Aurassi | AUR | Société de gestion publique de l'hôtel El Aurassi (Alger) | Février 2000 | 6 000 000 20% | 470 |
NCA-ROUBIA | ROUI | Société privée de production et de distribution de boissons, nectars et jus de fruits | Juin 2013 | 8 491 950 25% | 335 |
Saidal | SAI | Groupe pharmaceutique public | septembre 1999 | 10 000 000 20% | 600 |
Tableau : copyright econostrum.info