
La Grèce ne peut pas de passer d'une industrie touristique contribuant à hauteur de 20% à son PIB - Ici le théâtre d'Epidaure - (photo : F.Dubessy)
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GRÈCE. La Grèce lève, lundi 4 mai 2020, certaines des mesures de strict confinement imposées dés le 9 mars 2020, mais repousse au 1er juin 2020 la reprise d'activité des hôtels ouverts toute l'année et au 1er juillet 2020 ceux saisonniers. Les lieux archéologiques et les musées, eux, pourront de nouveau être visités à partir du 19 juin 2020.
Avec moins de 150 morts et environ 2 600 contaminés pour une population de 11 millions d'habitants, les Grecs ont été plutôt protégés du coronavirus. Et ce malgré la présence de plusieurs cas dans les camps des demandeurs d'asile, sans protections adéquates.
Cette saison touristique tant attendue pose cependant problème. Les mesures prises à temps par le gouvernement conservateur, couplées à beaucoup de chance, ont permis de contenir l'épidémie. Mais, selon Andreas Mentis, médecin directeur de l'institut Pasteur d'Athènes, un dilemme voit le jour. "Le problème vient surtout du tourisme d'été pur la Grèce. Il génère d’importants revenus sans lesquels nous aurons un hiver difficile. Mais, si tu viens d'un pays meurtri par le virus, tu vas vouloir venir dans un pays épargné par ce virus, comme ici. Nos îles peuvent être protégées facilement par des mesures de quarantaine ou un confinement. Si des visiteurs viennent, il ne reste pas grand chose à faire pour éviter une propagation", alerte-t-il.
Avec moins de 150 morts et environ 2 600 contaminés pour une population de 11 millions d'habitants, les Grecs ont été plutôt protégés du coronavirus. Et ce malgré la présence de plusieurs cas dans les camps des demandeurs d'asile, sans protections adéquates.
Cette saison touristique tant attendue pose cependant problème. Les mesures prises à temps par le gouvernement conservateur, couplées à beaucoup de chance, ont permis de contenir l'épidémie. Mais, selon Andreas Mentis, médecin directeur de l'institut Pasteur d'Athènes, un dilemme voit le jour. "Le problème vient surtout du tourisme d'été pur la Grèce. Il génère d’importants revenus sans lesquels nous aurons un hiver difficile. Mais, si tu viens d'un pays meurtri par le virus, tu vas vouloir venir dans un pays épargné par ce virus, comme ici. Nos îles peuvent être protégées facilement par des mesures de quarantaine ou un confinement. Si des visiteurs viennent, il ne reste pas grand chose à faire pour éviter une propagation", alerte-t-il.
Le tourisme participe à plus de 20% du PIB grec

Les petites îles demeurent très vulnérables en cas de contamination par des touristes, comme ici à Santorin (photo : F.Dubessy)
Les touristes ne sont pas le seul danger. Il faut aussi compter avec les Grecs de la diaspora, environ 10 millions de personnes qui souvent disposent de la double nationalité. Difficile de leur refuser l'entrée. Or, il proviennent tous de pays très touchés par le coronavirus comme la France, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne ou même les Etats-Unis.
A l'image des touristes étrangers, ils se rendent souvent dans les îles grecques dont la population est vieillissante, donc fragilisée, et les structures sanitaires spartiates. La question se pose de façon encore plus aiguë pour les trente îles du pays de moins de 500 habitants, les plus prisées par les touristes. La mairesse de l'île de Tilos dans le Dodecanèse, Maria Kama, tire la sonnette d'alarme: "Nos maisons sont mitoyennes, nos cours se touchent, nous allons tous dans la même boulangerie, le même supermarché, le même café. Un seul malade, et c'est la contamination générale. Or, nous n'avons pas d'hôpital, juste un dispensaire, et nous ne disposons que d'un seul hélicoptère d'évacuation pour tout le pays."
D'où le choix difficile qui se pose à la Grèce : soit protéger sa population, soit tirer un trait sur le tourisme qui emploie un Grec sur cinq et participe pour plus de 20% dans le PIB, le double en prenant en compte les revenus de l'économie souterraine.
A l'image des touristes étrangers, ils se rendent souvent dans les îles grecques dont la population est vieillissante, donc fragilisée, et les structures sanitaires spartiates. La question se pose de façon encore plus aiguë pour les trente îles du pays de moins de 500 habitants, les plus prisées par les touristes. La mairesse de l'île de Tilos dans le Dodecanèse, Maria Kama, tire la sonnette d'alarme: "Nos maisons sont mitoyennes, nos cours se touchent, nous allons tous dans la même boulangerie, le même supermarché, le même café. Un seul malade, et c'est la contamination générale. Or, nous n'avons pas d'hôpital, juste un dispensaire, et nous ne disposons que d'un seul hélicoptère d'évacuation pour tout le pays."
D'où le choix difficile qui se pose à la Grèce : soit protéger sa population, soit tirer un trait sur le tourisme qui emploie un Grec sur cinq et participe pour plus de 20% dans le PIB, le double en prenant en compte les revenus de l'économie souterraine.
Aussi, Athènes demande des mesures économiques et sanitaires prises à l’échelle européenne pour affronter cette situation. Demande pour l'instant restée sans réponse.
En 2019, la Grèce a accueilli plus de 30 millions de visiteurs, soit trois fois la population du pays.
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