
Des deux côtés des Alpes, chacun fourbit ses armes. La SNCF (Société Nationale des Chemins de Fer français) a décidé de débouler sur le marché italien en prenant 20% des parts de NTV (Nuovo Trasporto Viaggiatori), compagnie ferroviaire privée* qui lancera en septembre 2011 un réseau de liaisons à grande vitesse desservant neuf villes de la Botte (Bologne, Florence, Milan, Naples, Padoue, Rome, Salerne, Turin et Venise).
Fondé par trois figures emblématiques du patronat italien, Luca Di Montezemolo, patron de Ferrari et ancien président de la Confindustria , syndicat patronal transalpin, Diego Della Valle, propriétaire de la marque de chaussure Tod’s et l’industriel Gianni Punzo (30% à eux trois), ce nouvel acteur a les reins solides.
Bénéficiant du soutien de la banque Intesa San Paolo (20%) et de l’assureur Generali (15%), NTV a investi près de 600 M€ dans l’achat de vingt-cinq rames AGV (automotrices à grande vitesse) de onze wagons chacune auprès du fabricant français Alstom.
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Paris en accusation
Face à cette offensive, Trenitalia, le transporteur public italien a riposté en s’associant avec Veolia Transport pour mettre en service à la fin 2011 une liaison à grande vitesse entre Milan-Turin et Paris.
En attendant que la bataille s’engage sur les rails, la tension monte entre les deux opérateurs.
Depuis le 1er juillet 2010, les réservations sur le TGV Paris-Turin-Milan sont suspendues, les rames des TGV français n’étant pas adaptées au nouveau système de signalisation italien.
De son côté, le pdg de Trenitalia, Mauro Moretti vient de jeter un gros pavé sur les rails en dénonçant lors d’une intervention publique à Rimini le 25 août 2010 la facilité avec laquelle son concurrent NTV a obtenu sa licence de circulation de la part des autorités transalpines. A ses yeux, cette homologation expresse tranche avec les difficultés que rencontre la compagnie italienne pour obtenir le feu vert de Paris pour faire circuler ses trains sur le réseau français.
Dans la ligne de mire du dirigeant transalpin, il y a le retard pris par l’Etat français pour signer les décrets d'application de la loi de décembre 2009 consacrant l'ouverture du secteur ferroviaire à la concurrence.
Ce feu vert est crucial car, il doit notamment déterminer les règles autorisant le cabotage - c'est-à-dire la possibilité de transporter des voyageurs d'un point à un autre à l'intérieur du territoire français.

Une concurrence obligée...
La polémique a contraint le gouvernement à sortir de sa réserve. Le ministre des Transports Altiero Matteoli a expliqué que « l’ouverture à la concurrence était inévitable, que cela plaise ou non au ministre ». « Elle est obligatoire ! », a-t-il rappelé.