econostrum.info : Comment se porte la Méditerranée en cette rentrée ?
Pierre Vallaud : Cette année, plus que les années précédentes, nous sommes dans une situation préoccupante. Je trouve que la Méditerranée se porte plutôt mal à cause des rapports de forces internationaux considérables. Il y prédomine, du point de vue politique, la guerre, la dictature, l'instabilité et la division.
Elle se porte plutôt mal aussi en l'absence de résolution des flux migratoires. Il ne sera pas possible de les arrêter, donc il faut les traiter, de manière humaine.
Enfin, la Méditerranée est confrontée à des problèmes de pollution invraisemblables et qui atteignent aujourd'hui un seuil intolérable. il faut absolument intervenir, mais pour intervenir ceci suppose des personnes capables de le faire et je ne vois pas qui peut, de manière efficace, s'y employer.
econostrum.info : Quels sont les points chauds à suivre d'ici la fin de l'année et au-delà ?
P.V. : La Tunisie et l'Algérie, l'évolution de la situation en Syrie et en Irak, car adossée au problème entre l'Arabie saoudite et l'Iran, et aussi le fait qu'il faille prendre le taureau par les cornes en matière de dépollution de la Méditerranée. En tout cas, arrêter de la polluer.
Pierre Vallaud : Cette année, plus que les années précédentes, nous sommes dans une situation préoccupante. Je trouve que la Méditerranée se porte plutôt mal à cause des rapports de forces internationaux considérables. Il y prédomine, du point de vue politique, la guerre, la dictature, l'instabilité et la division.
Elle se porte plutôt mal aussi en l'absence de résolution des flux migratoires. Il ne sera pas possible de les arrêter, donc il faut les traiter, de manière humaine.
Enfin, la Méditerranée est confrontée à des problèmes de pollution invraisemblables et qui atteignent aujourd'hui un seuil intolérable. il faut absolument intervenir, mais pour intervenir ceci suppose des personnes capables de le faire et je ne vois pas qui peut, de manière efficace, s'y employer.
econostrum.info : Quels sont les points chauds à suivre d'ici la fin de l'année et au-delà ?
P.V. : La Tunisie et l'Algérie, l'évolution de la situation en Syrie et en Irak, car adossée au problème entre l'Arabie saoudite et l'Iran, et aussi le fait qu'il faille prendre le taureau par les cornes en matière de dépollution de la Méditerranée. En tout cas, arrêter de la polluer.
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econostrum.info : Pensez-vous que le Sommet des deux rives, qui s'est tenu à Marseille fin juin 2019, n'a servi à rien ?
P.V. : Non, il n'a pas servi à rien. Discuter est toujours bien. Le Sommet des deux rives a cependant été un échec retentissant. Il ne s'intéressait qu'aux problèmes périphériques. Je ne dis pas que les membres des ONG, cette fameuse société civile, ne soient pas des personnes de bonne volonté, intelligents et impliqués. Mais, ceci reste très court par rapport à ce que nous étions en droit d'attendre compte tenu des défis rencontrés aujourd'hui par la Méditerranée.
Les politiques étaient absents et ce n'était pas par hasard. Nous avons encore pu vérifier qu'il était impossible de mobiliser les partenaires théoriques pour régler les problèmes méditerranéens. Chacun continue à s'occuper de ses petites affaires. La Méditerranée a besoin de considération, et surtout de considération politique. Nous n'avons pas l'éternité devant nous.
P.V. : Non, il n'a pas servi à rien. Discuter est toujours bien. Le Sommet des deux rives a cependant été un échec retentissant. Il ne s'intéressait qu'aux problèmes périphériques. Je ne dis pas que les membres des ONG, cette fameuse société civile, ne soient pas des personnes de bonne volonté, intelligents et impliqués. Mais, ceci reste très court par rapport à ce que nous étions en droit d'attendre compte tenu des défis rencontrés aujourd'hui par la Méditerranée.
Les politiques étaient absents et ce n'était pas par hasard. Nous avons encore pu vérifier qu'il était impossible de mobiliser les partenaires théoriques pour régler les problèmes méditerranéens. Chacun continue à s'occuper de ses petites affaires. La Méditerranée a besoin de considération, et surtout de considération politique. Nous n'avons pas l'éternité devant nous.
econostrum.info : Persiste-t-il tout de même quelques points d'optimisme ?
P.V. : La Tunisie en fait partie...
econostrum.info : Ce sont quand même deux candidats antisystème qui se sont qualifiés au second tour de la présidentielle ?
P.V. : Oui, mais quelque soit le résultat, ce qui est important c'est que ces élections se soient déroulés dans des conditions démocratiques, donc de vraies élections. Personne ne pourra le contester. Ceci prouve une certaine maturité de la société tunisienne même si seulement 45% des électeurs ont voté.
Deuxième point d'optimisme, la coalition entre l'extrême droite italienne et le Mouvement Cinq Etoiles a fait long feu et ceci s'est terminé car Salvini est un fou furieux. L'Italie allait complètement dans le mur, y compris du point de vue budgétaire.
Et... Je ne vois pas trop de troisième point. Si ce n'est ce qui se passe en Algérie avec des citoyens qui ne se laissent pas faire. Malheureusement, je crains que les généraux disposent encore de pas mal de tours dans leur sac pour récupérer ce mouvement. Mais pour le moment, ce n'est pas le cas.
econostrum.info : Une date pour l'élection présidentielle a été fixée, ce qui signifie la présence de candidats du pouvoir ?
P.V. : Oui, mais des élections peuvent aussi se dérouler et les citoyens continuer à descendre dans la rue. Soit ce vote a lieu à la tunisienne, avec un président, qui plait ou qui ne plait pas, mais qui sera élu démocratiquement. Soit il s'agit d'un nouveau coup de Jarnac des mêmes depuis 1962 et la situation va demeurer difficile.
P.V. : La Tunisie en fait partie...
econostrum.info : Ce sont quand même deux candidats antisystème qui se sont qualifiés au second tour de la présidentielle ?
P.V. : Oui, mais quelque soit le résultat, ce qui est important c'est que ces élections se soient déroulés dans des conditions démocratiques, donc de vraies élections. Personne ne pourra le contester. Ceci prouve une certaine maturité de la société tunisienne même si seulement 45% des électeurs ont voté.
Deuxième point d'optimisme, la coalition entre l'extrême droite italienne et le Mouvement Cinq Etoiles a fait long feu et ceci s'est terminé car Salvini est un fou furieux. L'Italie allait complètement dans le mur, y compris du point de vue budgétaire.
Et... Je ne vois pas trop de troisième point. Si ce n'est ce qui se passe en Algérie avec des citoyens qui ne se laissent pas faire. Malheureusement, je crains que les généraux disposent encore de pas mal de tours dans leur sac pour récupérer ce mouvement. Mais pour le moment, ce n'est pas le cas.
econostrum.info : Une date pour l'élection présidentielle a été fixée, ce qui signifie la présence de candidats du pouvoir ?
P.V. : Oui, mais des élections peuvent aussi se dérouler et les citoyens continuer à descendre dans la rue. Soit ce vote a lieu à la tunisienne, avec un président, qui plait ou qui ne plait pas, mais qui sera élu démocratiquement. Soit il s'agit d'un nouveau coup de Jarnac des mêmes depuis 1962 et la situation va demeurer difficile.