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La Grèce a déjà encaissé 7 des 50 mrds€ que doivent lui rapporter ses privatisations


Rédigé par , le Lundi 14 Janvier 2019 - Lu 1464 fois

Pour rembourser sa dette colossale, la Grèce continue à vendre ses bijoux de famille. Vingt-quatre transactions sont en cours.


GRÈCE. Pour la troisième fois depuis le début de la crise, la chancelière allemande s'est rendue en Grèce en visite officielle, vendredi 11 janvier 2019. Outre son appui marqué à Alexis Tsipras dans le dossier macédonien, Angela Merkel est surtout venue s’assurer que les réformes engagées vont bel et bien rester dans les clous de l’austérité imposée, privatisations en tête.

Ces dernières ont été imposées dès le début du « sauvetage » de la Grèce, le 5 mai 2010. But de l’opération : rembourser la dette colossale qui plombe le pays via la vente des bijoux de famille. Une dette, qui au début de la crise était de 120 % du PIB, est passée en cinq ans d'austérité à 180 % avec un PIB en chute de 25 %. 
Tout ce que le pays compte de richesse a été mis en vente via une agence de privatisations, le Taiped, devenue sous l’ère Tsipras une filiale d’une super caisse de privatisation, le "Superfund", assuré d'une durée de vie de quatre-vingt-dix-neuf ans.

Cette agence dispose d'un Conseil d’Administration composé de trois étrangers désignés par les créanciers du pays et de deux Grecs choisis par le ministère des Finances avec l’accord des créanciers, qui, en la matière, disposent d'un droit de véto. Toutes les décisions doivent être prise à la majorité des 4/5e. Le produit des privatisations va directement dans un compte à l’étranger puis est redistribué à qui de droit avec une partie réinvestie dans l’économie grecque. Ceci se fait sans aucun contrôle et dans la plus grande opacité. 

47 pages de biens à vendre

Le projet de station balnéaire sur l'ancien site de l'aéroport d'Hellenikon (photo : Lamda development)
Le projet de station balnéaire sur l'ancien site de l'aéroport d'Hellenikon (photo : Lamda development)
Sur quarante-sept pages mises en ligne, Taiped recense tous les dossiers et propose 10 119 biens en tout. Parmi eux, la privatisation des services de l’eau de Thessalonique, à laquelle les Français et les Israéliens s’intéressent de très près, provoque une très grosse résistance car, la compagnie (EYATH) qui les gèrent est rentable.

Sept pages listent les biens vendus. Entre autres : le port du Pirée aux Chinois, le complexe hôtelier de luxe Astir Palace à un consortium turco-arabe, le port de Thessalonique à un consortium européen et chinois, une partie des marinas aux Turcs, quatorze aéroports régionaux, la téléphonie aux Allemands, les trains aux Italiens.
 
Sept projets ont été menés à terme et vingt-quatre se trouvent en cours de privatisation :  le transport du gaz et de l’électricité, dix ports, sans oublier l’exploitation pétrolière en Epire, des biens immobiliers de l’Etat, des routes , des ponts, les plages de Corfou, du Pelion, du Péloponnèse, plusieurs îles, des raffineries de pétrole et l’ancien aéroport Hellenikon : 620 000 m² de terrain à vingt minutes de la capitale en bord de mer. Là aussi, il existe de très fortes oppositions.

Ces privatisations ont rapporté au moins 2 mrds€ en 2018 et devrait atteindre le milliard en 2019. Selon le Taiped, depuis le début des opérations, 7 mrds€ auraient déjà été encaissés. Loin des 50 mrds€ prévus. Un chiffre de toute façon impossible à vérifier.




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