
EGYPTE. En janvier 2010, lors du Forum économique mondial de Davos, le ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie, Rachid Mohamed Rachid, déclarait que l’année serait « difficile » pour l’économie de son pays.
Il pointait la baisse des revenus issus du tourisme (-2,1% de 2008 à 2009), du canal de Suez (-4% environ pour l’exercice 2009) ou des investissements directs étrangers (-16% entre 2008 et 2009), trois secteurs grands pourvoyeurs de devises.
La convalescence prolongée des pays européens, premiers clients de l’Egypte, inquiétait également les autorités.
Les touristes sont de retour
Mais de nombreux indicateurs sont depuis repartis à la hausse. Les revenus du canal de Suez devraient ainsi atteindre 3,6 mds € au terme de l’année financière 2010, contre 3,3 mds pour l’exercice 2009, d’après la banque d’investissement égyptienne Beltone Financial.
Zoheir Garranah, le ministre du Tourisme égyptien, prévoit de son côté que les recettes du secteur augmenteront de 17% en 2010, grâce à la reprise de l’économie mondiale : « Si nous nous basons sur les réservations actuelles, déclarait-il en octobre 2010, les revenus du tourisme pourraient atteindre jusqu’à 9,5 mds € cette année. »
Les investissements directs étrangers sont également à la hausse, et devraient dépasser les 5,8 mds€ sur l’année financière 2010 - contre 4,9 mds en 2009, d’après les déclarations de l’ancien ministre de l’Investissement Mahmoud Mohieldine en septembre 2010.
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Plans de relance
Globalement, le produit intérieur brut égyptien a augmenté de 5,1% entre juin 2009 et juin 2010, contre 4,7% pour les douze mois précédents. Et le gouvernement prévoit que le taux de croissance atteigne 6% en 2011. La banque d’investissement Beltone est un peu moins optimiste : elle estime qu’il devrait s’établir à 5,4%.
Certains atouts ont permis à l’Egypte d’être relativement épargnée par la crise mondiale. A commencer par une forte demande intérieure. « Au plus fort de la crise, nous importions de l’acier et du ciment pour la première fois en dix ans », rappelle Hany Dimian, ministre délégué aux Finances. Le secteur de la construction est ainsi boosté par la consommation des 80 millions d’Egyptiens.
Les nombreux plans de relance du gouvernement ont d’autre part permis de maintenir un certain dynamisme économique. Pour l’exercice 2009-2010, l’Etat égyptien a injecté près de 46 mds€ dans l’économie.
Un contexte politique peu favorable
« L’Egypte est relativement peu impliquée sur les marchés financiers occidentaux. Elle n'a donc pas souffert directement de la crise financière », souligne également Simon Kitchen, analyste de la banque d’investissement EFG Hermes, au Caire.
Malgré tout, il semble peu probable que l’Egypte renoue avec la croissance de 7% qu’elle affichait avant 2008. Le taux de chômage reste supérieur à 9%, et la forte inflation - 12% en moyenne pour l’exercice 2009-2010 – ralentit le développement.
Les lacunes en termes d’infrastructures constituent aussi un sérieux handicap. D’importantes dépenses apparaissent nécessaires pour rénover les routes et les ports, ou pour améliorer l’éducation. Mais, un an avant l’élection présidentielle de 2011, beaucoup d’investisseurs étrangers hésitent à s’engager sur le marché égyptien.
English version
Article réalisé en partenariat avec la BEI
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