
Le référendum turc doit donner encore plus de pouvoirs au président Erdogan (photo : Commission européenne)
TURQUIE. Après les accusations de "nazisme" et de "fascisme" lancées aux gouvernements allemand puis néerlandais, celles de "soutien aux terroristes" réservées à Angela Merkel, les autorités turques élargissent leur animosité à toute l'Union européenne. Ankara regrette fortement le parti pris de Bruxelles lors du refus de certains pays européen d'accueillir les meetings pro-Erdogan. Et notamment la décision du gouvernement néerlandais d'interdire l'atterrissage du vol du ministre turc des Affaires étrangères sur le tarmac des Pays-Bas. Mevlüt Cavusoglu entendait s'exprimer lors d'un meeting à Rotterdam devant la communauté turque locale.
Les relations s'enveniment de plus en plus à quelques semaines du référendum (16 avril 2017) sur la nouvelle constitution turque qui va sérieusement renforcer les pouvoirs du président et alors qu'Ankara cherche à trouver des voix parmi sa diaspora implantée en Europe. Entre quatre et six millions de Turcs, selon les sources, vivent en Europe. Près de 2,5 millions auraient le droit de vote lors des scrutins turcs.
Mardi 14 mars 2017, le gouvernement turc a annoncé des sanctions diplomatiques contre les Pays-Bas. Numan Kurtulmus, vice-premier ministre turc, a interdit à l'ambassadeur néerlandais en Turquie (Kees Cornelis van Rij), actuellement à l'étranger, un retour en Turquie, et suspend "les relations au plus haut niveau" avec La Haye, "tant que les Pays-Bas n'auront pas réparé les torts qu'ils ont commis", précise-t-il.
La Turquie exige également une enquête sur l'intervention de la police montée néerlandaise, samedi 11 mars 2017, pour chasser, avec des chiens et des canons à eau, les manifestants pro-Erdogan venus protester devant le consulat turc à Rotterdam contre l'interdiction faite à Fatma Betül Sayan Kaya, ministre turque de la Famille en provenance par la route d'Allemagne, d'entrer dans cette enceinte.
Les relations s'enveniment de plus en plus à quelques semaines du référendum (16 avril 2017) sur la nouvelle constitution turque qui va sérieusement renforcer les pouvoirs du président et alors qu'Ankara cherche à trouver des voix parmi sa diaspora implantée en Europe. Entre quatre et six millions de Turcs, selon les sources, vivent en Europe. Près de 2,5 millions auraient le droit de vote lors des scrutins turcs.
Mardi 14 mars 2017, le gouvernement turc a annoncé des sanctions diplomatiques contre les Pays-Bas. Numan Kurtulmus, vice-premier ministre turc, a interdit à l'ambassadeur néerlandais en Turquie (Kees Cornelis van Rij), actuellement à l'étranger, un retour en Turquie, et suspend "les relations au plus haut niveau" avec La Haye, "tant que les Pays-Bas n'auront pas réparé les torts qu'ils ont commis", précise-t-il.
La Turquie exige également une enquête sur l'intervention de la police montée néerlandaise, samedi 11 mars 2017, pour chasser, avec des chiens et des canons à eau, les manifestants pro-Erdogan venus protester devant le consulat turc à Rotterdam contre l'interdiction faite à Fatma Betül Sayan Kaya, ministre turque de la Famille en provenance par la route d'Allemagne, d'entrer dans cette enceinte.
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Les relations entre la Turquie et l'Union européenne continuent de se dégrader (photo : DR)
"Les politiciens européens cèdent au populisme raciste et anti-musulman"
Les autorités turcs s'en prennent donc désormais aussi à l'Union européenne qui leur a demandé officiellement de "s'abstenir de toute déclaration excessive et d'actions qui risqueraient d'exacerber encore la situation". Selon le ministre turc des Affaires étrangères, cette réponse de Bruxelles aux événements alimente "la xénophobie et les sentiments anti-turcs... Elle est sans valeur".
Selon Ibrahim Kalin, porte-parole de la présidence turque qui signait une tribune de presse mardi 14 mars 2017 dans le journal Daily Sabah, "ce qui s'est passé au cours des deux dernières semaines est le reflet d'une crise plus profonde en Europe où la diabolisation anti-musulmane est utilisée comme outil politique, la stigmatisation des communautés minoritaires respectueuses de la loi est légitimée et le bon racisme à l'ancienne est normalisé. De plus, il existe une nouvelle animosité anti-Erdoğan qui sort de certains cercles en Europe - une obsession qui est fabriquée soigneusement et répandu systématiquement dans le monde." Et de poursuivre : "les mouvements anti-immigration, xénophobe et raciste façonnent de plus en plus la politique européenne dominante. Au lieu d'offrir une perspective politique alternative, les politiciens européens cèdent au type de populisme raciste et anti-musulman qui porte atteinte aux valeurs fondamentales de la démocratie, de la civilité, du multiculturalisme et des droits de l'homme....L'inclinaison de la politique européenne à l'extrémisme d'extrême droite révèle une fois de plus les limites du pluralisme et du multiculturalisme quand il s'agit de l'islam et des Musulmans."
Ibrahim Kalin souligne dans le même texte que "la plupart des pays européens autorisent et, dans certains cas, soutiennent ouvertement les groupes qui s'opposent au gouvernement actuel et au président Recep Tayyip Erdoğan. Ils sont autorisés à tenir des rassemblements et des réunions pour attaquer la Turquie et dénigrer son président. Même les groupes terroristes, y compris le PKK et le Parti populaire révolutionnaire de libération (DHKP-C), se déplacent librement dans les capitales européennes, recrutent des membres, collectent de l'argent et mènent des campagnes de diffamation. Ceux qui défendent le «non» pour le référendum du 16 avril sont autorisés à tenir des réunions dans les mêmes pays qui ont interdit les ministres et les politiciens turcs faisant campagne pour le «oui». En affichant ce double standard, ces gouvernements et politiciens européens prennent manifestement parti dans une campagne politique en Turquie. Alors, qui introduit les questions politiques turques en Europe?"
Selon Ibrahim Kalin, porte-parole de la présidence turque qui signait une tribune de presse mardi 14 mars 2017 dans le journal Daily Sabah, "ce qui s'est passé au cours des deux dernières semaines est le reflet d'une crise plus profonde en Europe où la diabolisation anti-musulmane est utilisée comme outil politique, la stigmatisation des communautés minoritaires respectueuses de la loi est légitimée et le bon racisme à l'ancienne est normalisé. De plus, il existe une nouvelle animosité anti-Erdoğan qui sort de certains cercles en Europe - une obsession qui est fabriquée soigneusement et répandu systématiquement dans le monde." Et de poursuivre : "les mouvements anti-immigration, xénophobe et raciste façonnent de plus en plus la politique européenne dominante. Au lieu d'offrir une perspective politique alternative, les politiciens européens cèdent au type de populisme raciste et anti-musulman qui porte atteinte aux valeurs fondamentales de la démocratie, de la civilité, du multiculturalisme et des droits de l'homme....L'inclinaison de la politique européenne à l'extrémisme d'extrême droite révèle une fois de plus les limites du pluralisme et du multiculturalisme quand il s'agit de l'islam et des Musulmans."
Ibrahim Kalin souligne dans le même texte que "la plupart des pays européens autorisent et, dans certains cas, soutiennent ouvertement les groupes qui s'opposent au gouvernement actuel et au président Recep Tayyip Erdoğan. Ils sont autorisés à tenir des rassemblements et des réunions pour attaquer la Turquie et dénigrer son président. Même les groupes terroristes, y compris le PKK et le Parti populaire révolutionnaire de libération (DHKP-C), se déplacent librement dans les capitales européennes, recrutent des membres, collectent de l'argent et mènent des campagnes de diffamation. Ceux qui défendent le «non» pour le référendum du 16 avril sont autorisés à tenir des réunions dans les mêmes pays qui ont interdit les ministres et les politiciens turcs faisant campagne pour le «oui». En affichant ce double standard, ces gouvernements et politiciens européens prennent manifestement parti dans une campagne politique en Turquie. Alors, qui introduit les questions politiques turques en Europe?"
La Turquie candidate à l'UE depuis 1999
Malgré la signature de deux textes entre les deux parties - un accord pour éviter que les migrants viennent en Europe depuis les Balkans en mars 2016 et un autre sur l'aide aux réfugiés syriens se trouvant en Turquie, au Liban et en Jordanie en juin 2016 - rien ne va plus entre l'Union européenne et la Turquie depuis plusieurs mois.
Les coups viennent des deux côtés. En juin 2016, le président Erdogan annonçait son intention de mener un référendum pour l'adhésion à l'Union européenne auprès de sa population. Juste avant cette déclaration, censée balayer la peur évoquée par les partisans du Brexit d'une invasion de criminels turcs sur le sol britannique, David Cameron, alors premier ministre, avait ironisé sur l'adhésion turque : "au rythme où vont les choses, elle n'interviendra pas avant l'an 3 000".
En novembre 2016 à Strasbourg, le Parlement européen a voté une résolution pour geler les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Les députés (479 voix pour, 37 contre et 107 abstentions) entendaient protester contre "les mesures répressives prises par le gouvernement turc dans le cadre de l'état d'urgence" qu'ils jugent "disproportionnées" et qui "attentent aux droits et libertés fondamentaux consacrés dans la constitution turque, portent atteinte aux valeurs démocratiques fondamentales de l'Union européenne". Ankara verse, depuis le coup d'Etat manqué d'août 2016, vers un régime encore plus autoritaire.
La Turquie a déposé en avril 1987 une candidature d'adhésion à la Communauté européenne, devenue depuis l'Union européenne, et a été reconnue candidate en décembre 1999. Elle bénéficie d'une Union douanière depuis le 1er janvier 1996 et l'UE est toujours son principal client et son premier fournisseur.
La Turquie est membre de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique nord).
Les coups viennent des deux côtés. En juin 2016, le président Erdogan annonçait son intention de mener un référendum pour l'adhésion à l'Union européenne auprès de sa population. Juste avant cette déclaration, censée balayer la peur évoquée par les partisans du Brexit d'une invasion de criminels turcs sur le sol britannique, David Cameron, alors premier ministre, avait ironisé sur l'adhésion turque : "au rythme où vont les choses, elle n'interviendra pas avant l'an 3 000".
En novembre 2016 à Strasbourg, le Parlement européen a voté une résolution pour geler les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Les députés (479 voix pour, 37 contre et 107 abstentions) entendaient protester contre "les mesures répressives prises par le gouvernement turc dans le cadre de l'état d'urgence" qu'ils jugent "disproportionnées" et qui "attentent aux droits et libertés fondamentaux consacrés dans la constitution turque, portent atteinte aux valeurs démocratiques fondamentales de l'Union européenne". Ankara verse, depuis le coup d'Etat manqué d'août 2016, vers un régime encore plus autoritaire.
La Turquie a déposé en avril 1987 une candidature d'adhésion à la Communauté européenne, devenue depuis l'Union européenne, et a été reconnue candidate en décembre 1999. Elle bénéficie d'une Union douanière depuis le 1er janvier 1996 et l'UE est toujours son principal client et son premier fournisseur.
La Turquie est membre de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique nord).