ALGÉRIE. Le gouvernement algérien, réuni en Conseil des ministres le 26 août 2014, a été chargé par le président Abdelaziz Bouteflika de finaliser le nouveau projet de programme quinquennal d’investissements publics 2015-2019 pour un montant de 262,5 mrds$ (203 mrds€). La bonne santé financière du pays s’avère relative, car elle ne doit pas masquer le fait que le pays est toujours dépendant de ses hydrocarbures.
Le futur plan quinquennal 2015-2019, qui devra être finalisé avant la fin de l'année 2014, bénéficiera de la bonne santé des finances du pays qui a remboursé l’essentiel de sa dette extérieure. L’Algérie dispose par ailleurs de près de 200 mrds$ (154 mrds€) de réserves de changes et de près de 70 mrds$ (54 mrds€) du Fonds de régulation des recettes (FRR). Alger se trouve également créditeur auprès du FMI à qui il a prêté 5 mrds$ (3,8 mrds€) en 2012.
Le projet de loi de Finances 2015 adopté au cours du conseil des ministres du 26 août 2014 prévoit une croissance globale du PIB de 3% et une croissance hors hydrocarbures de l’ordre de 4,2%. Le taux d’inflation prévu se situe aux alentours de 3%.
Interrogé par econostrum.info, Abdelatif Rebah, économiste, confirme que "la question du financement a toujours été la question-clé du développement économique. Mais on sait qu’elle n’épuise pas toute la problématique. D’autres conditions sont à réunir. Une vision de long terme qui traduise l’ambition de construire une économie productive performante, des institutions solides et compétentes dans le rôle de vecteur de cette ambition, un État garant des priorités productives et environnementales, des acteurs efficaces et engagés, parce qu’impliqués, des organes de contrôle indépendants et représentatifs, un climat politique et social de mobilisation démocratique pour le développement national."
La bonne santé financière du pays s’avère de surcroît relative, car elle ne doit pas masquer le fait que le volume de ses exportations d’hydrocarbures baisse, ce qui entraine une chute de la fiscalité pétrolière. Le Fonds de régulation des recettes, constitué de la différence entre le cours moyen des recettes d’hydrocarbures et le cours plancher fixé à 37$ par les autorités algériennes, se trouve exclusivement alimenté par la vente du pétrole et du gaz. Pour tenter de remédier à cette tendance baissière des exportations d’hydrocarbures, le gouvernement s’est lancé dans un programme d’exploration visant à reconstituer le volume des réserves de pétrole et de gaz qui se situe actuellement sur une pente descendante. Sonatrach doit investir 61,2 mrds$ (47 mrds€) d’ici à 2018 pour la recherche et la production d’hydrocarbures. En 2013, une trentaine de découvertes ont été réalisées et la recherche doit s’étendre, y compris en off-shore. L’entreprise publique d’hydrocarbures a entrepris le forage de quatre puits en 2014 en vue d’extraire des huiles de schiste.
Le futur plan quinquennal 2015-2019, qui devra être finalisé avant la fin de l'année 2014, bénéficiera de la bonne santé des finances du pays qui a remboursé l’essentiel de sa dette extérieure. L’Algérie dispose par ailleurs de près de 200 mrds$ (154 mrds€) de réserves de changes et de près de 70 mrds$ (54 mrds€) du Fonds de régulation des recettes (FRR). Alger se trouve également créditeur auprès du FMI à qui il a prêté 5 mrds$ (3,8 mrds€) en 2012.
Le projet de loi de Finances 2015 adopté au cours du conseil des ministres du 26 août 2014 prévoit une croissance globale du PIB de 3% et une croissance hors hydrocarbures de l’ordre de 4,2%. Le taux d’inflation prévu se situe aux alentours de 3%.
Interrogé par econostrum.info, Abdelatif Rebah, économiste, confirme que "la question du financement a toujours été la question-clé du développement économique. Mais on sait qu’elle n’épuise pas toute la problématique. D’autres conditions sont à réunir. Une vision de long terme qui traduise l’ambition de construire une économie productive performante, des institutions solides et compétentes dans le rôle de vecteur de cette ambition, un État garant des priorités productives et environnementales, des acteurs efficaces et engagés, parce qu’impliqués, des organes de contrôle indépendants et représentatifs, un climat politique et social de mobilisation démocratique pour le développement national."
La bonne santé financière du pays s’avère de surcroît relative, car elle ne doit pas masquer le fait que le volume de ses exportations d’hydrocarbures baisse, ce qui entraine une chute de la fiscalité pétrolière. Le Fonds de régulation des recettes, constitué de la différence entre le cours moyen des recettes d’hydrocarbures et le cours plancher fixé à 37$ par les autorités algériennes, se trouve exclusivement alimenté par la vente du pétrole et du gaz. Pour tenter de remédier à cette tendance baissière des exportations d’hydrocarbures, le gouvernement s’est lancé dans un programme d’exploration visant à reconstituer le volume des réserves de pétrole et de gaz qui se situe actuellement sur une pente descendante. Sonatrach doit investir 61,2 mrds$ (47 mrds€) d’ici à 2018 pour la recherche et la production d’hydrocarbures. En 2013, une trentaine de découvertes ont été réalisées et la recherche doit s’étendre, y compris en off-shore. L’entreprise publique d’hydrocarbures a entrepris le forage de quatre puits en 2014 en vue d’extraire des huiles de schiste.
Le quatrième plan du président Bouteflika

Aller vers "une économie productive et compétitive dans tous les secteurs" . ( Baie d'Alger, photo CC-T. Lerari)
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Le plan 2015-2019 constitue le quatrième plan lancé par les autorités algériennes sous les mandatures du président Bouteflika. Arrivé aux affaires en 1999, le président avait promu en 2001 un programme de soutien à la relance économique. Au cours de la période 2006-2010, un nouveau programme quinquennal d’investissements de près de 200 mrds$ (154 mrds€) fut à l'ordre du jour. Un troisième plan quinquennal 2010-2014 avait atteint un montant de 286 mrds$ (221 mrds€) accompagné de programmes spéciaux pour les régions des Hauts plateaux et du Sahara.
Les trois premiers plans visaient essentiellement la consolidation et le développement des infrastructures du pays : réseau routier et autoroutier, modernisation des ports, extension et modernisation du réseau ferroviaire, métro d’Alger et réseaux de tramways dans les villes grandes et moyennes, logement, approvisionnement des villes en eau.
En dépit des insuffisances et retards dans leur réalisation, des surcouts constatés et de quelques affaires de corruption retentissantes, les trois premiers plans publics ont contribué, même modestement, à la croissance économique du pays et à une amélioration relative des conditions de vie de la population (logement, transport…). Dans le but d’améliorer les performances de réalisation, le président algérien a demandé à ce que le gouvernement tire les leçons du passé dans l’élaboration du programme 2014-2019. Celle-ci devra se faire en concertation avec l’ensemble des acteurs économiques aux niveaux national et local. Toutes les initiatives et propositions de ces acteurs devront être intégrées en vue de créer une meilleure synergie et permettre ainsi d’aller vers "une économie productive et compétitive dans tous les secteurs" .
Les trois premiers plans visaient essentiellement la consolidation et le développement des infrastructures du pays : réseau routier et autoroutier, modernisation des ports, extension et modernisation du réseau ferroviaire, métro d’Alger et réseaux de tramways dans les villes grandes et moyennes, logement, approvisionnement des villes en eau.
En dépit des insuffisances et retards dans leur réalisation, des surcouts constatés et de quelques affaires de corruption retentissantes, les trois premiers plans publics ont contribué, même modestement, à la croissance économique du pays et à une amélioration relative des conditions de vie de la population (logement, transport…). Dans le but d’améliorer les performances de réalisation, le président algérien a demandé à ce que le gouvernement tire les leçons du passé dans l’élaboration du programme 2014-2019. Celle-ci devra se faire en concertation avec l’ensemble des acteurs économiques aux niveaux national et local. Toutes les initiatives et propositions de ces acteurs devront être intégrées en vue de créer une meilleure synergie et permettre ainsi d’aller vers "une économie productive et compétitive dans tous les secteurs" .
Nouvelle restructuration du secteur industriel public
L’ambitieux programme d’investissements publics du gouvernement s’appuiera sur la nouvelle stratégie industrielle. Celle-ci prévoit un nouveau schéma du secteur public marchand industriel. Le conseil de Participation de l’État (CPE), réuni le 27 août 2014, soit au lendemain de la tenue du conseil des ministres, a prévu la création d’une dizaine de grands groupes industriels avant la fin de l’année en cours. Cette création s’opèrera graduellement afin de ne pas porter atteinte à "l’activité des entreprises publiques industrielles et à promouvoir les conditions idéales pour assurer le décollage des groupes et la cohérence de leurs stratégies", a expliqué le ministre de l'Industrie et des Mines Abdeslam Bouchouareb.
Le schéma adopté prévoit la création de groupes industriels disposant d’une masse critique suffisante leur permettant de devenir performants et compétitifs dans leurs secteurs respectifs en partenariat avec des leaders mondiaux maîtrisant la technologie et les marchés. Pour Abdelatif Rebah, "un partenariat véritable et profitable du point de vue de la perspective de réindustrialisation du pays ne peut se concevoir, il va de soi, que s'il met le partenaire algérien, les entreprises publiques algériennes, en situation de jouer un rôle effectif et les capacités organisationnelles et managériales sont un facteur clé dans ce challenge."
Un appel à candidature par voie de presse vient d’être lancé pour le recrutement de managers d’entreprises et de groupes d’entreprises. Liés par un contrat de performance, ces nouveaux dirigeants verront leurs salaires alignés sur ceux des dirigeants des plus grandes entreprises publiques.
Le schéma adopté prévoit la création de groupes industriels disposant d’une masse critique suffisante leur permettant de devenir performants et compétitifs dans leurs secteurs respectifs en partenariat avec des leaders mondiaux maîtrisant la technologie et les marchés. Pour Abdelatif Rebah, "un partenariat véritable et profitable du point de vue de la perspective de réindustrialisation du pays ne peut se concevoir, il va de soi, que s'il met le partenaire algérien, les entreprises publiques algériennes, en situation de jouer un rôle effectif et les capacités organisationnelles et managériales sont un facteur clé dans ce challenge."
Un appel à candidature par voie de presse vient d’être lancé pour le recrutement de managers d’entreprises et de groupes d’entreprises. Liés par un contrat de performance, ces nouveaux dirigeants verront leurs salaires alignés sur ceux des dirigeants des plus grandes entreprises publiques.