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L'Eurogroupe sauve la zone euro mais à quel prix pour les Grecs ?


Rédigé par , le Mardi 21 Février 2012 - Lu 1943 fois

Avec la décision la veille des ministres des finances européens réunis dans l'Eurogroupe d'accorder le prêt de 130 mrds € qui sauve, du moins à court terme la Grèce de la faillite, les Grecs se demandent ce mardi 21 février 2012 quel va être le prix à payer ?


Les manifestations vont se poursuivre en Grèce (photo DR)
Les manifestations vont se poursuivre en Grèce (photo DR)
GRECE. Pendant toute la journée de lundi 20 février 2012, les informations arrivaient en continu sur les radio et télévisions grecques allumées en permanence dans tous les cafés et restaurants du pays. Seul sujet qui dominait les discussions : L'Eurogroupe va-t-il cette fois débloquer le fameux prêt de 130 mrds € censé éviter, à court terme, la faillite du pays. Et si oui, à quel prix ? 

Pour être dans les temps des délais impartis au pays, le Parlement grec doit faire voter, via la procédure d’urgence, soixante-dix-neuf lois, qui vont changer totalement la vie des Grecs. Ces textes prévoient entre autres, le licenciement de 15 000 fonctionnaires d’ici la fin de l‘année 2012, la fermeture des instituts des habitations à loyer modérés, la baisses des retraites complémentaires de 15% supplémentaire, la libéralisation des métiers réputés fermés, la baisse du Smic et même des tickets restaurant de 10% pour les selfs estudiantins.   

Il n’empêche, plus que les déclarations optimistes qui venaient au compte goutte de Bruxelles, c’est l’ouverture à la hausse des places boursières qui ont convaincu les Grecs que ce chapitre du moins serait enfin fermé dans la nuit de lundi à mardi .

Mais ce que disent beaucoup de journalistes et d’internautes sur les réseaux sociaux c’est qu‘au fond même si ce prêt est débloqué cela ne va pas changer grand chose au quotidien.

Partir de la zone euro ?

Le spectre de la faillite sera éloigné certes mais comme 95% de cet argent emprunté à 3%, alors que le pays est à -7% de récession, ira au remboursement des banques, il ne reste pas grand chose pour la reprise ou la création d’emplois.
Bref la descente aux enfers des Grecs va continuer .
Avec en prime ce sentiment d’humiliation qui domine sur fond d'un fort ressentiment anti-allemand.

Cet argent ne sera pas géré par le gouvernement grec en commun avec des experts européens comme le voulait Athènes, mais il est question sous la pression de l’Autriche, l’Allemagne et les Pays-Bas, mais aussi de la France et du Luxembourg qu’il aille directement sur un compte étranger géré par des étrangers avec des bénéficiaires étrangers.

Avec le risque après, souligne l’ensemble de la presse grecque, « qu’avant chaque tranche versée on recommence la torture de la goutte d’eau autrement dit, l’exigence de nouvelles mesures d’austérité contre toute injection financière ».
 
Alors se demandent les gens dans la rue qu’est ce que cela change pour nous ?
La zone euro sera sauvée, les messages aux marchés envoyés mais pour nous rien ne change au final .

Yiannis Pretenderis, éditorialiste sur la  chaine privée de Mega, est pessimiste. «J’ai très peur que l’Allemagne n’ait pour but de nous rendre la vie tellement impossible à l’avenir que de nous même nous nous décidions à partir de la zone euro.». De son côté le ministres grec des finances a souligné que les négociations allaient se poursuivre jusque dans les plus petits détails.

Arrivé à Bruxelles dimanche 19 février 2012 au soir, le premier ministre grec Evangelos Vénizélos s'est dit optimiste sur une solution au problème global. "La Grèce a rempli toutes les conditions requises pour l'approbation du nouveau programme, qui comprend un prêt de 130 mrds € plus l'effacement d'une partie de la dette grecque plus importante que prevue détenue par les créanciers privés, selon les décisions européennes d'octobre 2011 qui ont été confirmées lors des deux précédentes réunions de l'Eurogroupe".

Les syndicats annoncent eux que « mercredi 22 février 2012, sera une journée de mobilisation en Grèce pour protester contre cette avalanche de loi votées dans l’urgence au mépris des règles démocratiques. Lois, précisent-ils, qui font basculer la Gréce dans le Moyen-âge. »

Lire aussi : Le Grec Manolis Glezos entre en guerre contre les banques et demande des comptes à l'Alemagne




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