
SYRIE / MONDE ARABE/ UE. Alors que la Ligue arabe a finalement accordé trois jours de plus à Damas pour cesser la répression, l’Union européenne demande la démission de Bachar el-Assad.
Soixante-douze heures. C’est le délai supplémentaire accordé in extremis par la Ligue arabe mercredi 16 novembre 2011, au terme de la réunion du Forum de coopération turco-arabe, à Rabat.
Après quoi, les pays de l’organisation recourront à des sanctions économiques contre le régime syrien.
Si la Ligue arabe et la Turquie se sont opposées conjointement à toute intervention étrangère, les Frères musulmans syriens réfugiés chez le voisin turc ont fait entendre un autre son de cloche.
Mohammad Riad Shafka, le leader du mouvement, a assuré à Istanbul que les Syriens ne seraient pas opposés à une "intervention turque" visant à protéger les populations civiles. "Nous pouvons avoir besoin de demander davantage de la Turquie, car c'est un voisin", a dit Shafka, sans préciser pour autant la nature d'une telle intervention.
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L'Union européenne appelle à la démission d'Assad
Sur le plan diplomatique, l'étau se resserre de plus en plus. Satisfaite de la décision de la Ligue arabe et de la Turquie, l'Union européenne a franchi un pas supplémentaire ce jeudi 17 novembre 2011. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, est ainsi invité à participer à la prochaine réunion de ses ministres des Affaires étrangères le 1er décembre 2011 pour coordonner les pressions sur la Syrie.
"Il est temps pour le président Assad de démissionner", a déclaré Catherine Ashton, la cheffe de la diplomatie européenne à Moscou, lors d'une conférence de presse conjointe avec Sergueï Lavrov, son homologue russe.
Celui-ci a de son côté critiqué fortement l'opposition syrienne. "Bien sûr que si l'opposition a recours à de telles méthodes, cela conduira (...) à une véritable guerre civile", a-t-il martelé.
La Russie et la Chine, qui sont les derniers alliés du régime Assad, auront en tout cas fort à faire pour éviter le vote d'une résolution à l'ONU dans les prochains jours. La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne compteraient en effet présenter un projet de résolution condamnant la répression sanglante du régime, devant l'Assemblée générale de l'ONU qui doit se réunir mardi 22 novembre 2011. Le mois dernier, la Chine et la Russie avaient opposé leur veto au Conseil de sécurité.
Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur syrien a dénoncé les attaques dont ont été victimes les ambassades marocaine et émiratie mercredi 16 novembre 2011.
Enfin, sur le plan économique, selon un rapport de la Banque centrale de Syrie, le dollar s'est échangé pour la première fois, le 16 novembre 2011, contre 50,06 SYP, une première depuis huit mois. Le gouverneur de la BCS, Adib Mayaleh, a jugé "cette hausse naturelle et demeure dans les limites acceptables". Cette hausse du dollar serait due selon lui, à la baisse de l'euro, confie-t-il au quotidien Techrine.
Depuis le début de la révolte syrienne, la devise nationale a perdu environ 10% de sa valeur face au dollar.