
FRANCE. Les rafales de kalachnikov qui résonnent régulièrement dans certains quartiers de Marseille, causant 15 morts depuis début 2012, ont peut-être fini par arriver aux oreilles de l'Etat Français. Plusieurs gouvernements ont déjà annoncé vouloir régler le problème de la délinquance dans la cité phocéenne, sans jamais y parvenir faute de réelle volonté politique et surtout de moyens financiers.
Cette fois-ci le gouvernement français a bien fait les choses avec un conseil interministériel réunissant pas moins de 16 ministres et des mesures, si elles sont réellement appliquées, qui pourraient sortir la seconde ville de France de son ornière.
Marseille est malade de son insécurité et de sa saleté. Mais la réponse ne peut se limiter à du « nettoyage ». Car les causes de cette situation résident dans la pauvreté de la ville et dans le clientélisme de la classe politique.
Avec pour résultat un taux de chômage de plus de 18% et 28% de la population vivant sous le seuil de pauvreté.
Dialoguer...et imposer

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L'un des principaux maux de Marseille réside dans son isolement. Cinq communautés d'agglomération et une communauté urbaine se disputent le pouvoir sur l'agglomération marseillaise et ses 1,8 million d'habitants.
Les entreprises et les centres commerciaux qui génèrent de la richesse via l’impôt sont situés hors communauté urbaine de Marseille Provence Métropole. Jusqu'au port de Marseille dont les principaux bassins et la zone industrielle de l'arrière-port sont à Fos et dans les communes environnantes. La cité phocéenne voit ainsi lui échapper des sommes considérables qui vont irriguer le riche SAN Ouest Provence. Ce phénomène se répète au nord avec la Communauté d'Agglomération du Pays d'Aix.
Cet émiettement des responsabilités empêche l'agglomération marseillaise de bénéficier d'un réseau de transport en commun rationnel, de résoudre à l'échelle du bassin de vie les problèmes de pollution, d'enseignement supérieur. Il dissuade les entreprises de s'implanter à Marseille.
Le gouvernement semble avoir compris la situation. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault affirme vouloir y mettre fin. « L'équipe préfectorale sera renforcée avec la création d'un poste de préfet chargé de la stratégie d'agglomération sous l'autorité du préfet de région » a-t-il annoncé.
Le relevé de conclusions du conseil interministériel pose le problème clairement : « L’inspiration doit être celle de la métropole. Une seule agglomération, mais plusieurs pôles. Compétences envisageables pour cette métropole : transports urbains, environnement, développement économique, enseignement supérieur, rénovation urbaine ». Le gouvernement annonce la création d’un poste de préfet chargé de la stratégie de l’agglomération d'un poste de préfet délégué en charge du projet de métropole, et de la coordination des grands projets associés à la stratégie d’agglomération.
Le Premier ministre viendra à Marseille les 10 et 11 septembre prochains pour engager le dialogue sur ce projet. Mais pour aboutir, il faudra imposer, car les discussions s'enlisent depuis des décennies.
Imposer...et montrer l'exemple
Imposer...et montrer l'exemple. Car l'État lui-même tourne le dos à Marseille. La cité phocéenne ne possède toujours pas de périphérique. La rocade L2 aurait dû être mise en service à la fin du siècle dernier. Les travaux sont régulièrement stoppés faute de financement. Le gouvernement vient de s'engager à la terminer en 2016. Peu de Marseillais y croient.
Jean-Marc Ayrault a également annoncé la construction d'hébergements étudiants, dont la ville manque cruellement, le développement de nouvelles écoles de la deuxième chance, la création d’un lycée international tourné vers les langues anglo-saxonnes. Le programme de rénovation urbaine va bénéficier d'un coup de pouce supplémentaire de 7 M€ (58,7M€ en 2013).
Le port de Marseille devrait également profiter d'un engagement de l’État dans divers investissements (chantier de réparation navale de grande dimension, terminal de transports combiné de Marseille-Mourepiane, amélioration de la desserte routière de Fos).