
Plusieurs villes de Libye ont connu des manifestations d'opposants et de partisans de Mouammar Kadhafi (carte Ministère français des Affaires étrangères)
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LIBYE. "La journée de la colère" à l'appel de la jeunesse via les réseaux sociaux se poursuit dans plusieurs villes libyenne jeudi 17 février 2011.
De violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se sont déroulés notamment à Benghazi, seconde ville du pays à 1 000 km à l'est de la capitale Tripoli. Six personnes seraient décédés selon des sites internet de l'opposition.
La veille déjà des premiers soulèvements s'étaient déroulés contre le pouvoir de Mouammar Kadhafi à la tête de la Libye depuis quarante-deux ans. Un sit-in a ainsi été dispersé violemment à Benghazi.
Une dizaine de personnes aurait été arrêté préventivement selon Human Rights Watch (HRW) qui en publie la liste.
Le ministère libyen de l'intérieur a limogé jeudi 17 février 2011 le colonel Hassan Kardhaoui, directeur régional de la sécurité, après la mort de deux manifestants à Al-Baïda (1 200 km à l'est de Tripoli) dans la nuit de mercredi 16 février 2011. Les autorités précisent que les deux jeunes appartenaient à un groupe qui incendiait des voitures dont des véhicules de police.
Selon plusieurs ONG libyennes et des mouvements d'opposition présents notamment à Londres, le nombre de victime se porterait à quatre suite à ces affrontements. "Les forces de la sécurité intérieure et des milices des comités révolutionnaires ont dispersé, en usant de balles réelles, une manifestation pacifique des jeunes de la ville d'Al-Baïda" annonce dans un communiqué l'organisation de défense des droits de l'homme basée à Londres, Libya Watch.

Le leader de la révolution est confronté à une tentative de révolution (photo DR)
Les soutiens à Kadhafi se font entendre
La Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED) a condamné "vivement la répression qui sévit en Libye, plus forte ces derniers jours et, notamment lors des manifestations pacifiques organisées le 17 février partout dans le pays." Dans la suite de son communiqué, la Femed poursuit, "à l'instar des peuples égyptien et tunisien, qui, par des mouvements exemplaires ont permis de faire chuter les dictatures en place, le peuple libyen souhaite aujourd'hui pouvoir exercer son droit à la liberté d'expression et son droit de manifester pacifiquement et faire entendre ainsi ses revendications."
Les manifestants restent d'autant plus motivés qu'ils ont pu suivre de près les révolutions réussies dans les deux pays frontaliers que sont la Tunisie et l'Egypte.
Des rassemblements de soutien à Mouammar Kadhafi se déroulent également selon l'agence de presse officielle Jana dans la capitale et les villes proches. "La foule brandit des pancartes, des drapeaux verts et des portraits du leader de la révolution, ils proclament aussi des slogans révolutionnaires à la gloire du leader de la révolution" indique l'agence.
Selon la même source, des manifestants auraient envoyé un texte au leader libyen en lui indiquant faire "voeu d'écraser tout ceux qui osent porter atteinte à la voie de la révolution" et affirmant leur condamnation des "actes criminels irresponsables des chiens errants de l'étranger et de leurs amis à l'intérieur de la Libye (qui veulent) déstabiliser le système de la Jamahiriya qui est profondément enracinée dans le sol."