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MEDITERRANEE. Le directeur des relations internationales à la Banque Centrale du Maroc, Karim El Aynaoui, est à la fois inquiet et plein d'espoirs concernant l'après printemps arabe.
« Les cartes sont rebattues" affirme-t-il. "Nous avions avant le printemps arabe un équilibre à faible croissance. Plus maintenant. L'équilibre est rompu, mais cette cassure fait naitre des possibilités de réforme. La situation actuelle génère plus de risques, mais aussi plus d'espoirs. Malheureusement, tout cela arrive en pleine crise financière mondiale. Réussir sera très difficile, mais possible. Il faut commencer par regarder autour de nous. Les gouvernements arabes ne font rien de sérieux concernant le commerce avec leurs voisins immédiats. Un pays arabe ne peut pas exporter des voitures, des tomates, dans un autre pays arabe. Les banques marocaine travaillent en Afrique sub saharienne mais ne peuvent pas exercer au Maghreb. Les accords existent mais ne sont pas appliqués. Il ne s'agit pas d'un problème d'infrastructures mais de volonté politique. Commençons par être sérieux sur la question du commerce régional maintenant que les choses sont différentes. L'équilibre politique a changé, il faut en profiter ».
Utiliser le pouvoir à bon escient
Karim Aynaoui demande également un changement dans la nature des financements internationaux. Aux accords bilatéraux entre les pays et les institutions financières, il préfère la création « d'une ligne régionale de financement réservée aux pays vertueux ».
Les révolutions ou même des réformes ne peuvent améliorer d'un coup de baguette magique la situation économique des pays arabes. Elections, décentralisation, le pouvoir change de main, mais encore faut-il que les acteurs économiques et politiques l'utilise à bon escient. C'est pourquoi Karim Aynaoui invite le CMI (Centre de Marseille pour l'Intégration en Méditerranée ) à jouer un rôle pédagogique auprès des populations, des leaders, de la presse locale. « Le CMI rassemble des experts des deux rives. Il est neutre, peu connu et donc ne souffre pas d'aprioris négatifs » souligne Karim El Aynaoui. « Il doit sortir des murs de son siège marseillais, venir en Tunisie, au Maroc, expliquer les mécanismes économiques. Il ne faut plus parler de la situation dans la région Mena, mais aller dans chaque pays et se concentrer sur la situation locale. Ce débat génèrera de la substance et les gens se l'approprieront. »
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