MEDITERRANEE / AFRIQUE. "A ce jour, il n'existe aucun lien, aucun réseau, aucune institution où les partenaires africains, méditerranéens et européens, se rencontrent pour, ensemble, préparer l'avenir." Ce constat, voilà dix ans que Jean-Louis Guigou le ressasse avec d'autres.
Alors aujourd'hui, le président de l'Ipemed (Institut de prospective économique du monde méditerranéen) voudrait bien que face au bloc des Amériques et au bloc des pays asiatiques se dresse un autre ensemble qu'il a baptisé la verticale Afrique-Méditerranée-Europe. Cette AME - à qui il a donné comme écrin une fondation dès 2015- vient même d'être théorisée dans un ouvrage, paru en novembre 2017 et cosigné avec Pierre Beckouche, sous le nom de "la Verticale de l'avenir" (paru aux éditions Nevicata dans la collection L'âme des peuples).
Jean-Louis Guigou se définit avec ses acolytes qui le suivent sur son message comme "des producteurs d'idées qui vont devenir des projets politiques. Nous allons assister à cette mutation", souligne-t-il.
Aussi l'Ipemed organise en 2018 une série de dix petits-déjeuners pour avancer sur ce thème. Vendredi 2 février 2018 au hub de Bpifrance à Paris, le premier d'entre eux a permis à plusieurs intervenants de donner leur avis sur la question.
Alors aujourd'hui, le président de l'Ipemed (Institut de prospective économique du monde méditerranéen) voudrait bien que face au bloc des Amériques et au bloc des pays asiatiques se dresse un autre ensemble qu'il a baptisé la verticale Afrique-Méditerranée-Europe. Cette AME - à qui il a donné comme écrin une fondation dès 2015- vient même d'être théorisée dans un ouvrage, paru en novembre 2017 et cosigné avec Pierre Beckouche, sous le nom de "la Verticale de l'avenir" (paru aux éditions Nevicata dans la collection L'âme des peuples).
Jean-Louis Guigou se définit avec ses acolytes qui le suivent sur son message comme "des producteurs d'idées qui vont devenir des projets politiques. Nous allons assister à cette mutation", souligne-t-il.
Aussi l'Ipemed organise en 2018 une série de dix petits-déjeuners pour avancer sur ce thème. Vendredi 2 février 2018 au hub de Bpifrance à Paris, le premier d'entre eux a permis à plusieurs intervenants de donner leur avis sur la question.
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Radhi Meddeb est présent en Afrique sub-saharienne depuis 1986 (photo : F.Dubessy)
"On clochardise les pays du Sud"
"La globalisation a montré ses limites socio-économiques, avec le renforcement des inégalités, et politiques", souligne Radhi Meddeb, président de l'entreprise tunisienne Comète Engineering et ancien président de l'Ipemed. "Notre réflexion va permettre une plus grande intégration dans cette région. Il faut qu'il se crée une solidarité entre le Sud et le Nord. Si les paroles restent nécessaires pour structurer les idées, il faut aussi des actions."
Selon lui -dont l'entreprise est présente dans sept pays africain et réalise 90% de son chiffre d'affaires en dehors de la Tunisie -, "ce sont les opérateurs économiques qui vont construire, ou ne pas construire cette région." Et d'appeler "les entreprises du Nord à ne plus voir l'Afrique comme une rente coloniale.
D'ailleurs il se plait à citer le fait que "dans les grands pays européens, il existe une pénurie dans certains métiers, certaines qualifications. En Tunisie, nous assistons à une hémorragie de médecins, d'ingénieurs et d'informaticiens car ils sont happés par les pays européens. Depuis un an, ce phénomène s'accélère." Il cite l'exemple de la France qui ouvre des concours d'équivalence de diplômes médicaux obtenus dans des pays étrangers. "Cette année, sur les trente médecins qui l'ont réussi, vingt-six étaient Tunisiens. C'est inquiétant pour les pays du Sud, pas pour les pays du Nord. Mais finalement, qui est en train d'aider, de subventionner l'autre ?", commente Radhi Meddeb. "Une société d'informatique tunisienne se plaint de ce que l'on vienne débaucher ses informaticiens en leur offrant six fois leur salaire actuel", poursuit-t-il. "On clochardise les pays du Sud et l'on crée des bombes à retardement à une heure de Marseille et de Rome", lance le patron tunisien.
Selon lui -dont l'entreprise est présente dans sept pays africain et réalise 90% de son chiffre d'affaires en dehors de la Tunisie -, "ce sont les opérateurs économiques qui vont construire, ou ne pas construire cette région." Et d'appeler "les entreprises du Nord à ne plus voir l'Afrique comme une rente coloniale.
D'ailleurs il se plait à citer le fait que "dans les grands pays européens, il existe une pénurie dans certains métiers, certaines qualifications. En Tunisie, nous assistons à une hémorragie de médecins, d'ingénieurs et d'informaticiens car ils sont happés par les pays européens. Depuis un an, ce phénomène s'accélère." Il cite l'exemple de la France qui ouvre des concours d'équivalence de diplômes médicaux obtenus dans des pays étrangers. "Cette année, sur les trente médecins qui l'ont réussi, vingt-six étaient Tunisiens. C'est inquiétant pour les pays du Sud, pas pour les pays du Nord. Mais finalement, qui est en train d'aider, de subventionner l'autre ?", commente Radhi Meddeb. "Une société d'informatique tunisienne se plaint de ce que l'on vienne débaucher ses informaticiens en leur offrant six fois leur salaire actuel", poursuit-t-il. "On clochardise les pays du Sud et l'on crée des bombes à retardement à une heure de Marseille et de Rome", lance le patron tunisien.
"Les Européens risquent de louper le train"

Pour Janine Kacou Diagou, la verticale a déjà débuté pour les entreprises. (photo : F.Dubessy)
Pour Janine Kacou Diagou, directrice générale du groupe ivoirien NSIA dont l'assurance est le métier de base, "il faut créer la valeur en Afrique comme nous l'avons vu avec le Maroc qui se tourne vers l'Afrique noire. Si les Européens ne prennent pas conscience de ce qui est en train de se passer, ils risquent de louper un train... La verticale a déjà commencé au niveau des entreprises, les politiques ont du retard."
Présente dans douze pays africains, elle affiche sa stratégie : "Quand nous entrons dans un pays, nous prenons un partenaire local. Notre groupe prend 70% et notre partenaire 30%." Alors que le réassureur Swiss Re vient d'entrer dans son capital, Janine Kacou Diagou fustige le manque de financement sur son continent. "L'action de la Banque africaine de développement est limitée. Le vrai développement ce n'est pas que de créer des routes. Le privé n'a jamais intéressé la BAD. Il serait pourtant important qu'elle le fasse. Car les privés vont chercher des ressources financières en dehors de l'Afrique alors qu'elles existent en Afrique !"
Présente dans douze pays africains, elle affiche sa stratégie : "Quand nous entrons dans un pays, nous prenons un partenaire local. Notre groupe prend 70% et notre partenaire 30%." Alors que le réassureur Swiss Re vient d'entrer dans son capital, Janine Kacou Diagou fustige le manque de financement sur son continent. "L'action de la Banque africaine de développement est limitée. Le vrai développement ce n'est pas que de créer des routes. Le privé n'a jamais intéressé la BAD. Il serait pourtant important qu'elle le fasse. Car les privés vont chercher des ressources financières en dehors de l'Afrique alors qu'elles existent en Afrique !"