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La Grèce vote de nouvelles mesures d'austérité


Rédigé par , le Vendredi 19 Mai 2017 - Lu 2250 fois

Malgré 48h de grèves, un nouveau train de mesures d'austérité a été adopté en Grèce. Les quelques mesures sociales compensatoires consenties dans le même temps ne calment pas la colère des Grecs. Cette nouvelle rigueur est exigée par les créanciers pour débloquer la nouvelle tranche de prêt de 7 mrds€ destinée à rembourser les dettes.


Le parlement grec a voté de nouvelles mesures de rigueur pour débloquer une tranche de prêt et rembourser ses dettes (photo : F.Dubessy)
Le parlement grec a voté de nouvelles mesures de rigueur pour débloquer une tranche de prêt et rembourser ses dettes (photo : F.Dubessy)
GRÈCE. 153 votes pour, 128 contre. Le parlement grec a adopté dans la nuit du 18 au 19 mai 2017, après des heures de débats houleux de nouvelles mesures d'austérité de près de 5 mrds€ d’économie. Celles réclamées par ses créanciers. Pour les Grecs - qui ont battu le pavé pendant deux jours - il ne s'agit là, ni plus ni moins, que d’un quatrième plan d‘austérité ne portant pas son nom.

Les principaux articles de la loi approuvés par la faible majorité de la coalition gouvernementale comprennent de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses des impôts. Sur 281 députés présents, moins de la moitié ont voté contre.
En revanche, une grande majorité des députés de tous les partis, de la droite de la Nouvelle-Démocratie aux communistes KKE ont voté en faveur de deux articles de cette loi prévoyant la suppression des avantages fiscaux des députés et la réduction de la TVA pour équipement agricole de 24% à 13%. Soit des mesures d’austérité d’un montant total de 4,9 mrds€.

Les dix-sept députés du parti néo-nazi d'Aube dorée n'étaient pas présents lors du débat. A la suite d'une décision parlementaire ils avaient été exclu après qu'un de leurs députés eut harcelé, mardi 16 mai 2017 dans la salle de l'Assemblée, un député de droite.
Au moment où le premier ministre Alexis Tsipras exhortait les députés à adopter ce énième tour de vis, de violents incidents, très brefs mais très intenses, éclataient devant le parlement. Cocktails Molotov contre  gaz  lacrymogène, des jeunes cagoulés n’ont pas hésité à s'affronter parfois au corps à corps avec les forces antiémeutes.

Espoir d'un accord global sur la dette

Des manifestations violentes se sont déroulés pendant les débats devant le parlement grec (photo archives : A.Kourounis)
Des manifestations violentes se sont déroulés pendant les débats devant le parlement grec (photo archives : A.Kourounis)
Cette austérité doit s’appliquer de 2019 à 2021 soit après la législature de ce gouvernement. 
Pour faire passer cette potion amère, Alexis Tsipras a également fait voter des mesures de compensation pour les plus démunis, comme des aides aux loyers et à l'achat de médicaments. Ces mesures ne semblent cependant pas convaincre les Grecs. Selon les sondages, le parti d’Alexis Tsipras ne se trouve crédité que de 16% d’intention de vote conte 36% pour celui de son rival conservateur Kyriakos Mitsotakis.
 
Néanmoins, le premier ministre espère que l'annonce du versement de la prochaine tranche de prêts sera décidée lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) du 22 mai 2017.
"Après sept ans de crise, nous espérons finalement obtenir un accord global avec les créanciers avec des mesures d'allègement de la dette", a expliqué Alexis Tsipras à l'Assemblée dans un débat retransmis en direct. Une dette estimée à 180% du PIB. Il a reconnu que les nouvelles mesures sont "difficiles", mais il a toutefois espéré qu'elles contribueront "à la stabilité du pays et la reprise". Kyriakos Mitsotakis l'a accusé "de mentir" et "de tromper" les Grecs en lui lançant un appel "a démissionner".

La Grèce peine à sortir de la récession

Alexis Tsipras avait promis avant son élection au pouvoir en janvier 2015 de ne pas poursuivre la politique de rigueur de ses prédécesseurs,conservateurs et socialistes. Mais, après un bras-de-fer avec la zone euro et la menace d'un défaut de paiement , il a été contraint de signer un troisième prêt international en juillet 2015 accompagné des mesures d'extrême rigueur que la presse a qualifiée de punitives et d'humiliantes en échange d’un plan de soutien de 86 mrds€ de prêts.
 
A noter que la future tranche de 7 mrds€ dont le pays a viscéralement besoin pour faire face à ses engagements en juillet 2017 -et en échange de laquelle le Parlement grec a de nouveau adopté de nouvelles mesures d’austérité cette nuit - en fait partie. 4 mrds€ iront à la Banque centrale européenne (BCE) et 2 aux créanciers privés.
 
De plus, alors que la Grèce est soumise à cette très sévère austérité depuis l'éclosion de la crise de la dette en 2010, et qu’elle se trouve toujours depuis deux ans maintenant sous un strict contrôle de capitaux, elle peine encore à sortir de la récession.
Le PIB s'est contracté de 0,5% sur un an au premier trimestre, après une croissance zéro en 2016 confirmant son maintien en récession pour la huitième année consécutive.




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