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L'Algérie au coeur de la future politique gazière européenne


Rédigé par , le Vendredi 21 Août 2009 - Lu 4937 fois

Le cabinet de conseil britannique Oxford Business Group voit dans les projets gaziers algériens une alternative à l'approvisionnement russe de l'UE dans les prochaines années.


ALGERIE / UE. Selon le dernier rapport publié par Oxford Business Group, l'Algérie devrait devenir le futur grand interlocuteur de la politique gazière de l'Union Européenne.

Le cabinet d'intelligence économique britannique fonde son analyse sur les importants projets d'infrastructure de gaz menés dans le pays et les rapprochent des difficultés européennes avec ses voisins russes qui fournissent aujourd'hui un tiers de l'approvisionnement européen.

"Suite aux préoccupations de l'UE vis-à-vis d'une dépendance aux exportations russes, l'Etat nord-africain riche en hydrocarbures a les cartes en main pour accroître ses propres réserves... (ceci) positionne l'Algérie au cœur de la future politique énergétique de l'Union européenne" note le rapport.

Déjà, l'Algérie est un important fournisseur de gaz naturel des pays du Sud de l'Europe avec deux gazoducs reliant le pays à l'Espagne et à l'Italie.

Les projets algériens intéressent l'Union Européenne

Mais ce sont les nombreux projets qui guident l'analyse britannique. "Un nouveau gazoduc de 200 kilomètres, le gazoduc Medgaz, reliant l'Algérie à l'Espagne, devrait être fonctionnel à la mi-2010, et aura une capacité de huit milliards de m3 de gaz par an. L'Italie, quant à elle, devrait assister l'année prochaine au lancement des travaux d'un nouveau gazoduc, le gazoduc Galsi dont la capacité annuelle atteindra également les huit milliards de m3. En attendant, le gazoduc Transmed, qui approvisionne l'Italie via la Tunisie et la Sardaigne, devrait voir sa capacité actuelle de 27 milliards de m3 passer à 34 milliards de m3 d'ici la fin de l'année. Si l'on inclut les 12 milliards de m3 acheminés par le gazoduc Magreb-Europe, l'Algérie pourrait exporter 62 milliards de m3 de gaz par an vers l'Europe, au cours des cinq prochaines années."

Pour Oxford Business Group, " Les pays de l'UE se sont fixé comme priorité croissante de trouver d'autres fournisseurs de gaz naturel, la Russie n'étant plus un fournisseur aussi fiable que par le passé. En effet, tous les ans, la Russie et l'Ukraine (pays par lequel transite la majorité du gaz russe à destination de l'Europe) se livrent à des disputes et cette année, ces chamailleries ont résulté en une interruption temporaire des livraisons de gaz."

Les projets algériens jugés prometteurs par Oxford Business Group (photo Sonatrach)
Les projets algériens jugés prometteurs par Oxford Business Group (photo Sonatrach)

L'Algérie plaque tournante gazière pour l'Europe

La tendance géopolitique devrait donc favoriser l'Algérie. Et le cabinet londonien n'hésite pas à voir l'Algérie devenir "une plaque tournante gazière pour l'Europe."

Le 3 juillet 2009, un accord entre le Nigeria, le Niger et l'Algérie a relancé la construction du vieux projet de gazoduc transsaharien ( Lire: "Accord pour la construction d'un gazoduc transaharien pour alimenter l'Europe\" )

Les appels d'offres pour ce projet d'un montant estimé de 10 mds$ devraient être lancés avant la fin de l'année pour une mise en service programmée en 2015.

Le Trans Saharan Gas Pipeline (TSGP) inquiète d'ailleurs les Russes au point que son géant national Gazprom a créé une filiale commune avec la Nigerian National Petroleum Company (qui contrôle avec la Sonatrach algérienne 90 % du projet). 

Gazprom envisage également de construire un gazoduc de 360 kilomètres (du nord au sud), qui sera le premier tronçon du gazoduc transsaharien, a expliqué, fin juin 2009, Boris Ivanov, le patron de Gazprom International.

De nouveaux appels d'offres pour l'exploitation

L'Algérie continue d'accroître aussi sa capacité d'exploitation. Un huitième appel d'offres vient d'être lancé pour l'octroi de dix contrats d'exploration dans le Sahara. Oxford Business Group précise que "jusqu'à présent, 74 sociétés ont été préqualifiées pour ce nouvel appel d'offres et la Sonatrach espère sécuriser un financement de 2.8 à 3.5 mds$".

Le cabinet britannique émet cependant un bémol. "Il reste à voir avec quel enthousiasme les compagnies pétrolières réagiront. Lors du précédent appel d'offres, seuls quatre contrats sur 16 ont été octroyés. D'après certains analystes, la nouvelle loi d'investissement selon laquelle la Sonatrach doit maintenir une participation de 51 % dans tous les contrats est une mesure dissuasive. Cependant, pour le gouvernement, le bas prix du pétrole lors du précédent appel d'offres a joué un rôle important, et les partenaires internationaux devraient se montrer plus gourmands suite à la récente augmentation du prix de l'or noir."

 




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