
La grogne continue dans les rues algériennes mais le chef de l'état major de l'armée menace les manifestants (photo : DR)
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ALGÉRIE. Fin de l'intérim du président de la République sans successeur, nomination à la tête de l'Assemblée populaire nationale (APN) d'un député d'opposition, menaces de l'armée à l'égard des manifestants, la semaine marquant le 57e anniversaire de l'indépendance du pays aura été mouvementée en Algérie.
Mardi 9 juillet 2019 au soir, Abdelkader Bensalah, président par intérim depuis la démission, en avril 2019, d'Abdelaziz Bouteflika, a terminé officiellement son mandat. Enfin, constitutionnellement parlant, puisque l'article 102 de la loi suprême ne lui donnait que quatre-vingt dix jours pour organiser des élections et se retirer au profit du président sorti des urnes. Ce scrutin n'ayant pas pu avoir lieu, faute de candidat, le Conseil constitutionnel a décidé de prolonger son mandat jusqu'à... la tenue d'une élection présidentielle.
Le lendemain, dans un discours au Cercle national de l'armée à Beni Messous, Ahmed Gaïd Salah, soutenant le maintien d'Abdelkader Bensalah, certifiait qu'il était favorable à l'organisation d'une élection présidentielle "dans les plus brefs délais, à travers l'adoption de la voie du dialogue national serein et constructif auquel ont fait appel les bonnes initiatives avec leurs contenus réalistes et raisonnables." Le chef de l'état major de l'armée et homme fort du pays, qui semble tirer toutes les ficelles depuis plusieurs mois, a poursuivi ses menaces contre les manifestants qui vont encore se rassembler dans les rues en ce vendredi 12 juillet 2019.
Il leur reproche des slogans hostiles ("Etat civil, pas militaire"), de brandir des drapeaux berbères à défaut de celui de l'Algérie, mais aussi de réclamer son départ et même son arrestation. "Quiconque a l’audace d’attenter à l’Algérie, à l’avenir de son peuple et la pérennité de son Etat, ne pourra échapper à la sanction et la justice s’occupera de lui tôt ou tard. C’est là le dernier avertissement à l’égard de tous ceux qui marchandent avec l’avenir de la patrie et de son intérêt suprême", indique Ahmed Gaïd Salah.
Mardi 9 juillet 2019 au soir, Abdelkader Bensalah, président par intérim depuis la démission, en avril 2019, d'Abdelaziz Bouteflika, a terminé officiellement son mandat. Enfin, constitutionnellement parlant, puisque l'article 102 de la loi suprême ne lui donnait que quatre-vingt dix jours pour organiser des élections et se retirer au profit du président sorti des urnes. Ce scrutin n'ayant pas pu avoir lieu, faute de candidat, le Conseil constitutionnel a décidé de prolonger son mandat jusqu'à... la tenue d'une élection présidentielle.
Le lendemain, dans un discours au Cercle national de l'armée à Beni Messous, Ahmed Gaïd Salah, soutenant le maintien d'Abdelkader Bensalah, certifiait qu'il était favorable à l'organisation d'une élection présidentielle "dans les plus brefs délais, à travers l'adoption de la voie du dialogue national serein et constructif auquel ont fait appel les bonnes initiatives avec leurs contenus réalistes et raisonnables." Le chef de l'état major de l'armée et homme fort du pays, qui semble tirer toutes les ficelles depuis plusieurs mois, a poursuivi ses menaces contre les manifestants qui vont encore se rassembler dans les rues en ce vendredi 12 juillet 2019.
Il leur reproche des slogans hostiles ("Etat civil, pas militaire"), de brandir des drapeaux berbères à défaut de celui de l'Algérie, mais aussi de réclamer son départ et même son arrestation. "Quiconque a l’audace d’attenter à l’Algérie, à l’avenir de son peuple et la pérennité de son Etat, ne pourra échapper à la sanction et la justice s’occupera de lui tôt ou tard. C’est là le dernier avertissement à l’égard de tous ceux qui marchandent avec l’avenir de la patrie et de son intérêt suprême", indique Ahmed Gaïd Salah.
Un député d'opposition à la tête de l'Assemblée populaire nationale
Enfin, mercredi 10 juillet 2019, l'Assemblée populaire nationale a porté à sa tête Slimane Chenine. Ce député, président d'un groupe parlementaire formé par trois partis islamistes d'opposition (Ennahdha, Adala et El Bina avec seulement 15 sièges), a du son élection au fait qu'il était candidat unique. Disposant de la majorité absolue avec le RND, le FLN n'a pas voulu présenter de candidat - "par souci de faire prévaloir l'intérêt suprême sur l'intérêt partisan" - pour succéder au sien Mouad Bouchareb, poussé par son propre parti à la démission le 2 juillet 2019. Le FLN a appelé ses membres à voter pour Slimane Chenine. Lequel s'en est félicité dans son discours d'investiture : "L'opinion nationale retiendra que la majorité peut accorder à la minorité la présidence de l'APN."
Slimane Chenine dirige aussi le quotidien arabophone Al Ra'id un journal qui soutient la contestation populaire.
Agé de cinquante-quatre ans, il est le premier opposant à occuper le poste de président de l'APN.
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Agé de cinquante-quatre ans, il est le premier opposant à occuper le poste de président de l'APN.