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MEDITERRANEE. À l'occasion d'une table ronde organisée à Marseille mardi 1er décembre 2020, dans le cadre de Méditerranée du Futur, Patricia Augier, professeur d'économie à Aix-Marseille Université, lance un cri d'alerte concernant la situation des pays de la zone Mena (Afrique-du-Nord, Moyen-Orient). Selon elle, le PIB moyen va chuter en 2020 de 5,2%. Le coût de la pandémie représente 3,7% du PIB de ces pays. Des chiffres sensiblement inférieurs à ceux constatés en Europe. Mais pour Patricia Augier, "cette crise s'ajoute à des vulnérabilités déjà présentes."
Ainsi, en Tunisie, avant la Covid, le taux de chômage dépassait 16% et montait à 36% pour les jeunes. Le taux d'activité en zone Mena est généralement inférieur à 50%. "Une personne sur deux en âge de travailler est inactive et ne cherche pas un emploi. Le secteur informel représente 30 à 40% des PIB. Avant la crise, seul un tiers de la population était insérée dans le système économique", poursuit Patricia Augier.
Les pays méditerranéens ont fortement réduit leurs taux de pauvreté, mais restent très vulnérables selon l'économiste. "Le nombre de pauvres va croître considérablement. Les taux vont revenir à ceux des années 90, soit un retour en arrière de trente ans. Les estimations font froid dans le dos. La Tunisie et le Maroc atteignent déjà 20% de pauvres, le Liban 45%, Gaza 90%. Le contexte d'instabilité politique et de montée des extrémismes devraient inciter les européens à ne plus fermer les yeux sur cette situation et à aider les pays du sud de la Méditerranée à retrouver de la croissance."
Pour Patricia Augier, l'emploi représente la priorité absolue de l'après Covid. "La crise a montré que l'Europe dépendait de l'Asie, y compris pour des secteurs stratégiques. Il faut relocaliser, régionaliser certaines productions, pour sécuriser les chaînes de valeur et développer des circuits courts. Pour cela, nous devons repérer les filières prioritaires, analyser pourquoi elles ne se sont pas présentes dans les pays du sud de la Méditerranée, en mettre en place les mesures nécessaires pour pallier à ces lacunes."
Ainsi, en Tunisie, avant la Covid, le taux de chômage dépassait 16% et montait à 36% pour les jeunes. Le taux d'activité en zone Mena est généralement inférieur à 50%. "Une personne sur deux en âge de travailler est inactive et ne cherche pas un emploi. Le secteur informel représente 30 à 40% des PIB. Avant la crise, seul un tiers de la population était insérée dans le système économique", poursuit Patricia Augier.
Les pays méditerranéens ont fortement réduit leurs taux de pauvreté, mais restent très vulnérables selon l'économiste. "Le nombre de pauvres va croître considérablement. Les taux vont revenir à ceux des années 90, soit un retour en arrière de trente ans. Les estimations font froid dans le dos. La Tunisie et le Maroc atteignent déjà 20% de pauvres, le Liban 45%, Gaza 90%. Le contexte d'instabilité politique et de montée des extrémismes devraient inciter les européens à ne plus fermer les yeux sur cette situation et à aider les pays du sud de la Méditerranée à retrouver de la croissance."
Pour Patricia Augier, l'emploi représente la priorité absolue de l'après Covid. "La crise a montré que l'Europe dépendait de l'Asie, y compris pour des secteurs stratégiques. Il faut relocaliser, régionaliser certaines productions, pour sécuriser les chaînes de valeur et développer des circuits courts. Pour cela, nous devons repérer les filières prioritaires, analyser pourquoi elles ne se sont pas présentes dans les pays du sud de la Méditerranée, en mettre en place les mesures nécessaires pour pallier à ces lacunes."