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L'Union européenne tance la Turquie pour ses forages au large de Chypre


Rédigé par , le Mardi 16 Juillet 2019 - Lu 2421 fois


La découverte de gisements gaziers autour de Chypre attise les tensions entre les deux parties de l'île (carte : International crisis group)
La découverte de gisements gaziers autour de Chypre attise les tensions entre les deux parties de l'île (carte : International crisis group)
TURQUIE / UNION EUROPÉENNE. Le Conseil européen a adopté, lundi 15 juillet 2019, ses conclusions livrées le 20 juin 2019 et concernant la prospection pétrolière de la Turquie en Méditerranée. L'instance affirme "déplorer que malgré les demandes répétées que lui a adressées l'Union européenne de mettre un terme à ses activités illégales en Méditerranée orientale, la Turquie ait poursuivit ses activités de forage à l'ouest de Chypre et qu'elle ait lancé une deuxième opération de forage au nord-est de Chypre, à l'intérieur des eaux chypriotes".

La découverte d'importants gisements gaziers influent sur les relations, déjà dégradées, entre la Turquie et Chypre, pays divisé en deux. La partie Nord constitue la République turque de Chypre (RTCN), non reconnue par la communauté internationale et soutenue par la Turquie depuis que son armée l'a envahi en 1974, pour éviter que la Grèce s'en empare. La partie Sud abrite la République de Chypre, membre de l'Union européenne. Les autorités du Sud de l'île méditerranéenne ont signé plusieurs contrats d'exploitation avec Total, Eni, ExxonMobil et entendent mener huit forages (six d'exploration et deux de confirmation) d'ici la fin de l'année 2019. La Turquie, qui estime ne pas être tenue par les accords de délimitation maritime conclus par le gouvernement chypriote, conduit également des travaux de forage à travers des contrats signés en 2009 et 2012 avec Turkish Petroleum.

La BEI appelée à revoir ses activités de prêt à la Turquie

Le Conseil parle d'"incidences négatives graves et immédiates sur tout l'éventail des relations UE-Turquie" et "appelle une nouvelle fois la Turquie à s'abstenir d'actions de ce type, à agir dans un esprit de bon voisinage et à respecter la souveraineté et les droits souverains de la République de Chypre, conformément au droit international".

L'Union européenne ne se contente pas de tancer la Turquie. Elle annonce la suspension des négociations relatives à l'accord global sur le transport aérien et n'organisera aucune session du Conseil d'association (chargé de préparer l'entrée de la Turquie dans l'UE) ni d'autres réunions dans le cadre des dialogues de haut niveau entre l'UE et la Turquie. Mieux, sur proposition de la Commission européenne, elle va amputer de 145,8 M€ l'aide de préadhésion en faveur de la Turquie pour 2020, et invite même la Banque européenne d'investissement (BEI) à revoir ses activités de prêt à ce pays, notamment pour ceux adossés à des actifs souverains.

Ankara a vite réagi à ces sanctions indiquant, par un communiqué du ministre turc des Affaires étrangères, que "les mesures adoptées n'auront aucun impact sur la détermination de la Turquie à poursuivre ses activités liées aux hydrocarbures en Méditerranée orientale". Le gouvernement turc demande à ce que les Chypriotes turcs dispose aussi "de droits égaux sur les ressources naturelles de l'île".




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