
Josep Borrell a lui déclaré "espérer pouvoir travailler en faveur d'une relation qui permettra de créer un partenariat faisant avancer davantage nos relations basées sur les intérêts communs."
Des invitations à se rendre en Turquie ont même été lancées à Charles Michel et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Une détente amorcée depuis le 12 janvier 2021 et un discours de Recep Tayyip Erdogan évoquant sa volonté de "remettre sur les rails (ses) relations avec l'Union européenne." Le nouveau langage diplomatique tranche avec les déclarations turques de juillet 2020 alors que l'Union européenne tendait la main à Recep Tayyip Erdogan.
De nombreux dossiers à régler
Autant de points d'achoppement qu'il faudra bien régler en attendant de pouvoir prétendre à une véritable réconciliation. L'heure n'est donc encore qu'au désamorçage, à une tentative de renouement du dialogue. Peter Stano, porte-parole de Josep Borrell, indique d'ailleurs que les Européens se méfient des "déclarations d'intentions" et désirent "des faits et des actions concrètes." Son patron, le chef de la diplomatie européenne, souligne lui que "beaucoup reste à faire pour ouvrir un dialogue sincère avec la Turquie."
Ankara s'est dite prêt à discuter du renouvellement de l'accord sur les migrations conclu avec l'UE en 2016, de la modernisation de l'Union douanière, de la libéralisation des visas promise par l'UE. La proximité des pourparlers exploratoires entre la Grèce et la Turquie sur le dossier de la mer Égée prévus lundi 25 janvier 2021, a également pavé la voie vers une réconciliation. La proposition d'organiser une conférence internationale sur la Méditerranée orientale a même été remise sur la table à Bruxelles. Selon un communiqué du Conseil européen publié après la rencontre entre son numéro un et Mevlüt Çavuşoğlu, "la situation en Méditerranée orientale se trouve au centre des relations UE-Turquie".
L'UE premier partenaire commercial de la Turquie
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La Turquie veut devenir un État membre de l'UE depuis avril 1987
Après un accord d'association signé avec la Communauté européenne en septembre 1963 (négocié depuis juillet 1959) puis un sur l'union douanière en 1995, la Turquie est officiellement candidate à l'adhésion à l'Union européenne depuis décembre 1999 (la demande d'Ankara avait déposé sa demande d'adhésion en avril 1987). Les négociations d'accession ont débuté en octobre 2005. Le Conseil de l'Union a déclaré, en 2019 par communiqué, au point mort cette candidature. A ce jour, seize chapitres sur trente-cinq ont été ouverts - le dernier étant celui sur les dispositions financières et budgétaires en juin 2016 - et un seul clos, celui sur la science et la recherche. Tous les sommets entre la Turquie et l'Union européenne ainsi que les dialogues de haut-niveau entre leurs dirigeants sont suspendus depuis juillet 2019.
Cette nouvelle attitude turque s'explique en partie par la perte du soutien des États-Unis, avec le départ de Donald Trump, à Recep Tayyip Erdogan. Mais aussi par les sanctions, bien que timides et ne s'appliquant qu'à des personnes physiques sans viser l'État, prononcées en décembre 2020 par l'Union européenne en représailles à la poursuite des forages gaziers dans la zone économique exclusive chypriote. La liste devrait d'ailleurs s'étoffer de nouveaux noms prochainement après leur validation par les ministres des Affaires étrangères qui se retrouveront le 25 janvier 2021. Le président turc ne veut pas et ne peut pas rester isolé. Il doit pour cela impérativement se rabibocher avec son premier partenaire commercial, l'UE à vingt-huit. Elle représentait une part de marché de 41% en 2019. La Turquie a exporté cette année pour 83 mrds$ (68,2 mrds€) de biens vers l’UE, laquelle a reçu 48,5% des exportations turques. Le pays a importé pour 69 mrds$ (56,7 mrds€) de produits en provenance de l’UE, soit 34,2% des importations turques. L'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Italie étaient ses premiers clients en 2019. Et l'Allemagne son second fournisseur après la Chine.