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MÉDITERRANÉE. Dans la continuité des travaux du G20 et du Forum mondial de l’eau engagés à la suite de la crise alimentaire de 2008, les spécialistes de la gestion de l’eau et de la sécurité alimentaire en Méditerranée, qui vivaient jusqu’alors dans des univers séparés, partagent enfin leurs réflexions.
La rencontre, organisée dans le cadre du séminaire Sésame de Montpellier (1) sous les auspices de la France et du Maroc, a ainsi permis de révéler le lien entre les questions de l’eau et de sécurité alimentaire en Méditerranée.
Sur la rive sud, où se concentre 60 % de la population mondiale pauvre en eau, la raréfaction de la ressource hydraulique, sous l’effet de la salinisation et de la hausse de la démographie (590 millions d'habitants en Méditerranée en 2050, contre 471 millions aujourd'hui), renforce, en effet, la dépendance alimentaire et creuse les déficits agricoles.
Un enchaînement qui va en s'aggravant. « L’augmentation des besoins en eau se fera au détriment de l’irrigation », anticipe Abdelkader Hamdane, chercheur à l’Institut national agronomique de Tunis. Conséquence, bien qu’elles diminuent déjà de par la pression urbaine (20 000 ha perdus par an en Égypte), les terres cultivables, moins entretenues, auront tendance à disparaître, soumises aux processus d’érosion et de désertification.
Et, causé par des pollutions de toutes sortes dont celles liées à l’agriculture, le problème de la qualité de l’eau, « qui va devenir, selon François Molle, chercheur à l’IRD, l’Institut de recherche pour le développement, une question aussi importante que celle de la quantité », menace, lui aussi, de renforcer les problématiques alimentaires.
La rencontre, organisée dans le cadre du séminaire Sésame de Montpellier (1) sous les auspices de la France et du Maroc, a ainsi permis de révéler le lien entre les questions de l’eau et de sécurité alimentaire en Méditerranée.
Sur la rive sud, où se concentre 60 % de la population mondiale pauvre en eau, la raréfaction de la ressource hydraulique, sous l’effet de la salinisation et de la hausse de la démographie (590 millions d'habitants en Méditerranée en 2050, contre 471 millions aujourd'hui), renforce, en effet, la dépendance alimentaire et creuse les déficits agricoles.
Un enchaînement qui va en s'aggravant. « L’augmentation des besoins en eau se fera au détriment de l’irrigation », anticipe Abdelkader Hamdane, chercheur à l’Institut national agronomique de Tunis. Conséquence, bien qu’elles diminuent déjà de par la pression urbaine (20 000 ha perdus par an en Égypte), les terres cultivables, moins entretenues, auront tendance à disparaître, soumises aux processus d’érosion et de désertification.
Et, causé par des pollutions de toutes sortes dont celles liées à l’agriculture, le problème de la qualité de l’eau, « qui va devenir, selon François Molle, chercheur à l’IRD, l’Institut de recherche pour le développement, une question aussi importante que celle de la quantité », menace, lui aussi, de renforcer les problématiques alimentaires.
Prise de conscience collective
A Montpellier, les participants du séminaire SESAME ont alerté des risques de pénurie d'eau et de crise alimentaire en Méditerranée (photo M. Bouchard)
Président du groupe « Eau et sécurité alimentaire » du Partenariat français pour l’eau, Guillaume Benoît en appelle à « une nouvelle excellence euro-méditerranéenne visant à sécuriser les écosystèmes et l’accès à l’alimentation », via une prise de conscience collective à l’échelle des responsables politiques de toute la Méditerranée.
« Aujourd’hui, souligne-t-il, les destins des populations méditerranéennes sont liés. Qu’il s’agisse d’environnement, de stabilité politique ou de migrations, ce qui se passe chez l’un a des effets chez l’autre. Les problèmes de la rive sud doivent donc bénéficier d’une réflexion et d’une réaction qui associent tous les États méditerranéens. »
Pour ce faire, les organisateurs de la rencontre de Montpellier entendent rédiger, d’ici l’été 2013, un rapport visant à interpeller les pouvoirs publics mais aussi à leur proposer des axes de travail, en particulier en ce qui concerne la gouvernance locale.
« Trop souvent, en matière de gestion de l’eau ou de sécurité alimentaire, nous avons une vision verticale alors qu’il faut développer des approches plus horizontales », observe Guillaume Benoît, qui pointe l’exemple prometteur des jessours tunisiens, digues en terre munies de déversoirs en pierres sèches permettant l’exploitation des eaux de ruissellement. Sésame, ou comment passer par le global pour retrouver le local.
(1) Sésame = Séminaire « Eau et sécurité alimentaire en Méditerranée : enjeux et perspectives »
« Aujourd’hui, souligne-t-il, les destins des populations méditerranéennes sont liés. Qu’il s’agisse d’environnement, de stabilité politique ou de migrations, ce qui se passe chez l’un a des effets chez l’autre. Les problèmes de la rive sud doivent donc bénéficier d’une réflexion et d’une réaction qui associent tous les États méditerranéens. »
Pour ce faire, les organisateurs de la rencontre de Montpellier entendent rédiger, d’ici l’été 2013, un rapport visant à interpeller les pouvoirs publics mais aussi à leur proposer des axes de travail, en particulier en ce qui concerne la gouvernance locale.
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