FRANCE. Actuellement en phase d’essais techniques, l’unité de biomasse Inova, près de Brignoles (Var, France) s’apprête à brûler, dès 2016, 140 000 tonnes de bois provençaux et labellisés PEFC. Un projet à la communication très « verte ». « Nous n’achetons que des grumes que nous broyons sur site, afin de limiter le trafic routier et notre impact environnemental » soutient ainsi Didier Savanier, président de cette société filiale du groupe français Altawest.
À une demi-heure de voiture, l’ancienne cité minière de Gardanne met également la dernière main au plus important des projets d’énergie bois français. L’énergéticien allemand Eon et Inova ont remporté en 2011 l'appel à projets de la Commission de Régulation de l’énergie.
Eon « chasse » le bois sur pied jusqu’en Ariège, à 400 km de là. Des voix se sont élevées, de plus en plus nombreuses, pour contester le projet : des écologistes craignent que les coupes rases ne mettent à mal la biodiversité, et des collectivités qui lançaient leurs propres projets énergie bois, et s'inquiètent de la pénurie de bois bon marché.
« Quel professionnel acceptera de fournir les cinquante cinq chaudières de notre territoire si de gros opérateurs pèsent sur le marché du bois ? » s’insurge Aline Salvaudon, chargée des projets bois au Parc Naturel Régional du Luberon.
À une demi-heure de voiture, l’ancienne cité minière de Gardanne met également la dernière main au plus important des projets d’énergie bois français. L’énergéticien allemand Eon et Inova ont remporté en 2011 l'appel à projets de la Commission de Régulation de l’énergie.
Eon « chasse » le bois sur pied jusqu’en Ariège, à 400 km de là. Des voix se sont élevées, de plus en plus nombreuses, pour contester le projet : des écologistes craignent que les coupes rases ne mettent à mal la biodiversité, et des collectivités qui lançaient leurs propres projets énergie bois, et s'inquiètent de la pénurie de bois bon marché.
« Quel professionnel acceptera de fournir les cinquante cinq chaudières de notre territoire si de gros opérateurs pèsent sur le marché du bois ? » s’insurge Aline Salvaudon, chargée des projets bois au Parc Naturel Régional du Luberon.
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Octobre 2014 à Gardanne, des élus locaux et européens manifestent contre le projet Eon, accusé d'inefficacité énergétique, d'affaiblissement de la biodiversité forestière et tout à la fois de déstabilisation des projets de proximité énergie-bois (photo MN)
Transition énergétique contre biodiversité forestière ?
Même les représentants de l’Etat jugent crédible le risque de déstabilisation du marché du bois. L 'Etat a pourtant favorisé, au nom de la transition énergétique, les deux méga-unités de Gardanne et Brignoles.
En février 2015, le préfet de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur a fini par demander à la société Eon de limiter son impact sur les bois régionaux. Elle n’en ponctionnera « que » 83 000 tonnes par an les trois premières années. Le plan d’approvisionnement initial misait sur 160 000, parmi 970 000 tonnes de plaquettes, avalées chaque année pour produire de l’électricité. L’essentiel sera donc importé.
Ces deux usines doivent sécuriser, en produisant à proximité, la distribution d’électricité aux régions toulonnaise et niçoise. Celles-ci sont soumises en permanence au risque d’écroulement du réseau électrique. Mais les deux projets font naître aussi craintes et espoirs parmi les 220 000 propriétaires forestiers provençaux.
En février 2015, le préfet de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur a fini par demander à la société Eon de limiter son impact sur les bois régionaux. Elle n’en ponctionnera « que » 83 000 tonnes par an les trois premières années. Le plan d’approvisionnement initial misait sur 160 000, parmi 970 000 tonnes de plaquettes, avalées chaque année pour produire de l’électricité. L’essentiel sera donc importé.
Ces deux usines doivent sécuriser, en produisant à proximité, la distribution d’électricité aux régions toulonnaise et niçoise. Celles-ci sont soumises en permanence au risque d’écroulement du réseau électrique. Mais les deux projets font naître aussi craintes et espoirs parmi les 220 000 propriétaires forestiers provençaux.
Les prix proposés aux propriétaires forestiers restent faibles
« Beaucoup imaginent vendre leur bois au prix fort. Mais les prix proposés par les « gros » restent faibles » tempère Sébastien Drochon. Pour le responsable bois-énergie-industrie de la coopérative Provence Forêt (2 700 propriétaires), « l’accès à la ressource fait monter le prix, et le propriétaire n’en touche que la part congrue. »
Pourtant, le plus gros acheteur provençal de bois lui, ne produit pas d’électricité. Fibre Excellence, un fabricant de pâte à papier, mobilise 350 000 t/an de bois. Jusqu’à l’émergence de l’énergie bois en zone méditerranéenne française, cette dernière société, sans aucune concurrence sérieuse, dictait le prix payé aux propriétaires.
Pour ces derniers, la forêt n’avait alors presque aucune valeur économique. En deux ans seulement la voici devenue l’objet d’une féroce concurrence entre opérateurs de toutes obédiences.
Lire aussi Inova renforcera dès 2016 la sécurité électrique d’Est-Provence
et Retour à l’équilibre du marché des bois provençaux
Pourtant, le plus gros acheteur provençal de bois lui, ne produit pas d’électricité. Fibre Excellence, un fabricant de pâte à papier, mobilise 350 000 t/an de bois. Jusqu’à l’émergence de l’énergie bois en zone méditerranéenne française, cette dernière société, sans aucune concurrence sérieuse, dictait le prix payé aux propriétaires.
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Si Inova ponctionne les bois provençaux, Eon élargit son aire d'approvisionnement jusqu'en Ariège (photo MN)