
Le nouvel homme fort du pouvoir, Ahmed Gaïa Salah reste ferme sur la lutte contre la corruption. (photo : ANP)
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ALGERIE. L'économie d'un pays est une mécanique fragile qu'un rien peut enrayer. Alors que les arrestations d'hommes politiques ou d'affaires suspectés de corruption se poursuivent, l'Algérie en fait la triste expérience. La justice a mis sur la touche une bonne partie des élites, mais personne n'a pris le relais à la tête des conglomérats.
Même si fin août, la justice algérienne a nommé des administrateurs provisoires chargés d'expédier les affaires courantes, de payer les salaires et les fournisseurs de grands groupes comme ETRHB, Médias Temps Nouveaux, Tahkout ou encore KouGC, la situation apparaît de plus en plus préoccupante. Car sur le terrain rien n'a changé.
Des pans entiers de l'économie, en particulier le BTP, sont à l'arrêt depuis des mois, avec des dizaines de milliers de salariés et de fournisseurs plus payés, des chantiers stoppés, des investisseurs étrangers qui fuient. Les entreprises dont les patrons dorment en prison ont les comptes gelés. Elles ne peuvent plus importer.
Cette paralysie concerne également les filiales et gagne par capillarité des sociétés qui vivent grâce à ces grands donneurs d'ordres. Devant tant d'incertitude, les banques ne prêtent plus. Le gel des avoirs des grands groupes les met en péril. Privées des opérations financières qui les font vivre, les banques voient leurs trésoreries se réduire comme peau de chagrin, ce qui fait ressortir le spectre d'une crise de liquidité. La banque extérieure d’Algérie, la Banque algérienne de développement rural, la CNEP seraient dans une situation inquiétante.
Même si fin août, la justice algérienne a nommé des administrateurs provisoires chargés d'expédier les affaires courantes, de payer les salaires et les fournisseurs de grands groupes comme ETRHB, Médias Temps Nouveaux, Tahkout ou encore KouGC, la situation apparaît de plus en plus préoccupante. Car sur le terrain rien n'a changé.
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Cette paralysie concerne également les filiales et gagne par capillarité des sociétés qui vivent grâce à ces grands donneurs d'ordres. Devant tant d'incertitude, les banques ne prêtent plus. Le gel des avoirs des grands groupes les met en péril. Privées des opérations financières qui les font vivre, les banques voient leurs trésoreries se réduire comme peau de chagrin, ce qui fait ressortir le spectre d'une crise de liquidité. La banque extérieure d’Algérie, la Banque algérienne de développement rural, la CNEP seraient dans une situation inquiétante.
Les indicateurs macro économiques se dégradent
Sur les cinq premiers mois de 2019, les importations reculent de 1,86% et les exportations de 5,32%. Le déficit commercial a fait un bond de 12% au premier semestre 2019, accélérant l'assèchement des réserves de change qui ont pratiquement été divisées par 3 entre 2013 et 2019.
Pour l'instant, le secteur des hydrocarbures, vital en Algérie car il représente 95% des exportations et 60% des recettes fiscales, n'est pas touché. Mais jusqu'à quand ?
Compte tenu de sa natalité, l'Algérie a besoin de dépasser les 5% de croissance pour ne pas créer du chômage. Le taux dépassera difficilement 2% en 2019. L'Algérie doit faire face à une fuite des capitaux, qu'il s'agisse de blanchiment de l'argent de la corruption ou plus simplement des élites qui ne croient plus en l'avenir de leur pays. Ainsi, les transferts de capitaux algériens vers le Canada ont grimpé de 50% en quelques mois. Il est plus que probable que ce flux concerne également d'autres destinations plus discrètes.
Pour l'instant, le secteur des hydrocarbures, vital en Algérie car il représente 95% des exportations et 60% des recettes fiscales, n'est pas touché. Mais jusqu'à quand ?
Compte tenu de sa natalité, l'Algérie a besoin de dépasser les 5% de croissance pour ne pas créer du chômage. Le taux dépassera difficilement 2% en 2019. L'Algérie doit faire face à une fuite des capitaux, qu'il s'agisse de blanchiment de l'argent de la corruption ou plus simplement des élites qui ne croient plus en l'avenir de leur pays. Ainsi, les transferts de capitaux algériens vers le Canada ont grimpé de 50% en quelques mois. Il est plus que probable que ce flux concerne également d'autres destinations plus discrètes.