
La lutte contre l'immigration, comme ici dans l'île de Lampedusa, un sujet à revoir d'ici à 2030 (photo BC)
EUROPE / MEDITERRANEE. Fidèle à sa mission de rapprocher l’Europe et la Méditerranée, l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed) peaufine sa stratégie "Méditerranée 2030 ".
Le 25 mars 2010 ont été rendues publiques les premières conclusions des spécialistes qui se penchent depuis un an sur les conséquences et les enjeux d’un ensemble régional plus intégré autour de cinq grands thèmes principaux : énergie, environnement, capital humain, population et mobilité, sécurité alimentaire et agriculture. L’objectif de ces travaux est d’aboutir à un document qui sera présenté au deuxième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union pour la Méditerranée (UPM) en juin 2010 à Barcelone.
Le principal constat, dans chacun de ces domaines, est que le statu quo des relations euro-méditerranéennes n’apportera pas grand chose, au Nord comme au Sud.
"D’ici 20 ans, la population active va s’accroître au Sud et diminuer au Nord avec à la clé des dizaines de millions d’emplois non pourvus si l’on continue à se regarder en chiens de faïence" , remarque Frédéric Blanc, secrétaire général du Femise et chargé de piloter le groupe de travail sur l’emploi et le capital humain. Pour lui, l’avenir passera obligatoirement par une plus grande liberté de circulation.
Le 25 mars 2010 ont été rendues publiques les premières conclusions des spécialistes qui se penchent depuis un an sur les conséquences et les enjeux d’un ensemble régional plus intégré autour de cinq grands thèmes principaux : énergie, environnement, capital humain, population et mobilité, sécurité alimentaire et agriculture. L’objectif de ces travaux est d’aboutir à un document qui sera présenté au deuxième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union pour la Méditerranée (UPM) en juin 2010 à Barcelone.
Le principal constat, dans chacun de ces domaines, est que le statu quo des relations euro-méditerranéennes n’apportera pas grand chose, au Nord comme au Sud.
"D’ici 20 ans, la population active va s’accroître au Sud et diminuer au Nord avec à la clé des dizaines de millions d’emplois non pourvus si l’on continue à se regarder en chiens de faïence" , remarque Frédéric Blanc, secrétaire général du Femise et chargé de piloter le groupe de travail sur l’emploi et le capital humain. Pour lui, l’avenir passera obligatoirement par une plus grande liberté de circulation.
Une agriculture harmonisée

En Espagne ou au Maroc, l'agriculture manquera rapidement d'eau (photo Inra)
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Sur le plan agricole, les experts estiment que la libéralisation symétrique des échanges entre le Nord et le Sud ne résoudra rien notamment en raison des différences financières et naturelles. Sans oublier la raréfaction accrue de l’eau dans les années à venir, dans les pays du Sud mais aussi en Espagne.
D’où l’idée de concevoir un dispositif proche de l’actuelle Politique agricole commune (PAC) de l’Europe, qui prenne également en compte les problématiques de développement rural, au lieu de tendre vers une stricte libéralisation.
Pour les membres du réseau du Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM), chargé de plancher sur ce secteur, il faut aussi imaginer la création de labels méditerranéens pour certaines filières. Mais en mettant en place des normes communes spécifiques, notamment sanitaires, jugées plus négociables et réalistes qu’une convergence totale des normes européennes, trop coûteuse.
D’où l’idée de concevoir un dispositif proche de l’actuelle Politique agricole commune (PAC) de l’Europe, qui prenne également en compte les problématiques de développement rural, au lieu de tendre vers une stricte libéralisation.
Pour les membres du réseau du Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM), chargé de plancher sur ce secteur, il faut aussi imaginer la création de labels méditerranéens pour certaines filières. Mais en mettant en place des normes communes spécifiques, notamment sanitaires, jugées plus négociables et réalistes qu’une convergence totale des normes européennes, trop coûteuse.
Des complémentarités fortes
Autre thème, étudié par l’Observatoire méditerranéen de l’énergie (OME), celui de l’énergie et des changements climatiques, alors que la demande dans le Sud va considérablement augmenter. Certes, d’ici 2030, les énergies fossiles (pétrole et surtout gaz) y resteront prédominantes. Mais la transition vers les énergies renouvelables doit être accentuée par des transferts de technologie et un partage des revenus.
"Désormais, les complémentarités au sein de la zone méditerranéenne et les opportunités à y développer émergent davantage", estime Cécile Jolly, du Centre d’analyse stratégique (CAS) et responsable de "Méditerranée 2030" pour Ipemed.
Selon elle, l’idée méditerranéenne commence tout juste à prendre forme, "mais elle a déjà permis aux Balkans de prendre conscience et de structurer une vision méditerranéenne qu’ils n’avaient pas jusqu’à présent. C’est un premier pas".
"Désormais, les complémentarités au sein de la zone méditerranéenne et les opportunités à y développer émergent davantage", estime Cécile Jolly, du Centre d’analyse stratégique (CAS) et responsable de "Méditerranée 2030" pour Ipemed.
Selon elle, l’idée méditerranéenne commence tout juste à prendre forme, "mais elle a déjà permis aux Balkans de prendre conscience et de structurer une vision méditerranéenne qu’ils n’avaient pas jusqu’à présent. C’est un premier pas".