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GRÈCE. Après plusieurs mois d’affrontements, parfois musclés, dans les tribunaux - les militants empêchant physiquement les notaires de procéder à la mise aux enchères des biens des personnes endettées - le gouvernement d’Alexis Tsipras a cédé aux pressions des créanciers. Désormais ces mises aux enchères se feront par voie électronique via Internet.
Finie la campagne d'appels à la résistance, finis les rassemblements les mercredis après-midi devant les Palais de justice, auxquels certains ex-ministres du premier gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras participaient activement. La décision vient d’être prise quarante-huit heures avant la tenue d'une nouvelle réunion cruciale à Bruxelles entre la Grèce et ses créanciers, signe selon Athènes de sa bonne volonté pour redresser la situation catastrophique des créances douteuses qui représentent presque 50% de leur portefeuille de prêts.
Le problème, selon les détracteurs du projet, reste que cette procédure va profiter aux fonds étrangers vu le manque de liquidités sur le marché grec. Liquidités qui, ironie de l'histoire, se trouvent gelées par les créanciers. Les Grecs seront, selon la presse nationale, doublement pénalisés : par la perte des biens et par l'impossibilité de les acquérir. Pour autant la décision est prise. Ces enchères électroniques se feront dès le mois de septembre 2017, au rythme de trois fois par semaine de 11h à 17h. 15 000 biens se trouvent concernés.
Les biens auront du mal à trouver repreneur
Les hackeurs ont déjà annoncé qu'une riposte se prépare. A titre d'avertissement, le 15 juin 2017, des anarchistes cagoulés ont forcé l'entrée de la société Newsphone Hellas, connue pour des programmes télévisé de télémarketing, pressentie pour la mise en forme de la plate-forme informatique. Ils ont jeté de la peinture et annoncé des actions futures plus musclées. Selon les détracteurs du projet, les biens concernés sont des résidences principales de familles endettées, des magasins de commerçants en faillite. Ce que nient les notaires qui soulignent que ces ventes ne concernent pas les personnes les plus démunies puisque, dans la plupart des cas, les biens vendus valent plus de 300 000 €.
En 2010, au début de la crise qui plombe la Grèce depuis sept ans, une loi avait été adoptée pour protéger les logements familiaux des saisies. Et les années suivantes, tous les créanciers publics et privés se sont abstenus d'ordonner celles-ci avec la rigueur souhaitée par les créanciers. De leur coté, les banques grecques ne se disent pas très heureuses de récupérer ces biens immobiliers. D'abord car le marché a chuté de 30 à 50%, ensuite car les biens saisis auront du mal à retrouver preneur et qu'en tout état de cause, il sera difficile de récupérer sa mise.
Pour autant, ces mêmes banques grecques poussent à une réforme, de peur que les fonds d'investissements "vautours", qui attendent en embuscade, ne se mettent en branle et interviennent sur le marché.