
La plupart des pays Semed comptent sur le retour des touristes pour doper leur croissance (photo : F.Dubessy)
MEDITERRANEE. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) révise à la hausse ses perspectives économiques régionales pour les pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée (SEMED) dans sa dernière analyse. Ces derniers devraient connaître une croissance de 3,5% en 2021. L'institution s'affirme également confiante pour 2022 avec une hausse prévue de 4,6%. "A condition que les économies de la région soient soutenues par des réformes structurelles, une reprise des investissements étrangers et des flux commerciaux plus importants", précise cependant l'étude publiée mardi 29 juin 2021.
Après un recul de 2,1% en moyenne de leur Produit intérieur brut (PIB) en 2020, cette région bénéficie d'une accélération de la reprise. Elle pourrait cependant se gripper dans certains pays à cause de "la lenteur des arrivées touristiques, la montée des pressions budgétaires et l'incertitude politique", modère l'analyse. "Bien que les prévisions révisées donnent des raisons d'être optimiste, une énorme incertitude demeure quant à la trajectoire de la variante Covid-19 Delta, qui présente des risques particulièrement importants pour les pays qui ont moins progressé en matière de vaccination et pour les économies fortement dépendantes du tourisme international", complète Beata Javorcik, économiste en chef de la Berd.
Après un recul de 2,1% en moyenne de leur Produit intérieur brut (PIB) en 2020, cette région bénéficie d'une accélération de la reprise. Elle pourrait cependant se gripper dans certains pays à cause de "la lenteur des arrivées touristiques, la montée des pressions budgétaires et l'incertitude politique", modère l'analyse. "Bien que les prévisions révisées donnent des raisons d'être optimiste, une énorme incertitude demeure quant à la trajectoire de la variante Covid-19 Delta, qui présente des risques particulièrement importants pour les pays qui ont moins progressé en matière de vaccination et pour les économies fortement dépendantes du tourisme international", complète Beata Javorcik, économiste en chef de la Berd.
L’Égypte, cas d'école de résilience dans le monde
Voir aussi
-
Israël se prononce pour la solution à deux États pour régler son conflit avec la Palestine
-
Le FMI critique la lenteur dans la mise en œuvre des réformes au Liban
-
Voltalia investit dans cinq nouvelles centrales solaires au Portugal
-
HOMERe France et l'IECD s'allient pour faciliter l'employabilité des jeunes Libanais
-
Le Liban va pouvoir extraire son propre gaz naturel
Les perspectives économiques régionales de la Berd détaillent les cas de l'Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc et la Tunisie.
"L'Égypte est l'un des rares pays au monde à avoir enregistré une croissance économique au cours de l'année 2020 (ndlr : + 1,5%)" , souligne l'étude. Elle devrait se poursuivre en 2021 (+4,2%) et en 2022 (+5,2%). Sur les trois premiers trimestres de l'année fiscale 2020-2021, cette croissance a atteint en moyenne 1,9% grâce au commerce de gros et de détail, l'agriculture, les télécommunications et la construction venus compensés une activité manufacturière "atone" et des revenus touristiques faibles.
Après un premier repli depuis trente ans en 2020 (-1,6%), la Jordanie continue de s'appuyer sur les bons résultats de ses secteurs financier et agricole pour limiter la casse, alors que le tourisme, principal pourvoyeur de croissance, a chuté de 76%. Le pays devrait enregistrer une hausse de son PIB évaluée à 1,5% en 2021 et de 2,2% en 2022.
"L'Égypte est l'un des rares pays au monde à avoir enregistré une croissance économique au cours de l'année 2020 (ndlr : + 1,5%)" , souligne l'étude. Elle devrait se poursuivre en 2021 (+4,2%) et en 2022 (+5,2%). Sur les trois premiers trimestres de l'année fiscale 2020-2021, cette croissance a atteint en moyenne 1,9% grâce au commerce de gros et de détail, l'agriculture, les télécommunications et la construction venus compensés une activité manufacturière "atone" et des revenus touristiques faibles.
Après un premier repli depuis trente ans en 2020 (-1,6%), la Jordanie continue de s'appuyer sur les bons résultats de ses secteurs financier et agricole pour limiter la casse, alors que le tourisme, principal pourvoyeur de croissance, a chuté de 76%. Le pays devrait enregistrer une hausse de son PIB évaluée à 1,5% en 2021 et de 2,2% en 2022.
Croissance négative prévue pour le Liban en 2021
Le Liban détonne dans ces perspectives pour la région SEMED. Chute du tourisme, diminution des entrées de capitaux, baisse de la demande des exportations, "déraillement" de la mise en oeuvre des réformes structurelles, continuent de miner le pays. Plongé dans des mouvements sociaux et une crise politique, son PIB a chuté de 25% en 2020 après un -6,7% en 2019. L'inflation a atteint les 85% en moyenne sur 2020 et s'est située autour des 140% en glissement annuel au cours des premiers mois de 2021. La Berd craint une nouvelle contraction de 5% du PIB en 2021, causée par "la persistance de la crise, l'incapacité du gouvernement à emprunter sur les marchés internationaux, les retards dans la mise en oeuvre des réformes essentielles et l'assèchement des ressources financières".
Cependant, si le programme soutenu par le Fonds monétaire international (FMI) peut, enfin, se mettre en place, les économistes de la banque estiment que la croissance pourrait revenir en 2022 avec un taux de 5%.
Le recul de 6,3% de l'économie marocaine en 2020 ne serait plus qu'un mauvais souvenir. En 2021, le Royaume chérifien devrait connaître une croissance de 4,5% grâce à une bonne campagne de vaccination permettant un retour à une forte fréquentation touristique, ainsi qu'à la reprise attendue en Europe, son principal partenaire commercial, et le renforcement des exportations. En 2022, la Berd mise sur un taux d'expansion de 3,5%.
La Tunisie (-8,8% du PIB en 2020) va aussi redémarrer, mais plus lentement, comme le montre la poursuite du ralentissement au premier trimestre 2021 avec un recul de 3% en glissement annuel. L'étude de la Berd envisage cependant une croissance de 2,7% en 2021 et de 2,9% en 2022, favorisée par les bonnes conditions météorologiques et leur impact sur l'agriculture, et particulièrement sur la production d'huile d'olive.
Lire l'étude de la Berd sur les perspectives économiques régionales (en anglais)
Cependant, si le programme soutenu par le Fonds monétaire international (FMI) peut, enfin, se mettre en place, les économistes de la banque estiment que la croissance pourrait revenir en 2022 avec un taux de 5%.
Le recul de 6,3% de l'économie marocaine en 2020 ne serait plus qu'un mauvais souvenir. En 2021, le Royaume chérifien devrait connaître une croissance de 4,5% grâce à une bonne campagne de vaccination permettant un retour à une forte fréquentation touristique, ainsi qu'à la reprise attendue en Europe, son principal partenaire commercial, et le renforcement des exportations. En 2022, la Berd mise sur un taux d'expansion de 3,5%.
La Tunisie (-8,8% du PIB en 2020) va aussi redémarrer, mais plus lentement, comme le montre la poursuite du ralentissement au premier trimestre 2021 avec un recul de 3% en glissement annuel. L'étude de la Berd envisage cependant une croissance de 2,7% en 2021 et de 2,9% en 2022, favorisée par les bonnes conditions météorologiques et leur impact sur l'agriculture, et particulièrement sur la production d'huile d'olive.
Lire l'étude de la Berd sur les perspectives économiques régionales (en anglais)