
L'Egypte est le pays de la région qui s'en sortira le mieux selon la Berd (photo : Berd)
MEDITERRANEE. Dans son dernier rapport sur les perspectives des économies dans ses régions d'intervention, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) prévoit une contraction globale du PIB sous l'influence de la crise du coronavirus. Pour les pays méditerranéens, cette enquête explique ce recul en particulier par un ralentissement du secteur du tourisme, des perturbations dans les chaînes de valeur mondiales, une demande plus faible des partenaires commerciaux et des investissements directs étrangers (IDE) en chute.
La résilience devrait cependant intervenir dès 2021 assure l'institution qui rejoint ainsi une analyse similaire livrée par le Fonds monétaire international (FMI) en avril 2020 lors de la publication de ses perspectives économiques régionales.
La Berd précise cependant que "ces projections sont sujettes à une incertitude sans précédent". Le scénario retenu se base donc sur la perspective d'un assouplissement progressif des mesures nationales de lutte contre le virus et d'un retour à la normale au cours du second semestre.
En Méditerranée, l'Égypte semble être le seul pays à limiter la casse. Le Caire réussirait à afficher la seule croissance positive à 0,5% en 2020 (contre 5,6% en 2019) pour atteindre les 5,2% en 2021, grâce aux grands projets publics de construction et l'essor des télécommunications. Et malgré un tourisme au point mort. Ces prévisions pourraient néanmoins être revues à la baisse en cas de verrouillage plus strict du pays si la propagation de la Covid-19 s'accélère et si les principaux partenaires commerciaux de l'Égypte affrontent des perspectives négatives.
Les autres économies du bassin seront plus atteintes. En premier lieu, celle du Liban. Le pays du Cèdre s'attend à accuser un recul de 11% de son PIB en 2020 alors qu'il se trouve en récession depuis 2018. Son premier ministre Hassan Diab a même prononcé un défaut de paiement début mars 2020.
Après une baisse de 2% en 2020, le Maroc devrait lui retrouver un PIB à +4% en 2021, soutenu par une croissance non agricole, notamment minière (le Maroc est le deuxième producteur de phosphate derrière la Chine). Tout comme la Jordanie, avec une croissance en baisse de 2,5% en 2020 puis un retour à 3,0% dès 2021, et la Tunisie (-2,5% en 2020 et +2,5% en 2021).
La résilience devrait cependant intervenir dès 2021 assure l'institution qui rejoint ainsi une analyse similaire livrée par le Fonds monétaire international (FMI) en avril 2020 lors de la publication de ses perspectives économiques régionales.
La Berd précise cependant que "ces projections sont sujettes à une incertitude sans précédent". Le scénario retenu se base donc sur la perspective d'un assouplissement progressif des mesures nationales de lutte contre le virus et d'un retour à la normale au cours du second semestre.
En Méditerranée, l'Égypte semble être le seul pays à limiter la casse. Le Caire réussirait à afficher la seule croissance positive à 0,5% en 2020 (contre 5,6% en 2019) pour atteindre les 5,2% en 2021, grâce aux grands projets publics de construction et l'essor des télécommunications. Et malgré un tourisme au point mort. Ces prévisions pourraient néanmoins être revues à la baisse en cas de verrouillage plus strict du pays si la propagation de la Covid-19 s'accélère et si les principaux partenaires commerciaux de l'Égypte affrontent des perspectives négatives.
Les autres économies du bassin seront plus atteintes. En premier lieu, celle du Liban. Le pays du Cèdre s'attend à accuser un recul de 11% de son PIB en 2020 alors qu'il se trouve en récession depuis 2018. Son premier ministre Hassan Diab a même prononcé un défaut de paiement début mars 2020.
Après une baisse de 2% en 2020, le Maroc devrait lui retrouver un PIB à +4% en 2021, soutenu par une croissance non agricole, notamment minière (le Maroc est le deuxième producteur de phosphate derrière la Chine). Tout comme la Jordanie, avec une croissance en baisse de 2,5% en 2020 puis un retour à 3,0% dès 2021, et la Tunisie (-2,5% en 2020 et +2,5% en 2021).
Hausse de 6% du PIB turc en 2021
En Europe du Sud-Est, Chypre, la Grèce, l'Albanie et le Monténégro subiront de plein fouet l'impact du coronavirus dans le secteur du tourisme. Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord et Serbie devraient plutôt souffrir de la perturbation des chaines d'approvisionnement mondiale, en raison de leur fort tissu industriel. Le Kosovo, comme la plupart des économies des Balkans occidentaux, affrontera lui des envois de fonds plus faibles avec pour conséquence une réduction de la demande intérieure.
La Berd prévoit une chute de 3,5% du PIB turc en 2020 perturbé par l'importante baisse des recettes touristiques et une faible demande d'exportations. Le rapport de la banque met en garde contre la détérioration de la qualité des actifs dans le secteur bancaire turc. "Le ratio de prêts non performants atteignant un sommet de 5,3% sur dix ans, la faiblesse de la lire et les contractions dans les secteurs du tourisme, du commerce de détail et de l'exportation devraient encore accentuer la qualité des actifs déjà tendue des banques, en particulier compte tenu de l'important surendettement en devises du secteur des entreprises", indique l'étude de conjoncture.
La reprise interviendra cependant dès 2021 en Turquie avec une hausse envisagée du PIB de 6%.
Dans les régions où elle investit, la Berd prévoit, en moyenne, un PIB en baisse de 3,5% en 2020 et un rebond de 4,8% en 2021. En Europe du Sud-Est, la Banque anticipe un recul de 4,8% en 2020 et une hausse de 4,6% en 2021. Au Sud et à l'Est de la Méditerranée, ces ratios sont projetés à -0,8% du PIB en 2020, puis une progression de 4,8% en 2021.
Beata Javorcik appelle à se tourner vers un avenir de coopération et une plus grande résilience économique. Pour l'économiste en chef de la Berd, "la crise a été un coup dur et sa sortie sera tout aussi difficile. Ce n'est pas le moment de s'engager dans le nationalisme économique et le protectionnisme, mais le temps de façonner un avenir meilleur grâce à l'engagement international en faveur du libre-échange, de l'atténuation du changement climatique et de la coopération économique."
La Berd prévoit une chute de 3,5% du PIB turc en 2020 perturbé par l'importante baisse des recettes touristiques et une faible demande d'exportations. Le rapport de la banque met en garde contre la détérioration de la qualité des actifs dans le secteur bancaire turc. "Le ratio de prêts non performants atteignant un sommet de 5,3% sur dix ans, la faiblesse de la lire et les contractions dans les secteurs du tourisme, du commerce de détail et de l'exportation devraient encore accentuer la qualité des actifs déjà tendue des banques, en particulier compte tenu de l'important surendettement en devises du secteur des entreprises", indique l'étude de conjoncture.
La reprise interviendra cependant dès 2021 en Turquie avec une hausse envisagée du PIB de 6%.
Dans les régions où elle investit, la Berd prévoit, en moyenne, un PIB en baisse de 3,5% en 2020 et un rebond de 4,8% en 2021. En Europe du Sud-Est, la Banque anticipe un recul de 4,8% en 2020 et une hausse de 4,6% en 2021. Au Sud et à l'Est de la Méditerranée, ces ratios sont projetés à -0,8% du PIB en 2020, puis une progression de 4,8% en 2021.
Beata Javorcik appelle à se tourner vers un avenir de coopération et une plus grande résilience économique. Pour l'économiste en chef de la Berd, "la crise a été un coup dur et sa sortie sera tout aussi difficile. Ce n'est pas le moment de s'engager dans le nationalisme économique et le protectionnisme, mais le temps de façonner un avenir meilleur grâce à l'engagement international en faveur du libre-échange, de l'atténuation du changement climatique et de la coopération économique."
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Evolution PIB 2018 | Evolution PIB 2019 | Prévisions évolution PIB 2020 (au 13 mai 2020) | Prévisions évolution PIB 2021 (au 13 mai 2020) | Différence de l'évolution du PIB 2020 par rapport aux prévisions de novembre 2019 | |
EUROPE DU SUD | |||||
Croatie | 2,7 | 2,9 | -7,0 | 6,0 | -9,5 |
Slovénie | 4,1 | 2,4 | -5,5 | 5,0 | -8,3 |
Chypre | 4,1 | 3,2 | -6,0 | 5,0 | -8,8 |
Grèce | 1,9 | 1,9 | -6,0 | 6,0 | -8,4 |
Macédoine du Nord | 2,7 | 3,6 | -3,5 | 5,5 | -6,7 |
Albanie | 4,1 | 2,2 | -9,0 | 12,0 | -12,5 |
Bosnie-Herzégovine | 3,7 | 2,6 | -4,5 | 6,0 | -7,5 |
Kosovo | 3,8 | 4,2 | -5,0 | 7,5 | -9,0 |
Monténégro | 5,1 | 3,5 | -8,0 | 10,5 | -10,6 |
Serbie | 4,4 | 4,2 | -3,5 | 6,0 | -7,0 |
SUD ET EST DE LA MÉDITERRANÉE | |||||
Turquie | 2,6 | 0,9 | -3,5 | 6,0 | -6,0 |
Egypte | 5,4 | 5,6 | 0,5 | 5,2 | -5,4 |
Jordanie | 1,9 | 2,0 | -2,5 | 3,0 | -4,8 |
Liban | -1,9 | -6,0 | -11,0 | 6,0 | -10,8 |
Maroc | 3,0 | 2,2 | -2,0 | 4,0 | -5,3 |
Tunisie | 2,7 | 1,0 | -2,5 | 2,5 | -5,1 |
Sources : Perspectives économiques régionales de la Berd mai 2020