
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie espère un accord avec le FMI "dans les prochaines semaines" (photo: F.Dubessy)
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TUNISIE. Dans un entretien accordé à l'agence de presse Reuters, dimanche 18 septembre 2022, Marouane Abassi affirme que l'accord tant attendu avec le Fonds monétaire international (FMI) s'avère proche. Selon le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, « Le montant se trouve encore en cours de négociation ». Il pense qu'il sera « compris entre 2 et 4 mrds$ », et précise, « nous espérons parvenir à un accord au niveau des services du FMI dans les semaines à venir ».
La signature devrait donc intervenir au plus tard dans le courant du mois d'octobre 2022.
L'institution de Bretton Woods a posé de nombreuses exigences avant d'accorder une ligne de crédit à la Tunisie. L'acceptation par référendum le 25 juillet 2022 d'une nouvelle constitution, l'annonce d'un calendrier pour les prochains scrutins destinés à sortir des pleins pouvoirs exercés par Kaïs Saïed depuis le 25 juillet 2021. Et très récemment, la publication au Journal Officiel du décret présidentiel portant sur l'organisation des élections législatives, prévues le 17 décembre 2022 ont fait avancer les discussions.
L'accord paraphé en août 2022 entre le gouvernement et le syndicat Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) sur une augmentation des salaires du secteur public de 5% a également fait fortement pencher la balance en la faveur d'un accord. Fitch Ratings le soulignait vendredi 16 septembre 2022, indiquant qu'il augmente la probabilité d'un accord avec le FMI. Ce texte éloigne le risque de manifestations à l'appel de cette puissante organisation revendiquant quelqu'un million d'adhérents et capable de bloquer le pays et son économie par des grèves très suivies. Comme elle l'a prouvé en juin 2022. De plus, il offre une vision claire du poids des salaires dans le PIB sur plusieurs années. La fonction publique représente 46% du budget de l'État L'accord rassure donc le FMI demandeur impératif d'une entente entre le gouvernement et la puissante UGTT.
D'autres réformes demandées, pour plus d'austérité, n'ont cependant pas encore été mises en œuvre.
La signature devrait donc intervenir au plus tard dans le courant du mois d'octobre 2022.
L'institution de Bretton Woods a posé de nombreuses exigences avant d'accorder une ligne de crédit à la Tunisie. L'acceptation par référendum le 25 juillet 2022 d'une nouvelle constitution, l'annonce d'un calendrier pour les prochains scrutins destinés à sortir des pleins pouvoirs exercés par Kaïs Saïed depuis le 25 juillet 2021. Et très récemment, la publication au Journal Officiel du décret présidentiel portant sur l'organisation des élections législatives, prévues le 17 décembre 2022 ont fait avancer les discussions.
L'accord paraphé en août 2022 entre le gouvernement et le syndicat Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) sur une augmentation des salaires du secteur public de 5% a également fait fortement pencher la balance en la faveur d'un accord. Fitch Ratings le soulignait vendredi 16 septembre 2022, indiquant qu'il augmente la probabilité d'un accord avec le FMI. Ce texte éloigne le risque de manifestations à l'appel de cette puissante organisation revendiquant quelqu'un million d'adhérents et capable de bloquer le pays et son économie par des grèves très suivies. Comme elle l'a prouvé en juin 2022. De plus, il offre une vision claire du poids des salaires dans le PIB sur plusieurs années. La fonction publique représente 46% du budget de l'État L'accord rassure donc le FMI demandeur impératif d'une entente entre le gouvernement et la puissante UGTT.
D'autres réformes demandées, pour plus d'austérité, n'ont cependant pas encore été mises en œuvre.
Un levier pour d'autres financements
Une signature avec le FMI agirait comme un levier pour activer d'autres sources de financement. Marouane Abassi évoque ainsi des financements bilatéraux pouvant intervenir avec le Japon et les pays du Golfe. « Nous avons des discussions avancées avec l'Arabie saoudite », précise également le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie.
Le pays traverse une grave crise économique avec une inflation à près de 9% et ses finances publiques se trouvent aux abois. Son déficit budgétaire est attendu à 9,7% du Produit intérieur brut (PIB) contre 6,7% selon les prévisions antérieures. La hausse du dollar et une forte augmentation du prix des céréales et de l'énergie suite à la guerre en Ukraine expliquent ce réajustement;
Faute de pouvoir payer certaines importations, des pénuries concernent de nombreux produits alimentaires. Samedi 17 septembre 2022, dans le cadre de son plan de réduction des subventions énergétiques recommandé par les bailleurs internationaux de la Tunisie, le ministère tunisien de l'énergie a décidé d'augmenter le prix des bouteilles de gaz servant à la cuisine de 14% (7,750 dinars à 8, 800 dinars - 2,42 à 2,75 €). La première hausse depuis douze ans. Le gouvernement a également relevé les tarifs des carburants de 3%. L'essence passe ainsi de 2,330 dinars à 2,400 dinars (de 0,73 à 0,75 €) le litre. Il s'agit là de la quatrième augmentation de l'année 2022. Le déficit de la balance énergétique a doublé pour atteindre 6 milliards de dinars (1,87 mrd€) au cours des huit premiers mois de 2022, contre 2,9 milliards de dinars (0,91 mrd€) en 2021.
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