SAHARA OCCIDENTAL. Dans son rapport annuel sur la situation au Sahara occidental du 1er septembre 2020 au 31 août 2021, Antonio Guterres regrette une "situation fortement dégradée" depuis un an. Le Secrétaire général de l'Onu l'attribue à "la reprise des hostilités entre le Maroc et Front Polisario", mouvement qui milite pour l'indépendance de cette région définie, en 1963 par l'Onu, comme "territoire non autonome", mais considéré comme une province marocaine par Rabat.
Dans ce document, remis dimanche 3 octobre 2021 au Conseil de sécurité, Antonio Guterres indique qu'"il subsiste un risque évident d'escalade tant que les hostilités persistent". Si le conflit existe depuis l'abandon en 1976 par les Espagnols de leur colonie, les évènements s'enchaînent ces derniers temps : multiplication des incidents entre le Front Polisario et l'armée marocaine depuis mi-novembre 2020, déclaration inquiétante du Front Polisario annonçant qu'il ne se sentait plus engagé par le cessez-le-feu en vigueur depuis 1991, reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en décembre 2020, et enfin, tout récemment, rupture des relations entre l'Algérie (soutien du Front Polisario) et le Maroc principalement à cause des positions de Rabat sur ce territoire.
Se déclarant "profondément préoccupé", le chef des Nations unies considère tout ceci comme un "revers majeur vers l'obtention d'une solution politique. (...) la reprise d'un processus politique n'en est que plus urgent". Autre facteur évoqué, la crise de la pandémie de Covid 19.
Dans ce document, remis dimanche 3 octobre 2021 au Conseil de sécurité, Antonio Guterres indique qu'"il subsiste un risque évident d'escalade tant que les hostilités persistent". Si le conflit existe depuis l'abandon en 1976 par les Espagnols de leur colonie, les évènements s'enchaînent ces derniers temps : multiplication des incidents entre le Front Polisario et l'armée marocaine depuis mi-novembre 2020, déclaration inquiétante du Front Polisario annonçant qu'il ne se sentait plus engagé par le cessez-le-feu en vigueur depuis 1991, reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en décembre 2020, et enfin, tout récemment, rupture des relations entre l'Algérie (soutien du Front Polisario) et le Maroc principalement à cause des positions de Rabat sur ce territoire.
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Victoire du Front Polisario sur les accords Maroc-UE
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Mercredi 29 septembre 2021, dernier rebondissement, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) annulait, en première instance, deux accords de partenariats commerciaux entre le Maroc et l'Union européenne signés en 2019 au motif qu'ils incluaient le Sahara occidental. Le Front Polisario avait saisi cette juridiction pour protester contre la non-consultation du peuple sahraoui sur le sujet malgré, notamment, une disposition prévoyant des tarifs préférentiels pour l'entrée de produits agricoles et de pêche en provenance du leur territoire. Mais aussi, une autre incluant les eaux adjacentes au Sahara occidental dans un texte permettant à 128 navires européens d'accéder pendant quatre ans aux zones de pêche des eaux atlantiques marocaines.
Déjà en février 2018, la même CJUE avait tranché en stipulant dans un arrêt : "l'accord de pêche conclu entre l'UE et le Maroc est valide dès lors qu'il n'est pas applicable au Sahara occidental et aux eaux adjacentes à celui-ci". La Cour soulignait que "l’inclusion du territoire du Sahara occidental dans le champ d’application de l’accord de pêche enfreindrait plusieurs règles de droit international général applicables dans les relations entre l’Union et le Royaume du Maroc, notamment le principe d’autodétermination". Le Maroc contrôle 80% de ce territoire de 266 000 km² et 603 000 habitants et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), via son bras politique et armé le Front Polisario, les 20% restants.
Déjà en février 2018, la même CJUE avait tranché en stipulant dans un arrêt : "l'accord de pêche conclu entre l'UE et le Maroc est valide dès lors qu'il n'est pas applicable au Sahara occidental et aux eaux adjacentes à celui-ci". La Cour soulignait que "l’inclusion du territoire du Sahara occidental dans le champ d’application de l’accord de pêche enfreindrait plusieurs règles de droit international général applicables dans les relations entre l’Union et le Royaume du Maroc, notamment le principe d’autodétermination". Le Maroc contrôle 80% de ce territoire de 266 000 km² et 603 000 habitants et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), via son bras politique et armé le Front Polisario, les 20% restants.
Toujours pas d'envoyé spécial de l'ONU
Toutes ces brouilles ont "considérablement modifié l'environnement opérationnel de la Minurso, limitant la capacité de mission à exécuter son mandat", s'inquiète Antonio Guterres dans son rapport. La force de l'Onu, instaurée en avril 1991 pour préparer un référendum d'autodétermination, se trouve actuellement sans patron, depuis la démission en mai 2019 de Horst Köhler. Les personnalités proposées par l'Onu pour ce poste ont toutes été rejetées soit par le Maroc, soit par le Front Polisario.
Le Secrétaire général appelle les différentes parties à s'accorder sur la nomination d'un émissaire onusien, également patron de la Minurso, pour relancer le dialogue. "Il est essentiel d'avoir un envoyé spécial pour relancer le dialogue politique sur le Sahara occidental", insiste Antonio Guterres.
La question du Sahara occidental sera à l'ordre du jour du Conseil de sécurité de l'Onu en octobre 2021, d'autant plus que l'instance devra se prononcer, par une résolution, sur la prorogation du mandat de la Minurso, qui s'achève le 31 octobre 2021. Le Secrétaire général préconise une nouvelle durée d'un an. D'un budget de 60,9 M$ (52,4 M€), la Minurso emploie 469 personnes dont 230 civils.
Lire aussi notre enquête spéciale sur le Sahara occidental en trois parties
Le Secrétaire général appelle les différentes parties à s'accorder sur la nomination d'un émissaire onusien, également patron de la Minurso, pour relancer le dialogue. "Il est essentiel d'avoir un envoyé spécial pour relancer le dialogue politique sur le Sahara occidental", insiste Antonio Guterres.
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