ESPAGNE / PORTUGAL. La possibilité de construire un gazoduc traversant les Pyrénées pour relier l'Espagne à l'Europe centrale séduit les dirigeants de la péninsule ibérique. "Le gouvernement espagnol le réclame et le demande à l'Europe depuis déjà longtemps (...) Nous espérons que ce rêve devienne bientôt réalité", soulignait, mardi 16 août 2022 en visite sur l'île de la Palma (Canaries), Pedro Sánchez. Le président du gouvernement espagnol réagissait à une déclaration d'Olaf Scholz, vendredi 12 août 2022. estimant qu'une interconnexion entre son pays et la péninsule ibérique "manquait dramatiquement à l'Europe". Le chancelier allemand a évoqué, dans un discours, cette infrastructure qui "contribuerait aujourd'hui grandement à soulager et détendre la situation de l'approvisionnement".
L'Allemagne est l'un des pays les plus dépendants des importations de gaz russes (compromises depuis l'invasion de l'Ukraine). Ce projet, pour l'instant réduit à une idée sur le papier, entre désormais dans la longue liste des alternatives. "L'Espagne a beaucoup à apporter à l'Europe pour réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, grâce à notre immense capacité de regazéification", affirme Pedro Sánchez.
Son pays dispose en effet de six terminaux équipés pour assurer la transformation du gaz importé - par voie maritime dans des méthaniers - en gaz naturel liquéfié (GNL). Cette opération permet ensuite de transporter plus facilement le gaz en l'injectant dans le réseau espagnol ou en l'exportant, notamment en France, grâce à deux connexions situées dans le Pays basque. Elles sont toutefois de faible capacité. A court terme, "en deux à trois mois", Teresa Ribera assure que son pays serait alors capable de "fournir entre 2 et 2,5% du gaz qui peut être consommé dans l'ensemble de l'UE". Ministre espagnole de la transition écologique, elle précise qu'il suffirait de mettre "un compresseur supplémentaire" sur les deux installations du Pays basque.
L'Allemagne est l'un des pays les plus dépendants des importations de gaz russes (compromises depuis l'invasion de l'Ukraine). Ce projet, pour l'instant réduit à une idée sur le papier, entre désormais dans la longue liste des alternatives. "L'Espagne a beaucoup à apporter à l'Europe pour réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, grâce à notre immense capacité de regazéification", affirme Pedro Sánchez.
Son pays dispose en effet de six terminaux équipés pour assurer la transformation du gaz importé - par voie maritime dans des méthaniers - en gaz naturel liquéfié (GNL). Cette opération permet ensuite de transporter plus facilement le gaz en l'injectant dans le réseau espagnol ou en l'exportant, notamment en France, grâce à deux connexions situées dans le Pays basque. Elles sont toutefois de faible capacité. A court terme, "en deux à trois mois", Teresa Ribera assure que son pays serait alors capable de "fournir entre 2 et 2,5% du gaz qui peut être consommé dans l'ensemble de l'UE". Ministre espagnole de la transition écologique, elle précise qu'il suffirait de mettre "un compresseur supplémentaire" sur les deux installations du Pays basque.
Le Portugal veut aider l'Europe à devenir autonome sur le plan énergétique

Le projet de gazoduc MidCat entre l'Espagne et la France pourrait être relancer (photo: DR)
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Un gazoduc venant d'Europe centrale et aboutissant dans la péninsule ibérique améliorait cette interconnexion tout en bénéficiant à toutes les régions traversées. Ainsi qu'au Portugal. Antonio Costa a d'ailleurs lui aussi saisit au bond la proposition de Berlin. Selon le Premier ministre portugais, ce gazoduc est "une priorité" pour son pays. Il se réjouit des propos d'Olaf Scholz qui "renforce la pression sur les institutions européennes" pour mettre en haut de la pile ce dossier. Comme son homologue espagnol, Antonio Costa indique que "le Portugal peut jouer un rôle important" pour aider l'Europe à devenir "autonome sur le plan énergétique".
Dans son port en eaux profondes de Sines (100 km au sud de Lisbonne), le Portugal dispose effectivement d'un terminal gazier.
Le projet évoqué pourrait par ricochet aussi relancer celui avorté d'un gazoduc entre la Catalogne espagnole et le sud-est de la France (d'Hostalric à Barbaira) qui deviendrait un maillon de cet ensemble. Baptisé MidCat et soutenu par l'Union européenne, il avait été lancé en 2013 pour un coût évalué à 440 M€. Malgré une tentative de reprendre les travaux, actée par la signature d'un accord, sans suite, en mars 2015, le projet avait été définitivement abandonné en 2019. Principalement pour des raisons de structuration du montage financier, mais aussi environnementales.
Dans son port en eaux profondes de Sines (100 km au sud de Lisbonne), le Portugal dispose effectivement d'un terminal gazier.
Le projet évoqué pourrait par ricochet aussi relancer celui avorté d'un gazoduc entre la Catalogne espagnole et le sud-est de la France (d'Hostalric à Barbaira) qui deviendrait un maillon de cet ensemble. Baptisé MidCat et soutenu par l'Union européenne, il avait été lancé en 2013 pour un coût évalué à 440 M€. Malgré une tentative de reprendre les travaux, actée par la signature d'un accord, sans suite, en mars 2015, le projet avait été définitivement abandonné en 2019. Principalement pour des raisons de structuration du montage financier, mais aussi environnementales.
Huit à neuf mois pour relancer MidCat
Un rapport "coûts-avantages" commandé à un bureau d'études finlandais et financé par l'UE - qui devait rester secret mais dont les conclusions ont fuité en avril 2018 - indiquait que "le projet peut avoir un intérêt économique, mais seulement en présence de la combinaison de trois facteurs spécifiques : de faibles niveaux de demande en gaz en Europe, la restriction de l'accès au gaz algérien et une augmentation du prix du gaz naturel liquéfié".
Selon Teresa Ribera, le propriétaire et gestionnaire du réseau gazier Enagás, estime à "approximativement huit à neuf mois", la mise en opération d'un tel tube côté espagnol et se dit prêt à investir 370 M€ (en cas de feu vert de 'UE) pour ce chantier. Il reste en effet une centaine de kilomètres (et autant côté français) à construire pour achever cette partie et rejoindre la frontière française. A noter que MidCat, selon la ministre, devra avoir une durée de vie de trente à cinquante ans, avant que ses canalisations ne soient reconverties pour accueillir de l'hydrogène renouvelable.
Reste l'implication de la partie française, à qui il appartiendrait ensuite de prendre le relai pour acheminer ce gaz vers le centre de l'Europe. Et, c'est là que le bât blesse. Le ministère français de la Transition énergétique a fait savoir, vendredi 12 août 2021, qu'"un tel projet mettrait dans tous les cas de nombreuses années à être opérationnel", avait d'indiquer péremptoirement qu'"il ne répondrait donc pas à la crise actuelle".
Lire aussi: La Méditerranée orientale devient une nouvelle province gazière
Selon Teresa Ribera, le propriétaire et gestionnaire du réseau gazier Enagás, estime à "approximativement huit à neuf mois", la mise en opération d'un tel tube côté espagnol et se dit prêt à investir 370 M€ (en cas de feu vert de 'UE) pour ce chantier. Il reste en effet une centaine de kilomètres (et autant côté français) à construire pour achever cette partie et rejoindre la frontière française. A noter que MidCat, selon la ministre, devra avoir une durée de vie de trente à cinquante ans, avant que ses canalisations ne soient reconverties pour accueillir de l'hydrogène renouvelable.
Reste l'implication de la partie française, à qui il appartiendrait ensuite de prendre le relai pour acheminer ce gaz vers le centre de l'Europe. Et, c'est là que le bât blesse. Le ministère français de la Transition énergétique a fait savoir, vendredi 12 août 2021, qu'"un tel projet mettrait dans tous les cas de nombreuses années à être opérationnel", avait d'indiquer péremptoirement qu'"il ne répondrait donc pas à la crise actuelle".
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