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TUNISIE. « Le cas de la Tunisie me semble exemplaire » assure le vice président de la BEI, Philippe de Fontaine Vive. « Ce pays bénéficie d'une continuité économique remarquable, avec une nouvelle volonté de lutter contre la corruption et d'améliorer le partage social et géographique des fruits de la croissance. Nous constatons bien sûr un certain attentisme car 20% du potentiel économique de la Tunisie était constitué de biens mal acquis. Le nouveau gouvernement remet progressivement en service ces 20%. Mais c'est avant tout dans les PME qu'il faut chercher le moteur d'un redémarrage de l'économie tunisienne. Elles représenteront demain 80% des emplois nouveaux. C'est pourquoi nous devons mettre fin aux obstacles réglementaires, améliorer les services financiers. Pour cela, nous sommes prêts à modifier nos procédures d'intervention ».
Le tourisme, avec un recul de 40% de l'activité en 2011, constitue un clignotant encore au rouge. L'ouverture du ciel à des compagnies low cost se voit retardée d'au moins deux ans. Autre problème de taille, les PME ne génèrent que 15% du PIB de la Tunisie, contre 49% en Europe. « La machine est grippée en raison du manque de soutien de l'ancien régime aux PME, d'une insécurité fiscale et juridique » constate Claudio Cortese, directeur général adjoint à la BEI, qui identifie deux autres blocages. « Les patrons tunisiens restent encore trop réticents à ouvrir leur capital. Enfin, les outils des institutions financières apparaissent inadaptés ».

Enda Inter Arabe
La société de microfinancement tunisienne Enda Inter Arabe bénéficie d'une enveloppe Femip (BEI) de 2 M€, abondée pour un montant identique par le gouvernement luxembourgeois. « Nous pensons qu'il y a place en Tunisie pour quatre ou cinq structures de type Enda » estime Philippe de Fontaine Vive. « Nous réfléchissons également à la possibilité d'utiliser le réseau postal tunisien pour permettre à ces associations d'irriguer tout le territoire ».
Pour Mohamed Dhaoui, directeur à l'Onudi, « nous nous sommes trompés de chemin. Les stratégies mises en place ont toutes échoué. Le développement des microentreprises a donné de très bons résultats au Japon, en Europe. Il faut y arriver dans les pays arabes. Car pour l'instant nos jeunes n'ont le choix qu'entre des emplois de mauvaise qualité et pas d'emplois du tout. Cela constitue une menace pour nos sociétés ». Mohamed Dhaoui plaide pour « une nouvelle approche » mariant assistance financière et technique. « L'une sans l'autre, cela ne fonctionne pas » constate-t-il. « Les PME captent 25% des crédits au Maroc, 15% en Tunisie, 5% en Egypte. Ce manque d'accès au financement constitue un obstacle considérable ».