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Deux réunions des ministres des Affaires étrangères viennent de se tenir au mois de mai, dans la sous-région: la première est celle de l’UMA, à Rabat les 9 et 10 ; la seconde, est celle du 5+5, à Lisbonne le 22.
La réunion de l’UMA a été une nouvelle fois décevante. Les différends entre Alger et Rabat continuent de bloquer les progrès de la coopération intra-maghrébine. Le ministre des Affaires étrangères algérien a choisi de se faire représenter par son Secrétaire général ; son absence n’a toutefois eu qu’une conséquence protocolaire.
Nous sommes toujours pas dans une perspective de relance, en dépit des multiples déclarations sur la nécessaire intégration. Mais nous pouvons aussi penser que les choses pourraient avancer avec la proposition algérienne d’organiser une réunion sur la communauté économique maghrébine. La part accordée à la sécurité dans les travaux retient surtout l’attention, ce qui n’a rien pour surprendre compte tenu de l’actualité. Orientée vers le concret, la réflexion a porté sur le terrorisme, la drogue et l’immigration clandestine, dans une approche étendue à toute la zone Sahara-Sahel ; Alger est aussi revenu avec sa proposition de stratégie maghrébine de sécurité.
L’organisation d’un sommet de l’UMA à Tunis a été évoquée ; et le 5+5 l’a appuyé. Manifestement la réunion de l’UMA a servi à préparer celle du 5+5, qui en retour a repris largement les travaux de l’UMA.
Le 5+5 en position centrale pour la coopération en Méditerranée occidentale
La réunion de Lisbonne a marqué la reprise du 5+5. Le dialogue politique s’est clairement orienté dans le sens d’une coordination des actions. Une réunion ad-hoc à Tunis, sur la Libye, a ainsi été annoncée pour le 2 juin ; ce qui est significatif même si cette réunion a été reportée depuis.
Dans le domaine de la sécurité, les ministres ont déclaré vouloir « œuvrer en faveur d’une stratégie de coopération coordonnée et intégrée pour la prévention et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé » ; et les travaux de l’UMA dans ce domaine ont été pris en compte. Vis-à-vis du Sahel, la déclaration mérite également d’être citée : « Les ministres soutiennent l’adoption d’une approche globale pour la région associant les pays du Maghreb, de l’UE et du Sahel, pour faire face aux défis communs et soulignent l’importance du Dialogue 5+5 dans ce cadre ».
Les coopérations sectorielles qui ont été abordées avec un degré de précision notable. Pour la seule année 2014, six réunions ministérielles sont annoncées : environnement et énergies renouvelables (Lisbonne, octobre); éducation (Paris, 10 octobre) ; transports (Lisbonne, octobre) ; tourisme (Lisbonne, décembre) ; défense, (Grenade, décembre) ; migrations (Malte avant la fin 2014). Des réunions de même niveau sont envisagées dans les secteurs de la santé (au Maroc), du commerce et de l’investissement, et de la culture (en Tunisie). Enfin la coopération décentralisée et les collectivités locales sont désormais à l’ordre du jour du 5 +5.
Ceci souligne l’impression que le rôle de coordination des ministres des Affaires étrangères pour l’ensemble des aspects du processus a été renforcé. Une telle évolution, si elle se confirmait, placerait le 5+5 dans une position centrale pour la conduite de la coopération en Méditerranée occidentale. Nous constatons d’ailleurs que l’UpM n’a pas été en mesure de profiter de l’éclipse relative du 5+5 pour s’imposer, écartant ainsi le risque d’affaiblir le processus comme certains avaient pu le craindre.
Deux autres organismes se sont également réunis à Lisbonne peu avant les ministres. L’Assemblée Parlementaire de la Méditerranée d’abord, qui souhaite s’impliquer d’avantage dans la sous-région. Elle a évoqué : l’immigration clandestine, la situation en Libye, et le changement climatique. Un dialogue entre les ministres et les parlementaires pourrait se tenir à l’avenir ; il permettrait d’appuyer la définition par Bruxelles d’une nouvelle approche de la politique européenne vis-à-vis de la région.
Enfin, le second Forum économique du 5+5 consacré au développement durable, a examiné la gestion des déchets et de l’eau, le transport urbain, les infrastructures de l’énergie et l’environnement. Le choix de ces thèmes s’inscrit dans la cohérence avec les travaux des ministres.