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L'Andalousie bascule à droite grâce à l'extrême-droite


Rédigé par , le Jeudi 10 Janvier 2019 - Lu 2283 fois


Juan Manuel Moreno va devenir président de la Junta de Andalucia (photo : PP)
Juan Manuel Moreno va devenir président de la Junta de Andalucia (photo : PP)
ESPAGNE. Il ne lui manquait que quelques voix pour signer la fin d'un gouvernement socialiste (PSOE) à la tête de l'Andalousie qui régnait depuis près de quarante ans sur cette région du Sud de l'Espagne. Les vingt-et-un sièges au Parlement du parti centre-droit Ciudadanos additionnés à ses vingt-six députés ne suffisaient pas au Parti Populaire (PP). Il est donc allé chercher une majorité en signant un autre accord distinct en trente-sept points avec le parti d'extrême-droite Vox fort de douze sièges.

Le numéro un du PP (droite), Juan Manuel Moreno, est donc promis à prendre la fonction de président de la Junte d'Andalousie (Junta de Andalucia) actuellement gouvernée, depuis septembre 2013, par Susana Diaz, première femme à occuper ce poste.
Elle avait du composer en mars 2015 pour conserver son poste, face à l'arrivée de Podemos et de Ciudadanos.

L'investiture de Juan Manuel Moreno se déroulera mercredi 16 janvier 2019 à l'issue d'un vote des 109 députés au résultat sans aucun suspens.

Voici un mois, le parti Vox, nouveau venu sur la scène politique espagnole avec une création en 2013, créait la surprise en faisant son entrée dans le parlement andalou à l'issue des élections régionales anticipées du 2 décembre 2018. Et devenait par là-même le premier parti d'extrême-droite à faire son entrée dans un parlement régional depuis 1975 et le retour à la monarchie, après le décès de Francisco Franco.

L'Andalousie, laboratoire national

La nouvelle coalition se fixe comme priorité la création d'emplois de qualité, la lutte contre la corruption et l'élimination de tous les organismes superflus.

Le programme national de Vox pourrait toutefois créer des tensions dans cette alliance assez hétérogène. Notamment auprès des centristes. Le parti d'extrême-droite réclame la fin de l'autonomie des régions, l'interdiction des partis indépendantistes catalans, l'expulsion des immigrés illégaux, la suppression des organismes féministes subventionnés par l'Etat et de l'enseignement de l'Islam, ainsi que la construction d'un mur infranchissable autour des enclaves espagnoles au Maroc de Ceuta et Melila.

Manuel Valls, candidat indépendant à la mairie de Barcelone (Mai 2019) mais soutenu par Ciudadanos, plaide lui pour un "pacte d'Etat" entre le centre-droit, les socialistes et les conservateurs pour repousser les velléités de Vox. Il entend ainsi isoler le parti d'extrême-droite et ralentir sa progression en Espagne. Dans la capitale catalane, l'ancien premier ministre français prône une alliance entre les socialistes et Ciudadanos pour affaiblir Podemos et les indépendantistes.

Communauté autonome, l'Andalousie est la région la plus peuplée d'Espagne avec 8,3 millions d'habitants mais aussi la seconde plus pauvre du pays après l'Estramadure. Selon l'Institut national des statistiques (INE), le taux de pauvreté s'établissait à 31% de sa population en juin 2018. Elle pourrait bien devenir un laboratoire national pour la propagation du programme de Vox.




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