econostrum.info : Pourquoi le FTDES a-t-il baptisé ce mois de janvier « mois des soulèvements sociaux » ?
Alaa Talbi : En décembre 2014, nous avons comptabilisé plus de 134 mouvements sociaux, la plupart non structurés. Nous soulevons toujours les mêmes questions que voici quatre ans car, durant cette première phase de transition seule la question politique a été abordée. Il est temps de parler de notre nouvelle stratégie économique et sociale.
Est-ce dire que quatre ans après la révolution les revendications des citoyens n’ont pas été entendues ?
Alaa Talbi : La nouvelle Constitution de janvier 2014 évoque la justice sociale, fiscale, l’égalité entre les régions mais concrètement ces problématiques n’ont pas été résolues. Les revendications des citoyens n’ont pas été traitées, la contestation est donc encore grande. Car, pour l’instant, les gouvernements se concentrent sur des mesures libérales et se soucient principalement des crédits du FMI et de la Banque Mondiale mais pas des grandes questions économiques et sociales.
Alaa Talbi : En décembre 2014, nous avons comptabilisé plus de 134 mouvements sociaux, la plupart non structurés. Nous soulevons toujours les mêmes questions que voici quatre ans car, durant cette première phase de transition seule la question politique a été abordée. Il est temps de parler de notre nouvelle stratégie économique et sociale.
Est-ce dire que quatre ans après la révolution les revendications des citoyens n’ont pas été entendues ?
Alaa Talbi : La nouvelle Constitution de janvier 2014 évoque la justice sociale, fiscale, l’égalité entre les régions mais concrètement ces problématiques n’ont pas été résolues. Les revendications des citoyens n’ont pas été traitées, la contestation est donc encore grande. Car, pour l’instant, les gouvernements se concentrent sur des mesures libérales et se soucient principalement des crédits du FMI et de la Banque Mondiale mais pas des grandes questions économiques et sociales.
Augmentation des salaires

La révolution tunisienne n'a pas encore accouché d'une stratégie économique et sociale (photo F.Dubessy)
Avez-vous fait pression sur les gouvernements successifs ?
Alaa Talbi : En juin 2014, un dialogue économique national a été entamé mais il est resté inachevé. Le gouvernement était provisoire et les résultats de ce dialogue connus d’avance. Il n’était organisé que pour donner une justification aux mesures décidées.
Avec la société civile, nous avons proposé une vision sociale de ce dialogue et nous avons réussi à bloquer cette initiative nationale. Nous attendons désormais que le nouveau gouvernement essaie de le relancer mais en faisant appel cette fois à une participation massive de la société civile.
Le chômage avoisine toujours les 15% dans le pays, sa croissance est faible (2,5% en 2013), l’inflation de 6%. Quelles doivent être les priorités du gouvernement que le nouveau Premier ministre Habib Essid formera d’ici début février ?
Alaa Talbi : Mise à part la question du chômage, il faut réformer le système fiscal qui souffre de trop de pertes, surtout à cause du marché informel et de l’économie parallèle qui représentent selon nous 45% du PIB. C’est une grande perte, ces affairistes échappent au système fiscal. L’État ne profite en rien de cette économie alors que la classe moyenne, elle, paie ses impôts.
Il faut également entamer des négociations salariales : il semble important d’augmenter les salaires pour que la famille tunisienne puisse conserver un pouvoir d’achat dans ce contexte de hausse des prix, pour chercher la paix sociale.
Alaa Talbi : En juin 2014, un dialogue économique national a été entamé mais il est resté inachevé. Le gouvernement était provisoire et les résultats de ce dialogue connus d’avance. Il n’était organisé que pour donner une justification aux mesures décidées.
Avec la société civile, nous avons proposé une vision sociale de ce dialogue et nous avons réussi à bloquer cette initiative nationale. Nous attendons désormais que le nouveau gouvernement essaie de le relancer mais en faisant appel cette fois à une participation massive de la société civile.
Le chômage avoisine toujours les 15% dans le pays, sa croissance est faible (2,5% en 2013), l’inflation de 6%. Quelles doivent être les priorités du gouvernement que le nouveau Premier ministre Habib Essid formera d’ici début février ?
Alaa Talbi : Mise à part la question du chômage, il faut réformer le système fiscal qui souffre de trop de pertes, surtout à cause du marché informel et de l’économie parallèle qui représentent selon nous 45% du PIB. C’est une grande perte, ces affairistes échappent au système fiscal. L’État ne profite en rien de cette économie alors que la classe moyenne, elle, paie ses impôts.
Il faut également entamer des négociations salariales : il semble important d’augmenter les salaires pour que la famille tunisienne puisse conserver un pouvoir d’achat dans ce contexte de hausse des prix, pour chercher la paix sociale.
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Avez-vous des craintes pour ce quinquennat ?
Alaa Talbi : Le gouvernement à venir devrait être composé par Nidaa Tounes (vainqueur des législatives) et des partis alliés, tous à orientation économique libérale. Nous allons rester vigilants quant à ses choix pour éviter les répercussions sociales.
Nous allons également nous concentrer sur les enjeux locaux et les élections municipales prévues cette année. Ils représenteront l’un des défis les plus importants de 2015.
Alaa Talbi : Le gouvernement à venir devrait être composé par Nidaa Tounes (vainqueur des législatives) et des partis alliés, tous à orientation économique libérale. Nous allons rester vigilants quant à ses choix pour éviter les répercussions sociales.
Nous allons également nous concentrer sur les enjeux locaux et les élections municipales prévues cette année. Ils représenteront l’un des défis les plus importants de 2015.