
Le bassin du Haouz, proximité de l'Atlas et de ses eaux, mais conflits d'usages entre ville et campagne (XDR)
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MAROC / FRANCE. « Une région manquant d’eau, mais proche d’un massif montagneux dont les neiges fondantes alimentent l’agriculture de plaine, cela ne vous rappelle-t-il pas la Provence ? » affirmait Mohamed El Faïz lors d’une journée du récent Forum Mondial de l’Eau Aigo*.
Cet universitaire, auteur de "Marrakech, patrimoine en péril" (Actes Sud 2002), dresse le parallèle avec la région du Haouz, entre l’Atlas marocain et la ville de Marrakech. Le développement de celle-ci est grand consommateur d’eau. « Cela contribue à détruire le milieu rural en provoquant une surexploitation des ressources de la nappe souterraine, dont on peut redouter l’extinction dans 25 ans » précise Mohammed El Faïz.
Pour lui la question est sociale : « aurons-nous alors un Maroc sans paysans ? » Les gigantesques travaux menés à partir de la fin des années 60 pour doter le Maroc de barrages hydrauliques et d’un réseau de transfert d’eaux devaient favoriser l’agriculture. Mais au final, le tourisme prend le pas sur l'agriculture dans la région du Haouz.
Responsable d’une association d’irrigants d’un affluent de la Tensift, le cours d’eau principal de cette région, Abdelaziz Chaoulid, brosse la situation : « la sécheresse s’accentue et nous devons réduire nos tours d’irrigation. Les agriculteurs pompent alors dans la nappe souterraine, et stockent l’eau dans des bassins dotés d’une géomembrane. Résultat, le niveau de la nappe baisse ».
Cet universitaire, auteur de "Marrakech, patrimoine en péril" (Actes Sud 2002), dresse le parallèle avec la région du Haouz, entre l’Atlas marocain et la ville de Marrakech. Le développement de celle-ci est grand consommateur d’eau. « Cela contribue à détruire le milieu rural en provoquant une surexploitation des ressources de la nappe souterraine, dont on peut redouter l’extinction dans 25 ans » précise Mohammed El Faïz.
Pour lui la question est sociale : « aurons-nous alors un Maroc sans paysans ? » Les gigantesques travaux menés à partir de la fin des années 60 pour doter le Maroc de barrages hydrauliques et d’un réseau de transfert d’eaux devaient favoriser l’agriculture. Mais au final, le tourisme prend le pas sur l'agriculture dans la région du Haouz.
Responsable d’une association d’irrigants d’un affluent de la Tensift, le cours d’eau principal de cette région, Abdelaziz Chaoulid, brosse la situation : « la sécheresse s’accentue et nous devons réduire nos tours d’irrigation. Les agriculteurs pompent alors dans la nappe souterraine, et stockent l’eau dans des bassins dotés d’une géomembrane. Résultat, le niveau de la nappe baisse ».

A. Chaoulid : "Il est temps de veiller à ne pas épuiser la nappe souterraine" (photo MN)
Pompage « structurel » de la nappe souterraine
Le gouvernement marocain subventionnant l’équipement hydraulique, accentuerait involontairement le problème. « Nous essayons d’obtenir une réglementation de l‘Agence de l’Eau, pour que soient contrôlées les ponctions de la nappe », explique Abdelaziz Chaoulid.
L’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift le note d’ailleurs sur son site internet : « le pompage, jadis d’appoint, est devenu structurel à la suite du développement des superficies irriguées de plus de 100% durant les 20 dernières années. Il existe actuellement quelques 11 500 stations de pompage dans les Haouz ; ce qui représente une densité de 2,2 par km² ».
Mais pour Mohamed El Faïz, le développement de l’agriculture n’est pas seul en cause. « La programmation de treize golfs à Marrakech et un usage touristique de l’eau créent une pression sur les usages agricoles » explique-t-il. Ce nouvel usage aurait sa part de responsabilité dans la baisse de la nappe phréatique « d’un mètre par an » précise l’universitaire.
« Le Roi a demandé de la modération dans le programme de golfs », précise de son côté Abdelaziz Chaoulid. L’État étudie la possibilité de les arroser avec des eaux urbaines réutilisées. Mais que deviendrait la population rurale de la Tensift, plus de 100 000 personnes, si demain l’agriculture n’y était plus viable, en raison notamment du développement touristique de Marrakech ?
La récente mise en eau du barrage de Ouirgane, d’une capacité de 25 millions de m3 d’eau ne constituera qu’un pis-aller si la sécheresse persiste. Pour Mohamed El Faïz, « le véritable problème c’est d’intégrer à la prise de décisions la concertation avec les usagers. Nous avons besoin d’outils de concertation ».
* 14 mars 2012 dans les locaux de la Société du Canal de Provence, Le Tholonet, près d'Aix-en-Provence
Voir aussi :http://www.eau-tensift.net/menu/nos-ressources-en-eau/eaux-souterraines/nappe-du-haouz-m.html
L’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift le note d’ailleurs sur son site internet : « le pompage, jadis d’appoint, est devenu structurel à la suite du développement des superficies irriguées de plus de 100% durant les 20 dernières années. Il existe actuellement quelques 11 500 stations de pompage dans les Haouz ; ce qui représente une densité de 2,2 par km² ».
Mais pour Mohamed El Faïz, le développement de l’agriculture n’est pas seul en cause. « La programmation de treize golfs à Marrakech et un usage touristique de l’eau créent une pression sur les usages agricoles » explique-t-il. Ce nouvel usage aurait sa part de responsabilité dans la baisse de la nappe phréatique « d’un mètre par an » précise l’universitaire.
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La récente mise en eau du barrage de Ouirgane, d’une capacité de 25 millions de m3 d’eau ne constituera qu’un pis-aller si la sécheresse persiste. Pour Mohamed El Faïz, « le véritable problème c’est d’intégrer à la prise de décisions la concertation avec les usagers. Nous avons besoin d’outils de concertation ».
* 14 mars 2012 dans les locaux de la Société du Canal de Provence, Le Tholonet, près d'Aix-en-Provence
Voir aussi :http://www.eau-tensift.net/menu/nos-ressources-en-eau/eaux-souterraines/nappe-du-haouz-m.html