
Ciblé sur les énergies renouvelables, cet accord vise à développer les activités du tout nouveau Centre de ressources et de services euroméditerranéen (Cerese) de l’Agence de l’Oriental pour en faire un véritable centre de prospective régional - un think tank, diraient les Anglo-Saxons - à même de favoriser l’émergence de coopérations entre les pays de deux rives de la Grande Bleue.
Coopération sur les énergies renouvelables
Ces coopérations étaient justement le fil conducteur ce de premier Forum qui s’est déroulé sur le campus Areva d’Aix-en-Provence. Deux jours durant, représentants de pôle de compétitivité de Provence-Alpes Côte d’Azur (Capenergies ), des industriels (Areva, EDF, la Compagnie du Vent …), des grandes écoles et universités (Ensam d’Aix, Université d’Oujda ), des collectivités territoriales du pays d’Aix et de l’Oriental, ainsi que des instituts de prospective ont confronté leurs expériences afin de cerner les besoins en formation et en R&D induits par l’essor des énergies renouvelables. Un enjeu crucial pour le Maroc « qui importe 96% de l’énergie qu’il consomme », a rappelé Ali Belhaj, président du Conseil régional de l’Oriental.
Frontalière de l’Algérie, la région de l’Oriental, autour d’Oujda, bénéficie d’un plan national (« Initiative Royale » annoncée par le Roi Mohammed VI en mars 2003), visant à stimuler les investissements et à favoriser la création de TPE/PME dans divers champs de l’action publique. Les énergies renouvelables sont un des piliers de cette stratégie, puisque cette région autrefois à l’écart des écrans de radar de l’intervention publique s’impose aujourd’hui comme une vitrine de l’innovation dans ce domaine. Son territoire est ainsi l’épicentre du grand plan de développement des énergies vertes instigué par le Royaume, plan qui prévoit notamment d’installer une capacité de production électrique solaire de 2 GW d’ici 2019, moyennant un investissement record de 19 mds$ (14 mds€).
L’Oriental région pilote

« L’Oriental est membre du réseau des 35 régions engagées dans la mise en place d’un plan climat. A ce titre, elle héberge un projet de technopôle sur les énergies renouvelables et la première station thermo-solaire à cycle combiné gaz/solaire d’Afrique », précise Mohamed Mbarki, directeur général de l’Agence pour la promotion et le développement de la région de l’Oriental. Cette centrale d’une capacité de 472 MW devrait bientôt être complétée par une autre unité équivalente de 500 MW.
« 30% de cette électricité rayonnera vers tout le territoire marocain, mais aussi vers l’Europe grâce au futur réseau de transport électrique qui reliera l’Afrique au Vieux-Continent », ajoute M. Mbarki qui voit dans cette connexion « un symbole » des nouvelles formes que doit prendre la coopération entre le Nord et le Sud. « Je sais qu’investir au Sud donne souvent de l’urticaire à l’opinion européenne. Mais cette collaboration sur les énergies nouvelles que nous appelons de nos voeux se joue dans une logique gagnant-gagnant. Les entreprises qui investissent chez nous se développent également chez elles. C’est de l’extension délocalisée », résume le DG de l’Agence de l’Oriental.
Cette vision optimiste est partagée par le directeur de l’Ipemed. « C’est l’Euroméditerranée qui va nous sauver car c’est en Méditerranée que se trouve le plus grand réservoir de croissance », prophétise Jean-Louis Guigou. « Si elle ne coopère pas avec la rive Sud, l’Europe va vieillir et devenir une grande Suisse (sic)... ». Quant aux pays du Sud, c’est, pour eux, « une question de survie. S’ils ne s’allient pas avec le Nord, ils seront mangés par la Chine ».
Fonds de soutien
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Reste à tracer les voies de cette coopération « gagnant-gagnant ». Et à dénicher les moyens. Une double ambition qui était en toile de fond des échanges de ce premier Forum.
Une première déclinaison concrète devrait bientôt voir le jour avec la mise en place d’un Master sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique à l’Ecole nationale supérieure des arts et métiers d’Aix (Ensam). Créée en partenariat avec EDF et Areva, cette nouvelle formation sera ouverte aux étudiants marocains.
Autre exemple de collaboration : les autorités marocaines entendent s’inspirer de Premio, la démarche de maîtrise des consommations d’énergie initiée à Lambesc, commune de l’agglomération aixoise. « Cette opération pilote pourrait être reproduite avec encore plus d’efficacité sur une ville nouvelle », espère Jacques Bucki, maire de Lambesc, vice-président délégué aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables de la communauté du pays d’Aix.
Rayon financements, les acteurs des deux rives pourront puiser dans les crédits du fonds de soutien à la coopération décentralisée que mettront en orbite début mars les Etats Français et Marocains et la région Paca.