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La France ne respectera pas ses engagements en matière de réduction du déficit. Qu'en pense la Commission européenne ?
Pierre Moscovici : Nous comprenons que la sécurité soit la priorité des priorités. Le pacte de stabilité n'est ni rigide ni stupide. Nous prendrons en compte ces coûts qui ne représentent pas des dépenses considérables, 500 à 600 M€, soit moins de 0,05% du PIB français. A peine l'épaisseur d'un trait et rien de nature à changer la trajectoire budgétaire de la France. Je parle ici au nom de l'ensemble de la Commission : le pacte de sécurité nous semble compatible avec le pacte de stabilité. D'une façon générale, la commission est favorable à une application flexible du pacte de stabilité à condition que le pays concerné aille dans le bon sens, fasse les réformes nécessaires.
La nouvelle Commission est installée depuis un an. Quelle analyse tirez-vous de ces premiers mois à votre poste de commissaire européen ?
P.M. : Le président Juncker a dit qu'il présidait la Commission de la dernière chance et il a raison. Si dans les quatre ans qui viennent, nous n'obtenons pas de résultats en matière économique, tout pourra arriver, y compris la perte de la confiance des citoyens européens dans leur monnaie. La Commission Juncker est une Commission de crises. Crise économique en premier lieu, même si elle s'estompe. Pour la troisième année, l'Europe connaîtra en 2015 une croissance positive, due à des éléments conjoncturels favorables comme la baisse du prix du pétrole, mais aussi à des facteurs structurels. Les réformes engagées portent leurs fruits.
Mais, à cette crise économique, s'ajoutent la crise des réfugiés et celle du terrorisme. Concernant les réfugiés, l'Europe a proposé des solutions. Nous ne devons pas confondre terroristes et réfugiés.
Enfin, la crise sécuritaire frappe la France, mais en réalité concerne toute l'Europe. Un commissaire me disait ce matin, « nous sommes tous Français ». Il traduit un sentiment général.
Que peut faire l'Europe ?
P.M. : La commission européenne va faire porter ses efforts sur le financement du terrorisme : trafic des œuvres d'art, de pétrole... Je suis convaincu du rôle important que peuvent jouer les douanes à ce niveau. Mais il revient en premier lieu aux États d'agir. Les États européens le feront, sur le plan militaire et des finances publiques. La France n'est pas seule. Les réponses apportées au terrorisme seront européennes. La solidarité militaire des États européens est acquise.