La Jordanie renouvelle son Parlement avec des élections anticipées

JORDANIE. Les électeurs du royaume hachémite se sont rendus aux urnes, mardi 9 novembre 2010, pour renouveler la Chambre basse du Parlement, dissoute par le roi Abdallah II il y a un an. Les élections se sont déroulées dans le calme, hormis quelques violences entre partisans rivaux, rapidement maîtrisées.

A la clôture des bureaux de vote, le taux de participation avait atteint les 53%, légèrement en baisse par rapport aux précédents scrutins. Un chiffre mis en doute par l'opposition qui a boycotté l'élection. "A notre avis, le taux n'a pas dépassé les 30%", estime Hamzeh Mansour, le secrétaire général du Front de l'action islamique (FAI).

Sans surprise, les députés proches du pouvoir ont obtenu une majorité écrasante. Selon le ministre de l'Intérieur Nayef Qadi, 78 sièges sont occupés par de nouvelles têtes, tandis que 17 autres appartiennent à des partis politiques. Les autres élus sont sans étiquettes, mais proche du pouvoir.

A noter également que 13 femmes entrent au Parlement, dont 12 issues du quota imposé par le roi Abdallah II.

L'opposition, composée essentiellement du FAI et de la confrérie des Frères musulmans, a boycotté ces élections pour protester contre la loi électorale, qui a maintenu un système uninominal à un tour.

Selon elle, ce système favorisait l'élection des chefs tribaux, qui constituent le socle du roi Abdallah II. Le taux de participation dans les régions tribales a parfois atteint les 80%, contre environ 34% à Amman.

Ces élections devraient être suivies d'un remaniement gouvernemental, sans doute avant le 28 novembre 2010, date de l'inauguration du nouveau Parlement.

Si le Premier ministre actuel, Samir Rifaï, devrait être maintenu dans ses fonctions, quelques ministères, entre 6 et 7, devraient changer de tête.