GRÈCE / UNION EUROPÉENNE. L'Allemagne voulait une capitulation en bonne et due forme de la Grèce, elle devra se contenter de concessions partielles, et encore...
Si le premier ministre Alexis Tsipras a dû effectivement engager la marche arrière sur les privatisations, le contrôle des institutions et la question de la dette, toutes les réformes proposées dans le plan de travail soumis par Athènes à ses créanciers se trouvaient dans les annonces préelectorales du Syriza. Et plus précisément dans le discours à Thessalonique en 2014 qui fait foi de «Constitution» pour le gouvernement actuel.
La lutte contre l’oligarchie, la fraude et l’évasion fiscale chiffrées à plusieurs dizaines de milliards d’euros, les trafics de tabac et de carburants estimés à 2,9 mrds€, la mise au pas de l’économie parallèle qui fait perdre annuellement 40 mrds€ au pays, demeurent autant de chevaux de bataille de Syriza.
Selon le politologue Panos Barbarousis, «seul un gouvernement de gauche comme le Syriza pourra faire payer l’impôt aux plus hauts revenus et à ceux qui ont fait sortir leur argent du pays. Jusqu’à présent, les précédents gouvernements n’avaient pas la volonté politique pour le faire.»
Si le premier ministre Alexis Tsipras a dû effectivement engager la marche arrière sur les privatisations, le contrôle des institutions et la question de la dette, toutes les réformes proposées dans le plan de travail soumis par Athènes à ses créanciers se trouvaient dans les annonces préelectorales du Syriza. Et plus précisément dans le discours à Thessalonique en 2014 qui fait foi de «Constitution» pour le gouvernement actuel.
La lutte contre l’oligarchie, la fraude et l’évasion fiscale chiffrées à plusieurs dizaines de milliards d’euros, les trafics de tabac et de carburants estimés à 2,9 mrds€, la mise au pas de l’économie parallèle qui fait perdre annuellement 40 mrds€ au pays, demeurent autant de chevaux de bataille de Syriza.
Selon le politologue Panos Barbarousis, «seul un gouvernement de gauche comme le Syriza pourra faire payer l’impôt aux plus hauts revenus et à ceux qui ont fait sortir leur argent du pays. Jusqu’à présent, les précédents gouvernements n’avaient pas la volonté politique pour le faire.»
Une feuille de route assez floue
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Les deux autres réussites d’Alexis Tsipras restent d'avoir fait accepter aux créanciers la notion de crise humanitaire. D’une part, ils reconnaissent implicitement les conséquences désastreuses de leur politique d’austérité, d’autre part, ils acceptent l’idée d’y remédier. Le journaliste Romaric Godin appelle cela «un adieu à la politique de la Troïka.» En outre, il n’est plus question d’excédents budgétaires de 3 et 4,5 % pour 2015 et 2016 mais d’excédents budgétaires alignés sur l’économie, la croissance du pays.
Un sacré bol d’air pour le pays !
Enfin, tout ceci n’est qu’une feuille de route d’engagements pris et qui demeure assez floue. Pour le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, cette imprécision «est un succès car, cela nous laisse une assez grande marge de manœuvre.» Ce que confirme le vice-ministre de la réforme de l’administration, le constitutionnaliste Georges Katrougalos, qui souligne, malicieux, «que les textes européens ont toujours un flou créatif.»
Un sacré bol d’air pour le pays !
Enfin, tout ceci n’est qu’une feuille de route d’engagements pris et qui demeure assez floue. Pour le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, cette imprécision «est un succès car, cela nous laisse une assez grande marge de manœuvre.» Ce que confirme le vice-ministre de la réforme de l’administration, le constitutionnaliste Georges Katrougalos, qui souligne, malicieux, «que les textes européens ont toujours un flou créatif.»
Concessions faites par le gouvernement Tsipras
Reste que le bât blesse sur la question des privatisations. Le gouvernement grec voulait les annuler, il va devoir entériner celles déjà passées, dont la très emblématique privatisation du port du Pirée. Tout en annonçant vouloir «réexaminer toutes celles à venir sous le prisme de l’intérêt de l’État et du secteur public.»
Le report de l’augmentation du Smic peut sembler une reculade mais il avait déjà été annoncé le 27 janvier 2015, lors du vote de confiance du Parlement. Alexis Tsipras sachant parfaitement qu’aucune PME grecque ne peut, aujourd'hui, augmenter de 200 € ses salariés.
Reste le contrôle du pays par «les institutions» : BCE, Eurogroupe et FMI. Athènes voulait le défaire, elle devra s’y soumettre.
À ceci près, qu'il ne s'agit plus de feu la Troïka qui vient dire aux Grecs ce qu’ils doivent faire mais de la Grèce qui propose ses propres réformes, les institutions ne venant inspecter que le travail fini.
La nuance demeure capitale ! La Grèce redevient un pays presque souverain. Presque, car les caisses s'avèrent toujours vides au point que se murmure l'idée d’un nouvel accord de prêt qui, pour le coup, serait une catastrophe.
En fait, la Grèce a gagné ce qu’elle voulait : du temps. Quatre mois exactement durant lesquels elle va devoir faire ses preuves. Car, personne ne lui fera de cadeaux, et tout le monde l’attend au tournant.
Ceci étant dit, l’écrasante majorité des Grecs, balancées entre la colère de voir leur vote pas respecté par les créanciers, l’amertume de la faiblesse des changements, mais aussi la fierté d’avoir tenu tête à ces créanciers, soutient toujours le gouvernement à plus de 80%.
Le report de l’augmentation du Smic peut sembler une reculade mais il avait déjà été annoncé le 27 janvier 2015, lors du vote de confiance du Parlement. Alexis Tsipras sachant parfaitement qu’aucune PME grecque ne peut, aujourd'hui, augmenter de 200 € ses salariés.
Reste le contrôle du pays par «les institutions» : BCE, Eurogroupe et FMI. Athènes voulait le défaire, elle devra s’y soumettre.
À ceci près, qu'il ne s'agit plus de feu la Troïka qui vient dire aux Grecs ce qu’ils doivent faire mais de la Grèce qui propose ses propres réformes, les institutions ne venant inspecter que le travail fini.
La nuance demeure capitale ! La Grèce redevient un pays presque souverain. Presque, car les caisses s'avèrent toujours vides au point que se murmure l'idée d’un nouvel accord de prêt qui, pour le coup, serait une catastrophe.
En fait, la Grèce a gagné ce qu’elle voulait : du temps. Quatre mois exactement durant lesquels elle va devoir faire ses preuves. Car, personne ne lui fera de cadeaux, et tout le monde l’attend au tournant.
Ceci étant dit, l’écrasante majorité des Grecs, balancées entre la colère de voir leur vote pas respecté par les créanciers, l’amertume de la faiblesse des changements, mais aussi la fierté d’avoir tenu tête à ces créanciers, soutient toujours le gouvernement à plus de 80%.