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À l’occasion des mardi de la Villa Méditerranée, François Burgat, directeur du CNRS, et spécialiste du monde arabe ainsi que Thomas Pierret, spécialiste de l’islam sunnite et de la Syrie, reviennent sur la situation complexe que connaît ce pays en guerre. Une « explication de texte » très utile pour démêler les fils d'un conflit meurtrier.
« Les Syriens font face depuis quelques mois à un nouveau rapport de forces. Les amis de l'opposition syrienne se sont peu à peu désengagés alors que les Russes et les Iraniens s’investissent militairement aux côtés du régime. Les acteurs extérieurs se sont appropriés cette guerre » déclare François Burgat.
« Ce processus a évolué de manière asymétrique entre ceux qui soutiennent le régime et ceux qui soutiennent l’opposition » précise Thomas Pierret. « Les Américains qui au départ aidaient la population et les rebelles, se sont retirés des combats après le massacre chimique de 2013. Dorénavant, ils ne s’occupent que de l’Etat Islamique. Ils veulent éviter une confrontation avec le régime ».
D’autres pays ont pris place aux côtés de l’opposition. « L’Arabie Saoudite et le Qatar ne veulent pas laisser la Syrie à l’Iran et la Turquie a besoin d’un contrepoids face aux Kurdes. L’Etat Islamique jouait ce rôle au départ de la guerre. Mais après plusieurs attaques sur son sol, la Turquie réfléchit à une intervention armée face à Daech. Il pourrait y avoir une entente entre ces pays, mais chaque puissance régionale veut tirer son épingle du jeu » souligne Thomas Pierret.
« Les Syriens font face depuis quelques mois à un nouveau rapport de forces. Les amis de l'opposition syrienne se sont peu à peu désengagés alors que les Russes et les Iraniens s’investissent militairement aux côtés du régime. Les acteurs extérieurs se sont appropriés cette guerre » déclare François Burgat.
« Ce processus a évolué de manière asymétrique entre ceux qui soutiennent le régime et ceux qui soutiennent l’opposition » précise Thomas Pierret. « Les Américains qui au départ aidaient la population et les rebelles, se sont retirés des combats après le massacre chimique de 2013. Dorénavant, ils ne s’occupent que de l’Etat Islamique. Ils veulent éviter une confrontation avec le régime ».
D’autres pays ont pris place aux côtés de l’opposition. « L’Arabie Saoudite et le Qatar ne veulent pas laisser la Syrie à l’Iran et la Turquie a besoin d’un contrepoids face aux Kurdes. L’Etat Islamique jouait ce rôle au départ de la guerre. Mais après plusieurs attaques sur son sol, la Turquie réfléchit à une intervention armée face à Daech. Il pourrait y avoir une entente entre ces pays, mais chaque puissance régionale veut tirer son épingle du jeu » souligne Thomas Pierret.
Les puissances régionales en aide au régime syrien
En appui à Bachar Al-Assad, la Russie mais surtout l’Iran investissent aussi bien en matériel qu’en nombre de combattants. Un changement à la tête de la Syrie serait contraire aux intérêts de ces deux pays. « Quand le régime syrien perdait des villes, les Russes ont envoyé une cinquantaine d’aéronefs. Depuis 2013, des miliciens Chiites et des combattants Afghans arrivent d’Iran » détaille le spécialiste de la Syrie. « Ces derniers viennent combattre en échange d’un salaire et de papiers iraniens. Mais en 2015, l’Iran est passé la vitesse supérieure en envoyant des troupes armées iraniennes à Alep ».
« Pendant la trêve, des renforts venus d’Iran se sont positionnés à Alep. L'attaque de cette ville n'implique pratiquement que des soldats non syriens du côté du régime » poursuit Thomas Pierret. « L’Iran s’occupe principalement de combattre au nord pour mettre à disposition du Hezbollah des aéroports et des bases militaires ».
Une autre puissance régionale vient brouiller un peu plus les cartes. « Les Kurdes poursuivent des objectifs différents de ceux l’opposition ou du régime. Au départ ils ne souhaitaient contrôler que trois cantons dont Kobané. Mais depuis 2015, ils visent une expansion territoriale en profitant du recul des troupes de Bachar Al-Assad, des rebelles, et de l’Etat Islamique » explique Thomas Pierret. « Un dernier pays observe de loin la situation en Syrie, il s’agit d’Israël. Le chaos syrien est vu comme la disparition d'un pays qui menaçait son voisin hébreu depuis des décennies. Mais des tensions commencent à apparaître à la frontière du Golan avec la volonté du Hezbollah d’ouvrir un nouveau front ».
« Pendant la trêve, des renforts venus d’Iran se sont positionnés à Alep. L'attaque de cette ville n'implique pratiquement que des soldats non syriens du côté du régime » poursuit Thomas Pierret. « L’Iran s’occupe principalement de combattre au nord pour mettre à disposition du Hezbollah des aéroports et des bases militaires ».
Une autre puissance régionale vient brouiller un peu plus les cartes. « Les Kurdes poursuivent des objectifs différents de ceux l’opposition ou du régime. Au départ ils ne souhaitaient contrôler que trois cantons dont Kobané. Mais depuis 2015, ils visent une expansion territoriale en profitant du recul des troupes de Bachar Al-Assad, des rebelles, et de l’Etat Islamique » explique Thomas Pierret. « Un dernier pays observe de loin la situation en Syrie, il s’agit d’Israël. Le chaos syrien est vu comme la disparition d'un pays qui menaçait son voisin hébreu depuis des décennies. Mais des tensions commencent à apparaître à la frontière du Golan avec la volonté du Hezbollah d’ouvrir un nouveau front ».